Par
Marie Lamarque
Publié le
5 novembre 2024 à 7h12
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“C’est un modèle unique en France, qui doit encore faire ses preuves et ensuite, peut-être, être copié ailleurs”, espère Corinne Colmel. Diététicienne de profession, elle est aujourd’hui à la tête de le premier centre de diabète infantile à Toulouse.
Ce projet, qui a pu aboutir fin septembre 2024, a été soutenu par l’association Enfance Adolescence & Diabète. Installé dans les locaux d’une ancienne crèche, au 109 avenue des Arènes romaines, le site est très proche du quartier Purpan, et notamment de l’Hôpital des Enfants avec lequel travaille l’association. Un réel avantage.
400 enfants suivis chaque année
Graffitis colorés à l’entrée. Des chambres dont les noms font référence au monde de l’enfance : Poudlard, Astéroïde B612, Petit Ours Brun… Tout est fait pour contraster avec l’ambiance, parfois trop morose, de l’hôpital. L’objectif de l’association est là : offrir un lieu d’éducation thérapeutique neutre aux enfants diabétiques, dès l’âge de trois ans.
« Nous cherchions notre château, et nous l’avons trouvé », se réjouit Corinne Colmel. Un château qui bénéficiera 400 enfants qui sont surveillés chaque année. Dans l’ensemble, ” l’association soutient 1 200 enfants qui habitent parfois loin de Toulouse, en Aveyron ou même en Ariège ».
Le nombre d’enfants diabétiques en hausse
À l’échelle nationale, les chiffres sont discutables. ” 26 000 enfants souffrent de diabète en France. Le nombre de nouveaux cas augmente de 4% chaque année. La pathologie est également détectée chez des enfants de plus en plus jeunes. Pour le moment, nous ne savons pas comment l’expliquer. Plusieurs facteurs peuvent être en cause : génétiques, environnementaux, etc. », indique Corinne Colmel.
Car contrairement au diabète de type 2, plus connu, le diabète de l’enfant (type 1) « ne se soigne pas simplement par une bonne alimentation et une activité physique. Chez les enfants, c’est une maladie auto-immune. Le pancréas ne produit plus d’insuline. Il doit être administré par injection (stylo ou pompe) et la glycémie doit être surveillée à l’aide de capteurs.
Des signes qui peuvent alerter
Avant le diagnostic, des signes peuvent alerter les parents :
– l’enfant urine beaucoup ou a tendance à mouiller son lit ;
– il boit beaucoup, a très souvent soif ;
– il est très souvent fatigué.
Ateliers par catégorie d’âge
Lorsque le diabète débute à un jeune âge, l’enfant doit apprendre à vivre avec et pour le reste de sa vie. Pour accompagner au mieux, le Centre du Diabète Enfants met en place différents ateliers par tranche d’âge, trois jours par an pour les plus jeunes ; et deux ou trois séjours (de cinq jours) par an pour les enfants plus âgés. Pédiatre, puéricultrice, diététicienne et psychologue intervenir.
Au rez-de-chaussée, une première chambre accueille les plus petits, dès trois ans. D’un côté se trouve un véritable théâtre de marionnettes. Un outil très utile « pour illustrer des cas du quotidien », souligne Corinne Colmel. Premièrement, nous les encourageons à communiquer lorsqu’ils ne se sentent pas bien, notamment lorsqu’ils sont hypoglycémiques.
Faire des repas « un moment de plaisir »
Pour les plus grands (accompagnés jusqu’à 18 ans), des ateliers sont organisés en une grande cuisine pédagogiqueappelé… Ratatouille ! Car lorsqu’on souffre de diabète, les repas peuvent devenir un véritable casse-tête. « Ici, le but est d’en faire un moment de plaisir, pas d’inquiétude. »
La maladie nécessite de mesurer le niveau de glucides dans votre assietteet ajustez-le en fonction de l’insuline nécessaire. Tout un calcul mental ! « Les enfants sont champions de la règle de trois », sourit la réalisatrice. Nous leur apprenons également à bien regarder leur pompe pour qu’ils puissent ensuite être complètement indépendants.
Formation pour les professionnels de santé
À la Maison du Diabète, ce ne sont pas seulement les enfants qui apprennent. Les professionnels de santé viennent également être formés, notamment « pour éviter toute confusion dans le discours entre diabète de type 1 et diabète de type 2 ».
L’association organise également des voyages sportifs et intervient dans les écoles, notamment dans les cantines.
Le modèle saura-t-il inspirer ? Tout comme il existe un Centre du Diabète à Toulouse, « on pourrait imaginer des structures similaires pour prendre en charge d’autres maladies, comme l’asthme par exemple », conclut Corinne Colmel.
Informations pratiques
Child Diabetes House, 109, avenue des Arènes romaines in Toulouse.
Contacter au 05 36 85 00 20.
Adhésion à 20 € par an.
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