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Dépistage organisé du cancer du poumon, où en sommes-nous ?

Les derniers chiffres publiés par l’INCa estiment le nombre de décès qui lui sont imputables à un peu plus de 30 000, soit près de 20 % de la mortalité totale due au cancer. Si la mortalité par cancer du poumon évolue de manière encourageante chez les hommes, de l’ordre de – 3 %/an par an en sur la décennie 2011-21, elle augmente à l’inverse de manière inquiétante chez les femmes + 0,5 %/an.

Les chances de survie varient considérablement selon le stade auquel la maladie est diagnostiquée. Plus de 9 patients sur 10 sont encore en vie 5 ans après le diagnostic de cancer localisé. En revanche, cette statistique est inférieure à 10 % pour les stades métastatiques.

Faible dose, impact élevé

S’il est donc essentiel de pouvoir poser un diagnostic le plus tôt possible, l’apparition tardive des symptômes de la maladie fait qu’elle est rarement identifiée à un stade précoce. Dans ce contexte, la mise en place d’un programme de dépistage* organisé est un enjeu crucial car il peut permettre de détecter le cancer du poumon à un stade où le traitement sera beaucoup plus efficace avec une éventuelle guérison.

Il existe aujourd’hui une technique efficace pour détecter le cancer du poumon à un stade précoce : TDM thoracique à faible dose*. Les résultats de plusieurs études à grande échelle (NLST aux États-Unis, Nelson et Mild en Europe) et d’une Méta-analyse Cochrane* montrent que son utilisation permet d’obtenir une réduction de 20 % de la mortalité par cancer du poumon dans une population à risque, les fumeurs ou anciens fumeurs de plus de 50 ans avec une exposition très importante au tabac.

Grandes questions

La disponibilité d’un outil de diagnostic approprié est cependant loin d’être suffisante pour la mise en œuvre d’un programme de dépistage organisé. De nombreux autres sujets relatifs à la santé publique, à la sécurité (surdiagnostic, surtraitement…), à l’impact médico-économique du programme mis en œuvre, à son acceptabilité ainsi qu’à des questions éthiques et sociétales entrent en jeu. compte. La question de la meilleure coordination du programme de dépistage avec un système d’incitation et d’accompagnement au sevrage tabagique constitue également une question cruciale. Et, à ce titre, les résultats obtenus au Royaume-Uni montrent que l’intégration du dépistage à des interventions efficaces d’abandon du tabac pourrait effectivement encourager l’abandon du tabac chez les fumeurs motivés à haut risque.

Programme et horizon

Initié par la Haute Autorité de Santé et géré par l’INCa, le programme pilote « Dépistage du cancer du poumon » doit répondre aux questions évoquées précédemment. Inscrite dans l’action « Évaluer la faisabilité d’un programme organisé de dépistage des cancers du poumon » de la stratégie décennale de lutte contre le cancer, elle devrait permettre de mener des recherches à l’échelle de plusieurs régions et sur plusieurs années, dont les résultats répondra ” …aux questions restées sans réponse, en se rapprochant des situations réelles d’exercice sur le terrain. » L’INCa précise également que le promoteur de cette recherche doit proposer une organisation associant ville et hôpital et que cette organisation doit « …assurer un accès simple et une couverture territoriale optimale, afin de limiter les inégalités. »

Les résultats de ces travaux pourraient conduire à un déploiement efficace du dépistage organisé du cancer du poumon en France d’ici 2030-35.

 
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