Chaque année, le Mois sans tabac mobilise des milliers de fumeurs partout en France pour les inciter à arrêter de fumer pendant 30 jours. Inspirée de la campagne britannique Stoptober, l’initiative vise à réduire la prévalence du tabagisme, première cause de mortalité prématurée évitable dans le pays. En 2015, le tabac était responsable de 13 % des décès en France, et son coût social atteignait 156 milliards d’euros en 2019[1].
Un retour sur investissement largement favorable
Selon une étude menée par Santé publique France l’OCDE[2]Le Mois sans tabac est non seulement bénéfique pour la santé publique, mais également économiquement avantageux. Entre 2016 et 2020, on estime que 2 millions de tentatives d’arrêt du tabac ont été directement liées à cette campagne, avec un taux de participation des fumeurs quotidiens variant de 2,5 % à 4,8 % par an.
D’ici 2050, les projections montrent que l’initiative permettrait d’éviter :
- 241 000 cas d’infections des voies respiratoires inférieures ;
- 28 000 cas de cancer imputables au tabac ;
- 18 000 cas de maladies cardiovasculaires.
Ce succès ne se limite pas à la santé. Sur la période 2023-2050, le Mois sans tabac pourrait permettre d’économiser 94 millions d’euros par an en dépenses de santé et d’améliorer l’emploi et la productivité de 85 millions d’euros par an. D’un coût annuel de 12,5 millions d’euros, cette campagne offre un retour sur investissement de 7 euros pour 1 euro investi, voire 14 euros si l’on inclut les conséquences sur le marché du travail.[3].
Une approche efficace et structurée
Le Mois sans tabac repose sur un modèle de marketing social. Le seuil d’arrêt de 30 jours est stratégique : il correspond à une période au bout de laquelle les symptômes de sevrage diminuent significativement, multipliant par cinq les chances d’arrêt définitif. En plus des campagnes de sensibilisation, des outils concrets sont mis à disposition des participants : consultations avec des professionnels, kits d’aide à l’arrêt et accompagnement via des applications comme Tabac Info Service.[4].
Depuis son lancement en 2016, plus de 1,34 million de Français se sont inscrits à cette opération. Par exemple, 20 % des participants étaient toujours non-fumeurs six mois après avoir arrêté, selon un baromètre de Santé publique France.[5].
Des résultats qui appellent à une continuité renforcée
Le tabagisme reste un enjeu majeur de santé publique, avec un taux de fumeurs quotidiens de 24,5% chez les 18-75 ans en 2022. Si les chiffres du Mois sans tabac sont encourageants, les experts soulignent que ses effets pourraient être amplifiés par une meilleure prise en compte des populations les plus vulnérables. les populations vulnérables, notamment les personnes handicapées ou en grande précarité[6].
L’OCDE et Santé publique France soulignent que ce type d’opération contribue à promouvoir la santé des populations, tout en protégeant le système de santé. Maintenir et renforcer le Mois sans tabac est donc essentiel pour continuer à réduire les inégalités de santé et les coûts liés au tabagisme.
©Génération sans tabac
RK
[1] https://www.lequotidiendumedecin.fr/actu-medicale/sante-publique/mois-sans-tabac-les-personnels-en-situation-de-handicap-intellectuel-un-public-peu-sensible-la (consulté sur 13/11/2024)
[2] Devaux, M. et al. (2023), « Évaluation du programme national de lutte antitabac en France », Documents de travail de l’OCDE sur la santé, no. 155, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/b656e9ac-fr. (consulté le 13/11/2024)
[3] Guignard R, Devaux M, Nguyen-Thanh V, Lerouge A, Dorfmuller Ciampi M, Cecchini M, et al. Bilan sanitaire et économique du Mois Sans Tabac : un retour sur investissement positif. Bull Epidemiol Hebdomadaire. 2024;(22):492-8. http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2024/22/2024_22_1.html (consulté le 13/11/2024)
[4] https://www.generationsanstabac.org/fr/fiches/mois-sans-tabac-usage-du-marketing-social-dans-la-lutte-antitabac/ (consulté le 13/11/2024)
[5] https://www.santepubliquefrance.fr/revues/articles-du-mois/2019/de-stoptober-a-mois-sans-tabac-comment-importation-une-campagne-de-marketing-social (consulté le 13/11 /2024)
[6] Ben Lakhdar C, Massin S, Ngugen S, pour la délégation régionale de Nous aussi. Consommation de tabac et vapotage chez les personnes en situation de déficience intellectuelle : une enquête dans les Hauts-de-France. Bull Epidemiol Hebdomadaire. 2024;(22):498-505. http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2024/22/2024_22_2.html (consulté le 13/11/2024)
Comité national contre le tabagisme |
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