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Vaccination méningococcique : nouvelles recommandations

Les dangers des méningocoques

Les méningocoques peuvent provoquer des infections graves, notamment méningite, qui est une inflammation des membranes entourant le cerveau et la moelle épinière. Ces bactéries du genre Neisseria meningitidis sont responsables d’environ un quart des méningites bactériennes en , mais elles peuvent également provoquer d’autres infections invasives graves, comme les infections sanguines.

En France, les méningocoques sont à l’origine de 560 cas d’infections invasives en 2023, soit une augmentation de 72 % par rapport à 2022. Il existe plusieurs groupes de méningocoques dont les plus virulents sont les groupes A, B, C, W, et Y, qui peuvent provoquer des épidémies, en particulier chez les enfants et les jeunes adultes.

Comment se transmettent les méningocoques ?

Les méningocoques se transmettent principalement par contact étroit avec une personne porteuse de la bactérie, souvent via des gouttelettes de salive émises lors de la toux, des éternuements ou des baisers. Environ 10% de la population, notamment les adolescents et les jeunes adultes, sont porteurs sains de ces bactériesc’est-à-dire qu’ils les abritent dans la gorge ou le nez sans développer de symptômes.

Le danger survient lorsque, dans certaines conditions, la bactérie traverse la muqueuse du nez et pénètre dans le sang, où elle peut déclencher des infections graves comme la méningite ou la septicémie.

Quels sont les symptômes de ces maladies causées par les méningocoques ?

Les infections invasives à méningocoque sont des maladies graves qui peuvent toucher tout le monde, mais elles frappent particulièrement les jeunes enfants, les adolescents, les jeunes adultes, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées.

Parmi ces infections, la méningite est l’une des plus courantesse manifeste par des symptômes typiques tels qu’une forte fièvre, une raideur de la nuque, de graves maux de tête, des nausées, des vomissements et une sensibilité accrue à la lumière. Cependant, les symptômes peuvent varier, notamment chez les très jeunes enfants ou les personnes âgées.

De plus, la septicémie à méningocoque est une infection généralisée dans laquelle la bactérie se propage dans le sang et affecte divers organes. La forme la plus grave de cette infection est le purpura fulminans, qui peut entraîner une détérioration rapide de l’état de santé et se manifeste par l’apparition de taches rouges ou violacées sur la peau.

Les infections invasives à méningocoque constituent des urgences potentiellement mortelles qui nécessitent un traitement immédiat. Ils peuvent entraîner une détérioration rapide de l’état général et entraîner des complications graves, voire mortelles, s’ils ne sont pas traités sans délai. Face à de tels symptômes, il est crucial de contacter immédiatement le 15 ou de consulter votre médecin pour bénéficier d’un traitement d’urgence.

Différents vaccins pour se protéger contre les méningocoques

Il existe trois principaux types de vaccins pour protéger contre les infections invasives à méningocoque.

• Le premier est un vaccin ciblant uniquement méningocoque du groupe Chistoriquement administré systématiquement aux bébés (Neisvac® ou Menjugate®).
• Le deuxième vaccin est destiné à prévenir infections causées par le méningocoque du groupe Bqui reste l’une des principales causes de méningites bactériennes graves, notamment chez les jeunes enfants. Jusqu’à présent, ce vaccin, appelé Bexsero®, était recommandé mais non obligatoire pour les bébés âgés de 3 mois et plus.
• Enfin, le troisième type de vaccin (Nimenrix®, Menquadfi™ ou Menveo®) offre protection contre quatre groupes de méningocoques (A, C, W et Y)qui, jusqu’à présent, n’étaient pas intégrés dans les recommandations vaccinales systématiques de la population générale en France.

