Cellules CAR-T avec télécommande

Les cellules CAR-T expriment des récepteurs synthétiques qui détectent des marqueurs moléculaires spécifiques, ou antigènes, sur les cellules cancéreuses en utilisant un fragment d’anticorps comme capteur externe. Lorsque le CAR lie son antigène à une cellule cancéreuse, ses modules de signalisation sont activés et déclenchent l’armement cytotoxique inné de la cellule T pour détruire la cellule tumorale.

Les auteurs, Melita Irving et Greta Maria Paola Giordano Attianese du Ludwig Institute for Cancer Research rappellent que « les cellules CAR-T sont déjà utilisées aujourd’hui pour traiter un certain nombre de cancers du sang, mais des défis importants restent à relever pour ce type d’immunothérapie appliquée aux tumeurs solides ». , tant en termes de sécurité que d’efficacité. Cette recherche répond à ces défis en intégrant directement les interrupteurs marche/arrêt activés par des médicaments déjà approuvés dans la conception des CAR.

Cellules CAR-T contrôlées à distance

En effet, le problème est que de nombreux antigènes tumoraux solides se retrouvent également sur les cellules saines, augmentant ainsi le risque d’effets hors cible. Ainsi, dans le cas de tumeurs solides, le traitement par cellules CAR-T peut provoquer des réponses immunitaires destructrices, difficiles à contrôler, voire mortelles pour le patient. À l’inverse, et peut-être plus fréquemment, les conditions immunosuppressives du microenvironnement de la tumeur solide peuvent pousser les cellules T antitumorales, y compris celles équipées de CAR, dans un état d’épuisement.

« Avoir la possibilité d’activer à distance les cellules CAR-T à des degrés divers grâce à l’utilisation de différentes doses d’un médicament activateur, puis de les désactiver à la demande améliorera la sécurité de la thérapie. Ce contrôle à distance de l’activité des cellules CAR-T pourrait également être utilisé pour réduire l’épuisement des cellules T, améliorant ainsi la durabilité des réponses des patients à l’immunothérapie.

Les chercheurs prévoient ensuite de mieux caractériser les performances de leur nouvelle technologie dans différents modèles de tumeurs.