S’il fait bon vivre dans le département des Alpes de Haute-Provence, récemment classé comme le plus sain de France par l’expert en téléconsultation médicale Zava, il faut pourtant veiller à préserver notre environnement puisqu’il s’agit d’un des déterminants majeurs de la santé ; Tel est, en bref, le message de Comité Départemental de Santé des Alpes de Haute-Provence lors de la conférence qu’il a organisée le mercredi 6 novembre 2024 au Palais des Congrès de Digne-les-Bains.
Lors de cet événement, organisé en partenariat avec la Mutualité Française Sud, et l’Agence Régionale de Santé Paca, plusieurs intervenants se sont relayés pour préconiser une vision plus globale de la santé. Léonie Varobieff, consultante en santé environnementale, chargée de mission à la Ville de Marseille, a prôné une responsabilité collective. À son tour, Pierre-Éric Sutterpsychologue-psychothérapeute et président de la Maison des éco-anxieux, directeur de l’Observatoire des expériences d’effondrement (Obveco) et de l’Observatoire de l’éco-anxiété (Obseca), a pour sa part estimé que l’éco-anxiété sensibilise, tandis que Guilhem Dardier, ingénieur d’études et doctorant au Département des Sciences de la Santé Environnementale de l’École des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP) a proposé l’Urbanisme Sain (UFS) comme solution.
Les communautés, premiers acteurs de la santé environnementale ?
« La santé n’est pas seulement l’accès aux soins. Même si le service de soins est considéré comme le plus sain de France, nous avons encore quelques défis de santé environnementale à relever. », souligne Bertrand Biju-Duval, le directeur départemental de l’ARS 04. Il poursuit : « Les logements insalubres sont nocifs pour la santé, les défauts de qualité de l’eau, immortalisés par Jean Giono dans Le Hussard sur le Toit, font partie des défis quotidiens des collectivités », ajoute-t-il.
Pour les accompagner dans leurs projets de développement, le directeur départemental de l’ARS propose notamment de fournir l’expertise de l’agence de santé dans les communautés locales via des Études d’Impact sur la Santé (EIS), sur des thématiques variées allant de la mobilité aux projets de construction pure. Léonie Varobieff plaide, de son côté, pour sensibilisation de la communauté qui, selon elle, aurait la main pour changer les choses.
« Dans les communautés, les responsables des achats doivent utiliser l’approche One Health pour chaque achat. Ce n’est pas un concept stupide, il peut s’appliquer à différents niveaux « . Pour améliorer la nutrition, le chef de projet mentionne également action possible des communautés exposées au public. « Ils peuvent empêcher ou réglementer plus strictement l’affichage de publicités pour les restaurants de restauration rapide ».
Guilhem Dardier estime que l’UFS, qui vise àprendre systématiquement et simultanément en compte les conséquences sur la santé et l’environnement de tout projet d’urbanisme, est un modèle à développer. ” Pourquoi intégrer la santé dans les politiques d’aménagement du territoire ? Parce qu’ils contribuent à résoudre des problèmes de santé publique, notamment l’augmentation des maladies chroniques », explique-t-il, avant d’ajouter : « Intégrer l’UFS dans ses politiques d’urbanisme via l’EIS contribue à améliorer la crise climatique. La crise climatique est une crise sanitaire. »
Quelle dynamique localement ?
Aujourd’hui, en France, 80 études d’impact sur la santé (EIS) sont actuellement à l’étude, dont 60 sur des projets d’urbanisme. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les villes de Nice (06), Cavaillon (84) ou encore Saint-Bonnet en Champsaur (05) aurait déjà commencé. Dans le département des Alpes de Haute-Provence, la Ville de Digne-les-Bains, qui souhaite devenir un Territoire de Pleine Santé, multiplie les initiatives en ce sens. ” Au niveau communal, nous réalisons un projet de renature de la cour de l’école Joseph Reinach et l’installation à Digne-les-Bains du premier capteur de pollen du département. », assure Patricia Granet-Brunello, maire de Digne-les-Bains. Enfin, à Volonne, toujours sur le territoire P2A, la municipalité envisage de créer un immense parcours sport-santé au bord de la Durance sur un domaine de 8 hectares.
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