Nouvelles recommandations pour la vaccination contre les méningocoques

Pour la vaccination contre les méningocoques des groupes A, C, W et Y

Les nouvelles recommandations de vaccination contre les méningocoques en France visent à répondre à l’évolution des menaces sanitaires que font peser ces bactéries. Après une accalmie observée pendant la pandémie grâce aux gestes barrières, les données collectées en 2022/2023 montrent une reprise active de la circulation des méningocoques dans le pays.

Alors que les infections invasives liées aux méningocoques du groupe C sont devenues plus rares, en grande partie grâce à la vaccination obligatoire des bébés, une augmentation inquiétante des infections liées aux groupes W et Y a été constatée. Ces souches, notamment du groupe W, se sont révélées très virulentes, avec un risque de mortalité accru.

Pour répondre à cette nouvelle menace, le vaccin qui protégeait uniquement contre le méningocoque du groupe C sera remplacé par un vaccin (1) couvrant également les groupes A, W et Y, devenant ainsi obligatoire pour tous les bébés de moins d’un an. . Cette décision vise à élargir la protection des jeunes contre ces souches dangereuses qui, jusqu’à présent, n’ont pas été systématiquement ciblées par la vaccination systématique. Les nouvelles recommandations indiquent que pour les nourrissons ayant déjà reçu une première dose de vaccin contre le méningocoque C, il est possible de poursuivre le schéma vaccinal en administrant le vaccin ACWY pour le rappel, au lieu de la deuxième dose initialement prévue contre le groupe C. Il n’est donc pas nécessaire de recommencer tout le schéma vaccinal depuis le début.

La vaccination contre les méningocoques A, C, W et Y est étendue aux adolescents de 11 à 14 ans, qu’ils aient ou non été vaccinés contre le type C lorsqu’ils étaient bébés, avec possibilité de rattrapage pour les jeunes adultes jusqu’à 24 ans. .
Quant aux enfants âgés de 1 à 10 ans, il n’est pas nécessaire de les vacciner en dehors des protocoles déjà en place, sauf circonstances particulières (enfants immunodéprimés…).

En adaptant le protocole de vaccination, les autorités sanitaires espèrent ralentir la propagation de ces méningocoques et réduire le nombre de cas graves, notamment chez les nourrissons, particulièrement vulnérables à ces infections.

Pour la vaccination contre le méningocoque groupe B

Le vaccin, auparavant recommandé mais non obligatoire, deviendra obligatoire pour tous les bébés à partir de janvier 2025 (1). Cette décision a été prise par les autorités sanitaires pour renforcer la protection contre les méningocoques B, principales causes d’infections invasives et de méningites, notamment chez les nourrissons et les très jeunes enfants.

Bien que les adolescents et les jeunes adultes de 15 à 24 ans soient plus touchés que le reste de la population, ils le sont moins par le méningocoque du groupe B que les enfants de moins de 5 ans. C’est pourquoi les autorités sanitaires n’ont pas jugé nécessaire de recommander la vaccination de tous les adolescents contre le méningocoque Bcontrairement aux types W et Y. La Haute Autorité de Santé propose cependant que la vaccination contre le méningocoque B soit remboursée pour les jeunes de 15 à 24 ans qui souhaitent quand même se faire vacciner.

Qu’en est-il des adultes de plus de 25 ans ?

Pour les personnes hors tranches d’âge citées ci-dessus, la vaccination n’est pas systématiquement recommandée. Cependant, cela peut être envisagé dans des situations à haut risquecomme pour les personnes immunodéprimées, celles qui exercent des professions à risque (comme les chercheurs en laboratoire travaillant sur la méningite), les voyageurs se rendant dans des régions où les méningocoques circulent activement, ou encore pour ceux qui ont été en contact étroit avec des personnes atteintes d’une infection invasive à méningocoque. Dans ces cas-là, il est conseillé de contacter votre médecin pour déterminer si une vaccination est nécessaire.

(1) Un décret est en préparation pour fixer la date d’entrée en vigueur (qui devrait être le 1er janvier 2025) des nouvelles obligations vaccinales préconisées par la Haute Autorité de Santé.

 
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