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La vie quotidienne. Descente d’organes, fuites urinaires… Ces quatre affections féminines qui restent taboues

“Pourquoi ne nous l’ont-ils pas dit plus tôt?” » Cette question, Julie Cantournet, kinésithérapeute experte en rééducation abdo-périnéale, doit répondre quotidiennement. C’est pourquoi elle a écrit, avec Alexia Cornu, coach sportive spécialisée en physiologie féminine, un Guide sur la santé des femmes

. Un manuel qui vise à informer toutes les femmes, des premières règles jusqu’à la ménopause, sur les petits et grands maux du quotidien, et qui donne également des conseils pour mieux les vivre, ou les prévenir.

“Prolapsus, les gens ne savent pas ce que c’est”

Car il existe encore de nombreux tabous autour de la santé des femmes. “Le prolapsus par exemple, les gens ne savent pas ce que c’est”, déplore Julie Cantournet, “même s’il touche en moyenne une femme sur deux” selon les chiffres de la Haute autorité de santé. Le prolapsus est plus communément appelé « descente d’organe ». Il s’agit d’un affaissement des organes du bas-ventre (vessie, utérus, rectum), qui résulte d’un relâchement des muscles du périnée. Il peut apparaître à tout âge, même s’il est plus fréquent après 50 ans. “Il peut y avoir une sensation de boule dans le vagin, de tampon mal placé”, explique le kiné, “mais parfois le prolapsus est asymptomatique, on le découvre par hasard lors d’un examen gynécologique. Un prolapsus s’accompagne éventuellement de problèmes urinaires, de constipation ou d’incontinence anale et de douleurs lors des rapports sexuels. « Consultez dès que vous ressentez un quelconque inconfort », résume Alexia Cornu. » Et même à titre préventif, surtout si vous êtes sujet à la constipation car c’est la première cause de descente d’organes, ou si vous pratiquez un sport avec une forte pression abdominale. »

Fuites urinaires : « une femme sur trois et pas seulement les plus âgées »

Autre sujet tabou : les fuites urinaires. On en parle peu, et pourtant, « elles touchent en moyenne une femme sur trois, et pas seulement les plus âgées », insiste Julie Cantournet. Le risque d’incontinence augmente avec le nombre de grossesses, mais aussi, c’est moins connu, avec les allergies respiratoires chroniques – car la toux ou les éternuements répétés sollicitent la cavité abdominale et le périnée –, ou encore avec une activité physique intense. «Chez les femmes qui font des compétitions sur trampolines par exemple, l’incontinence urinaire s’élève à 80%, et on parle de femmes qui n’ont pas eu d’enfants», explique la kinésithérapeute. “On se rend compte que les sports comme le crossfit, où il y a beaucoup de pression sur les abdominaux, les sports d’impact, sont néfastes”, ajoute Alexia Cornu. « Au bout d’un moment, le périnée n’est plus en mesure de remplir sa fonction. « En prévention, les deux experts recommandent notamment un mode de vie actif, mais sans excès disproportionné à ses capacités, ainsi que de « bonnes habitudes de toilette », comme « ne pas se retenir d’uriner trop longtemps », « ne pas faire pipi trop longtemps ». pousser pour aller plus vite », ou encore « s’asseoir sur la cuvette si possible, car en position accroupie le périnée n’est pas détendu ».

Lochia : le post-partum ne fait pas que du bonheur !

Et les lochies, qui en a entendu parler avant d’accoucher ? Ce saignement fait partie des nombreux désagréments post-partum. Ils surviennent même après une césarienne et peuvent durer plusieurs semaines. Il faut consulter si ces lochies deviennent excessivement abondantes ou s’accompagnent d’une odeur désagréable, rappelle le guide dans le chapitre consacré au post-partum. Durant cette période, il est également recommandé d’utiliser des serviettes hygiéniques, et non des tampons ou des coupes menstruelles, afin de limiter les risques d’infections. «Pendant des années, nous n’entendions que des choses positives à propos de l’accouchement, comme le fait que c’était le jour le plus heureux de la vie d’une femme. Nous avons d’autres préoccupations de la part des personnes que nous accompagnons», confie Alexia Cornu. « Et on voulait absolument en parler. C’est révoltant de ne parler que de choses fantastiques, cela culpabilise toutes celles pour qui l’accouchement a été un cauchemar. »

Périménopause : « Parfois à partir de 35-40 ans »

« On parle beaucoup de ménopause, mais en réalité ce qui est compliqué, c’est la période qui précède l’arrêt des règles, celle de la périménopause. Parce qu’une fois ménopausée, ça va beaucoup mieux », explique Alexia Cornu. En revanche, lorsque le système reproducteur ralentit, de nombreux symptômes peuvent apparaître : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, anxiété, prise de poids – notamment au niveau du ventre… « Chez certaines personnes, cela commence à 35-40 ans et en moyenne c’est entre 40 et 50 ans », précise l’expert. « Pour traverser au mieux cette période, une bonne hygiène de vie est très importante », insiste Alexia Cornu. « Gardez une bonne alimentation, une bonne hydratation, un bon sommeil, apprenez à gérer votre stress, maintenez une activité physique », énumère-t-elle. Ne vous inquiétez pas trop non plus, car si dans notre société occidentale, la ménopause est associée au vieillissement, à une diminution des performances, dans certains pays africains, ou au Japon, elle est au contraire présentée de manière positive, symbole de maturité et expérience. Résultat : les femmes souffrent moins. Il n’y a donc rien de plus efficace que de lever des tabous !

Le Guide de la santé des femmes, de Julie Cantournet et Alexia Cornu, Ed. Larousse, septembre 2024, 18,95 euros.
Santé

 
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