Cette pathologie est également responsable de 160 000 à 200 000 hospitalisations et de 70 000 décès par an. “C’est une maladie dont le pronostic est pire que la plupart des cancers. (sein, côlon, prostate…), explique Patrick Khanoyan, chef du service de cardiologie à l’hôpital Saint Joseph et coordonnateur de la Fédération de Cardiologie. Après une première hospitalisation, il y a 40 % de réhospitalisations dans les six mois. Le coût de la pathologie est considérable pour la collectivité, de l’ordre de 2,5 millions d’euros, dont un milliard d’euros pour les hospitalisations.“
Provoque des multiples
Si les plus de 60 ans sont les plus touchés (10 % des patients ont plus de 75 ans, NDLR), cela peut survenir des années avant. “À 40 ans, il y a un risque sur cinq de développer une insuffisance cardiaque. À 55 ans, c’est une chance sur trois.» poursuit le spécialiste. D’où l’importance de consulter au moindre signe d’alerte qui peut se résumer en quatre lettres : EPOF sigle pour essoufflement, prise de poids, œdème des membres inférieurs et fatigue. “Aucun de ces symptômes n’est spécifique mais ils sont évocateurs selon l’âge et le contexte.», poursuit le Dr Khanoyan. Les causes sont multiples. Suite à un infarctus du myocarde, une hypertension artérielle ou un diabète. D’autres facteurs sont répertoriés comme les troubles du rythme, la génétique, les toxicités avec l’alcool, les médicaments et certaines chimiothérapies.
« Systématiser le dépistage »
Prise à temps, l’insuffisance cardiaque peut être contrôlée. “Les nouveaux traitements ont profondément modifié l’espérance de vie des patients. Les cours thérapeutiques ont été de véritables révolutions qui ont permis de réduire la mortalité et les hospitalisations. Aujourd’hui, les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque ont l’espoir de mener une vie plus normale.»
Le plus grand défi consiste désormais à faire de ce procès une cause nationale. “Systématiser la détection précoce de l’insuffisance cardiaque pour limiter les pertes de chance.“
- Pour la première journée nationale de dépistage de l’insuffisance cardiaque, 25 hôpitaux français ont répondu présents. En Paca, seul l’hôpital Saint Joseph de Marseille proposera des dépistages jeudi de 9h à 15h, dans le hall d’entrée du bâtiment Fouque.
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