Alors que le dimanche 3 novembre 2024, une vague rose déferlait sur la forêt de l’Étang-Salé, le combat pour sensibiliser au cancer du sein continue. Si l’accent est mis sur le dépistage, un autre facteur de protection existe : l’allaitement. Première forme de cancer détectée chez la femme, à La Réunion, une femme sur quatre est touchée par le cancer du sein (Photo www.imazpress.com)
Si l’allaitement est le plus souvent connu pour son rôle bénéfique pour le nouveau-né, il l’est beaucoup moins pour son impact sur la mère qui allaite.
Selon les dernières données du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), plus de 1 600 nouveaux cas de cancer du sein diagnostiqués auraient pu être évités grâce à l’allaitement (exclusif ou non) et pendant plus de six mois par enfant chez les femmes de plus de 30 ans. ans.
Par ailleurs, selon le magazine Lancet, « l’allaitement maternel a permis d’éviter chaque année près de 20 000 décès dus au cancer du sein dans le monde », indique Erica Moimba, présidente de l’association Milk Sisters.
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– Plus l’allaitement dure longtemps, plus l’effet protecteur augmente –
Plusieurs expertises scientifiques françaises et internationales ont établi un lien entre l’allaitement et la réduction du risque de développer un cancer du sein.
Pendant l’allaitement, “pas de règles, donc moins d’exposition aux hormones comme les œstrogènes qui peuvent stimuler certains cancers du sein”, mentionne Tran Phuong Lien, maître de conférences et praticien hospitalier au service d’obstétrique et de gynécologie du CHU Sud.
Une alimentation du bébé qui “pourrait induire une meilleure différenciation et une plus grande résistance des cellules de la glande mammaire et l’élimination des cellules endommagées et ainsi protéger contre le développement de cancers”, ajoute le professionnel de santé.
De plus, « les femmes qui allaitent sont souvent très conscientes de ce qui arrive à leurs seins et remarquent généralement tout changement physique, même minime », précise Erica Moimba, présidente de l’association Milk Sisters.
Or, « certaines bosses qui se forment pendant l’allaitement peuvent les alerter et leur faire craindre un cancer du sein ».
Parallèlement, le Fonds international de recherche sur le cancer démontre que la durée de la période d’allaitement influence le taux de risque de développer un cancer du sein. «Plus l’allaitement dure longtemps, plus les bénéfices sont grands», explique Tran Phuong Lien.
Les professionnels de la santé conseillent d’allaiter pendant au moins six mois à un an ou plus après chaque naissance. Chaque 12 mois supplémentaires d’allaitement réduit votre risque de cancer du sein d’environ 4 %.
– L’allaitement comme Source de prévention –
Si l’allaitement peut protéger les femmes contre le cancer du sein, leur surveillance est essentielle. La présidente des Milk Sisters, membre de la Haute Autorité pour l’allaitement maternel, explique : “ce suivi permet d’éviter un long retard de diagnostic dans certains cas”.
Chaque année, le cancer du sein touche 4 000 femmes de moins de 40 ans. 10 % d’entre elles sont enceintes ou allaitent.
Si le cancer du sein est souvent associé à un âge avancé, « de nombreux professionnels évitent l’éventualité que la personne enceinte ou allaitante puisse être confrontée à un cancer », précise l’association. «Le cancer est souvent confondu avec les changements naturels induits par les hormones dans les glandes mammaires.»
A La Réunion, la sensibilisation à l’allaitement touche « au moins 13 440 mères » ajoute Erica Moimba.
Selon elle, « parler du cancer du sein sans mettre en avant la pharmacie de Dieu mise à notre disposition revient à dire que nous privilégions une médecine de la maladie à une médecine de la santé ».
– Une meilleure information –
Pour Erica Moimba, il est essentiel de mettre en place un travail en réseau multidisciplinaire pour mieux guider les jeunes femmes, permettre un diagnostic précoce et accompagner les patientes et leurs futurs bébés.
Proposer des conférences sur le dépistage du cancer du sein pendant l’allaitement et la grossesse pour les sages-femmes.
Par ailleurs, « dans les campagnes d’information sur la prévention du cancer du sein, l’allaitement a sa place et doit être mis en avant afin que les femmes puissent faire un choix éclairé concernant leur santé au moment de décider du mode d’alimentation de leur enfant », affirme Milk Sisters.
En plus de protéger contre le cancer du sein, « l’allaitement permet également de mieux protéger contre le risque d’ostéoporose chez la femme mais aussi contre d’autres maladies comme le diabète, les maladies cardiovasculaires ou encore le cancer du sein ». les ovaires.
Cependant, Tran Phuong Lien rappelle l’importance de « ne pas blâmer les mères qui ne veulent pas ou ne peuvent pas allaiter ».
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