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Bénéfices cardiorespiratoires des agonistes des récepteurs GLP-1 chez les patients atteints de maladie pulmonaire obstructive chronique

Diabéto-Cardio

Publié le 05 novembre 2024Conférence 2 min

Patrice DARMON, Marseille

Les personnes atteintes de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) courent un risque accru d’exacerbations aiguës, de pneumonie, de maladies cardiovasculaires et de décès prématuré. Chez ces patients, l’existence d’une obésité, d’une résistance à l’insuline et/ou d’un diabète est associée à une détérioration accrue de la fonction respiratoire ainsi qu’à un pronostic global encore plus sombre. Plusieurs études cliniques réalisées chez des patients souffrant de diabète de type 2 (DT2) et avec ou sans maladie respiratoire suggèrent que les agonistes des récepteurs du GLP-1 (AR du GLP-1) pourraient avoir des effets bénéfiques sur la fonction pulmonaire et notamment sur le risque d’exacerbation chez l’événement de BPCO.

À l’aide de la base de données de recherche sur l’assurance maladie nationale de Taiwan, Yen et al. ont pu identifier, parmi plus d’un million de personnes chez lesquelles un double diagnostic de DT2 et de BPCO avait été posé entre 2011 et 2019, une cohorte de 8 060 patients ayant débuté un traitement par GLP-1 AR au moins 28 jours après l’inclusion. Ces patients ont été appariés, après application d’un score de propension, à 8 060 autres n’ayant jamais reçu de traitement par GLP-1 AR pendant toute la période d’étude. Au terme d’un suivi moyen de 2,51 ans pour les utilisateurs d’un GLP-1 RA et de 2,46 ans pour les non-utilisateurs, on constate une réduction significative du risque de mortalité chez les premiers (Hazard Ratio ajusté 0,46 [IC95% 0,38-0,56]), événements cardiovasculaires majeurs, à savoir hospitalisation pour accident vasculaire cérébral, maladie coronarienne ou insuffisance cardiaque (HRa 0,73 [IC95% 0,65-0,82]), ventilation à pression positive non invasive (HRa 0,66 [IC95% 0,47-0,93]), ventilation mécanique invasive (HRa 0,64 [IC95% 0,51-0,80]) et la pneumonie bactérienne (aHR 0,76 [IC95% 0,65-0,88]). L’analyse en sous-groupes (selon l’âge, le sexe, la présence ou l’absence d’obésité, l’existence ou l’absence de tabagisme, l’ancienneté du diabète, la fréquence et la gravité des exacerbations) a retrouvé des résultats similaires pour ces différents critères de jugement dans la majorité des situations. Il existe une association inverse significative entre la durée du traitement par GLP-1 AR et le risque de mortalité, d’événements cardiovasculaires majeurs, de ventilation mécanique invasive et de pneumonie bactérienne. Les auteurs ont ensuite comparé plus spécifiquement l’évolution des patients atteints de DT2 et de BPCO après initiation d’un AR GLP-1 ou d’un inhibiteur du SGLT2 : après application d’un score de propension, on observe une réduction du premier significative du risque de décès (aHR 0,61 [IC95% 0,46-0,80]), hospitalisations liées à la BPCO (HRa 0,72 [IC95% 0,55-0,96]) et ventilation mécanique invasive (HRa 0,71 [IC95% 0,52-0,97]). Avec toute la prudence qu’exige sa méthodologie (de nombreuses caractéristiques cliniques et biologiques d’intérêt manquent), cette étude de cohorte observationnelle à grande échelle suggère que les AR du GLP-1 améliorent le pronostic cardiovasculaire et respiratoire des patients présentant à la fois un DT2 et une BPCO et pourraient même réduire le risque de mortalité chez ces patients. Ces résultats très prometteurs doivent maintenant être confirmés par des essais contrôlés randomisés de qualité.

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