L’ESSENTIEL
- Les troubles du sommeil à 40 ans ont des conséquences sur la santé cérébrale une quinzaine d’années plus tard.
- Ces problèmes sont associés à un cerveau âgé de 3 ans de plus en moyenne, comparativement à des personnes n’ayant quasiment aucun problème de sommeil à 40 ans.
- Ce vieillissement s’accentue lorsque les troubles du sommeil persistent, de manière constante, pendant cinq ans.
Au moins une personne sur cinq souffre d’un trouble du sommeil en France, selon l’Inserm. L’insomnie est la plus courante d’entre elles. Or, des nuits de mauvaise qualité sont néfastes pour la santé. Une étude récente, publiée dans la revue spécialisée Neurologiele confirme. Selon ses conclusions, les personnes âgées de 40 ans touchées par des troubles du sommeil présentent davantage de signes de mauvaise santé cérébrale à la fin de la cinquantaine.
Une étude de plus de quinze ans pour comprendre les effets du sommeil sur le vieillissement cérébral
“Les problèmes de sommeil ont été associés dans des recherches antérieures à de faibles capacités de réflexion et de mémoire plus tard dans la vie, exposant les personnes à un risque plus élevé de démence.souligne l’auteure de l’étude Clémence Cavaillès de l’Université de Californie à San Francisco. Avec ces travaux, la scientifique et son équipe ont cherché à comprendre les effets de ces troubles sur le vieillissement cérébral. Ils ont recruté 589 personnes, âgées en moyenne de 40 ans au début des travaux. Les participants ont rempli des questionnaires sur leur sommeil au début de l’étude, puis cinq ans plus tard. Les questions étaient par exemple : «Avez-vous généralement du mal à vous endormir ?“, “Vous réveillez-vous habituellement plusieurs fois par nuit ?” et “Vous vous réveillez généralement trop tôt ?« .
Six caractéristiques ont été établies pour qualifier la qualité du sommeil : courte durée du sommeil, mauvaise qualité du sommeil, difficulté à s’endormir, difficulté à rester endormi, réveils matinaux et somnolence diurne. Les participants ont été divisés en trois groupes : ceux du groupe faible n’avaient pas plus d’une caractéristique de mauvais sommeil, ceux du groupe moyen en avaient deux à trois et ceux du groupe élevé en avaient plus de trois. “Au début de l’étude, environ 70 % des participants appartenaient au groupe faible, 22 % au groupe moyen et 8 % au groupe élevé.notent les auteurs. En complément de ces questionnaires, des scanners cérébraux ont été réalisés 15 ans après le début de cette recherche.
Près de trois ans de vieillissement cérébral supplémentaire en cas de troubles du sommeil
Après avoir analysé ces examens, les chercheurs ont constaté que l’âge cérébral moyen du groupe intermédiaire était supérieur de 1,6 ans à celui du groupe faible. En comparaison, celle du groupe élevé était supérieure de 2,6 ans à celle des personnes du premier groupe. “Une mauvaise qualité du sommeil, des difficultés à s’endormir, des difficultés à rester endormis et des réveils tôt le matin étaient liés à un vieillissement cérébral plus important, en particulier lorsque les personnes présentaient régulièrement ces mauvaises caractéristiques de sommeil sur cinq ans.ajoutent les scientifiques.
Pour Kristine Yaffe, co-auteure de l’étude, de l’Université de Californie à San Francisco et membre de l’American Academy of Neurology, ces résultats soulignent l’importance de traiter rapidement les troubles du sommeil pour préserver la santé. cérébral. Ce spécialiste donne plusieurs conseils :maintenir un horaire de sommeil régulier, faire de l’exercice, éviter la caféine et l’alcool avant de se coucher et utiliser des techniques de relaxation ».
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