Novembre marque traditionnellement le mois sans tabac. Si l’objectif est d’éloigner la cigarette tout au long du mois de novembre et bien au-delà, il ne faut pas être trop dur avec soi-même en cas de rechuterechuteque ce soit dans quelques jours ou dans plusieurs mois. Christiane Pochulu, vice-présidente de Santé respiratoire France et Alliance contre le tabac, explique pourquoi les rechutes dans le sevrage font partie du processus d’arrêt du tabac.
La rechute est une expérience douloureuse pour les fumeurs. Les statistiques montrent que cela se produit entre 4 et 6 fois au cours du processus d’abandon du tabac. Les addictologues considèrent même que cela fait partie de « l’aventure » qu’est l’arrêt du tabac. La rechute est donc la norme et non l’exception. ” Ce terme d’aventure est bien choisiexplique Christiane Pochulu, patiente experte souffrant de BPCO (maladie pulmonaire obstructive chronique), car chaque tentative d’arrêt représente une opportunité d’apprendre et de découvrir comment se libérer de la nicotine. Le jour où on s’arrête pour de bon, on s’appuie sur toutes nos expériences passées ».
Les rechutes ne sont pas des échecs
Comme l’assure Christiane Pochulu, la rechute lors du sevrage tabagique n’est ni une malédiction, ni une incapacité personnelle à arrêter, ni même un manque de volonté. C’est une étape dans l’aventure. ” Peut-être qu’une situation vous a piégé, ou qu’une émotion forte vous a submergé : trop de joie, de tristesse, stresserstresser ou la colère ? Vous allumiez alors une cigarette pour vous consoler, vous détendre ou encore vous récompenser. Ou peut-être que la méthode que vous utilisez pour arrêter de fumer ne vous convient pas. Les substituts nicotiniques, par exemple, sont efficaces tant qu’ils sont utilisés, mais leur effet ne dure pas au-delà ».
Rechuter pour mieux comprendre votre addiction et… vous en libérer
Vous avez rechuté et la culpabilité vous ronge ? Vous sentez-vous malheureux ? Cependant, même si arrêter de fumer semble lointain, voire impossible, ne vous y trompez pas : la bonne nouvelle, c’est que vous n’avez rien perdu. Vous avez même progressé. Parvenir à s’affranchir du tabac reste tout à fait possible et Christiane Pochulu a listé quatre enseignements à connaître :
- Grâce à ces rechutes, vous avez acquis de l’expérience et de précieux enseignements. Premièrement, vos tentatives pour arrêter de fumer vous ont fait connaître les symptômes du sevrage, qu’ils soient physiquephysique ou émotionnel, agréable ou difficile. Vous comprenez également que, même si cette étape est délicate, elle n’est que temporaire.
- Vous avez réussi à identifier vos déclencheurs : ces événements heureux ou douloureux, souvent liés à des émotions intenses, qui ont ravivé votre envie de fumer et conduit à la rechute. Vous êtes désormais bien plus conscients de vos vulnérabilités face à la cigarette et aux pièges qu’elle vous tend. Elle vous paraissait une bonne amie, toujours présente et disponible, mais vous avez fini par comprendre qu’en réalité, c’est une ennemie qui ne vous veut rien de bon.
- Vous avez eu l’occasion de réfléchir au plan d’action que vous aviez choisi : l’avez-vous suivi à la lettre, surtout s’il avait été établi avec votre médecin généraliste ou un tabacologue ? Était-ce bien adapté à votre situation ? Avez-vous reçu le soutien nécessaire ? Répondre à ces questions vous rend plus conscient pour éviter les pièges du tabagisme.
- Vous savez désormais que vous avez réussi à arrêter de fumer, vous l’avez prouvé. Alors reprenez le chemin de l’aventure !
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