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recommandations pour préserver les stocks

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Les spécialités orales de clarithromycine (comprimé et forme buvable) sont soumises à des contraintes d’approvisionnement à l’échelle mondiale.

En , les stocks disponibles sont limités et la distribution limitée en ville et dans les hôpitaux.

Dans ce contexte bouleversé, l’ANSM a mis à disposition un document synthétisant les principales recommandations à l’attention des prescripteurs, des dispensateurs et des patients.

Aux prescripteurs, l’ANSM rappelle les différentes situations pour lesquelles la clarithromycine est indiquée, et la conduite à tenir en cas d’indisponibilité de cet antibiotique. En particulier, dans le traitement de la coqueluche, elle invite les prescripteurs à anticiper les indisponibilités en indiquant sur l’ordonnance la mention “Si la clarithromycine n’est pas disponible, un traitement par l’azithromycine peut être proposé”à l’attention du pharmacien d’officine.

Dans le cadre d’une prophylaxie chez un sujet contact présentant un cas confirmé de coqueluche, la prescription d’un traitement antibiotique n’est pas systématique. Il doit être réservé à certains patients conformément aux recommandations.

En pharmacie, l’ANSM rappelle la possibilité de mettre en place une livraison unique afin de préserver les stocks et de ne livrer que la quantité correspondant à l’ordonnance.

DD’importantes tensions d’approvisionnement en clarithromycine orale sont signalées au niveau international. Cette situation est provoquée par une augmentation de la consommation de cet antibiotique liée à l’épidémie actuelle de coqueluche, augmentation à laquelle les capacités de production industrielle ne peuvent pas répondre pleinement.

En France, cette situation touche la ville et l’hôpital. Toutes les formes orales sont concernées : en comprimés pelliculés à 250 mg et 500 mg et en granulés pour suspension buvable à 25 mg/mL et 50 mg/mL. [1, 2].

Concernant les formes buvables à 25 mg/mL et 50 mg/mL, selon les dernières informations communiquées dans le cadre du plan hiver de lutte contre la pénurie de médicaments d’hiver, l’état de couverture des besoins chez les grossistes-répartiteurs est actuellement « insatisfaisant ». [3].

Dans ce contexte, les mesures logistiques suivantes sont applicables :

  • la distribution est quantitativement limitée sur tous les marchés (ville et hôpital) ;
  • les laboratoires doivent donner la priorité à l’approvisionnement des pharmacies en clarithromycine via des grossistes-répartiteurs pour permettre une répartition la plus équitable possible des boîtes/stocks sur le territoire (conformément à la charte d’engagement des acteurs de la filière pharmaceutique).

À ce jour, aucune date de sortie normale n’a été annoncée.

Recommandations pour une prescription et une utilisation appropriées

Afin de garantir la satisfaction des besoins et de préserver les stocks disponibles, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) demande aux prescripteurs de prescrire et d’utiliser cet antibiotique à bon escient, dans les seules situations indiquées. [45].

Les recommandations générales relatives au bon usage des antibiotiques doivent être respectées (cf. En boîte).

Clarithromycine et coqueluche

La clarithromycine est un antibiotique de première intention dans le traitement curatif et prophylactique de la coqueluche (cf. notre article du 27 juin 2024).

Concernant l’antibioprophylaxie autour d’un cas confirmé de coqueluche, l’ANSM rappelle que cette stratégie ne doit pas être systématiquement mise en œuvre chez les personnes en contact avec un cas de coqueluche. La prescription d’une antibioprophylaxie est réservée strictement à des populations définies (cf. notre article du 29 août 2024) :

  • Sujets à haut risque de forme sévère de coqueluche et ceux de leurs contacts étroits (partageant le même domicile ou prenant soin d’eux, etc.). Les personnes à haut risque sont les nourrissons :
    • moins de 6 mois quels que soient les vaccinations de la mère ou de l’enfant ;
    • de 6 à 11 mois avec moins de 2 doses ou dont la deuxième dose date de moins de 2 semaines,
  • Sujets à risque de forme sévère de coqueluche. Il s’agit de personnes de plus de 80 ans et/ou souffrant de maladies respiratoires chroniques, d’obésité ou d’immunodéficience.

Coqueluche : anticiper les indisponibilités sur l’ordonnance

Dans le cadre de la coqueluche, afin de permettre aux patients de bénéficier d’un traitement immédiat, il est recommandé aux médecins d’anticiper l’indisponibilité de la clarithromycine sur l’ordonnance en indiquant la mention suivante, à l’attention du pharmacien : “Si la clarithromycine n’est pas disponible, un traitement par l’azithromycine peut être proposé”.

Dans ce cas, compte tenu des différences de schémas d’administration entre les deux antibiotiques, l’ordonnance précisera clairement :

  • La posologie et la durée du traitement par la clarithromycine : 7 jours ;
  • La posologie et la durée du traitement par l’azithromycine : 3 jours.

L’ANSM rappelle que l’allongement de la durée du traitement de la coqueluche n’apporte aucun bénéfice et peut présenter des risques.

Clarithromycine et infections Mycoplasma pneumoniae

Les macrolides, dont la clarithromycine, constituent le traitement ambulatoire standard de la pneumonie. Mycoplasma pneumoniae peut montrer des signes de gravité (cf. Réponse rapide de la HAS : pneumonie atypique Mycoplasma pneumoniae) ; la clarithromycine ou l’azithromycine sont indiquées en première intention.

L’ANSM rappelle toutefois que « Dans la grande majorité des cas, les infections à Mycoplasma pneumoniae sont bénignes, se résolvent spontanément et ne justifient pas la prescription d’antibiotiques. ».

En cas de difficultés d’approvisionnement, les options alternatives sont :

Clarithromycine et angine bactérienne

En cas d’angine streptococcique aiguë confirmée par TROD, l’amoxicilline est l’antibiotique de première intention.

La clarithromycine est recommandée uniquement dans des cas exceptionnels de contre-indication aux bêta-lactamines.

Clarithromycine et infections à mycobactéries non tuberculeuses

Dans le cas d’infections mycobactériennes non tuberculeuses, un traitement à long terme est prescrit. L’ANSM souligne la nécessité de disposer d’une quantité suffisante de clarithromycine pendant toute la durée du traitement et de s’en assurer avant de débuter le traitement.

Dans le contexte actuel de fortes tensions d’approvisionnement, un traitement par l’azithromycine peut être envisagé pour les patients atteints d’une infection à mycobactéries non tuberculeuses, à l’exception de ceux inclus dans un essai clinique mené avec la clarithromycine, pour lesquels il est important que le protocole de recherche puisse être respecté.

Recommandations aux fournisseurs

En plus du quota applicable à la distribution, les mesures suivantes peuvent être mises en place en pharmacie, lors de la dispensation [45] :

  • prévoir un conditionnement adapté à la durée du traitement ;
  • en cas de difficulté à disposer d’un conditionnement adapté à la prescription, le dispense unique des spécialités à base de clarithromycine peuvent être utilisées ;
  • administrer un autre antibiotique :
    • délivrer l’antibiotique de remplacement indiqué sur l’ordonnance, si le médecin a anticipé l’indisponibilité de la clarithromycine,
    • pour les indications liées à un traitement au long cours : contacter le médecin pour envisager la possibilité de le remplacer par l’azithromycine.
 
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