Alors qu’il commençait si bien, il a également découvert la vaccination contre le virus respiratoire syncytial (VRS). Moins célèbre que les deux autres, mais aussi très contagieuse, elle est une cause fréquente d’hospitalisation et de décès chez les personnes âgées…
Et c’est là que Denis Carrier s’est indigné.
Si les vaccins contre la COVID et la grippe sont disponibles gratuitement au Québec, ce n’est pas le cas du vaccin contre le VRS. Il a constaté que ce vaccin coûte environ 300 $ pour les personnes âgées qui ne résident pas en CHSLD ou en résidence privée pour personnes âgées (RPA).
Autrement dit, M. Carrier est pénalisé par l’État parce qu’il habite toujours chez lui. Il devrait débourser 300 $ pour se faire vacciner contre le VRS, alors que s’il vivait dans une luxueuse résidence privée pour aînés, il aurait droit à la vaccination gratuite.
Trouvez l’erreur !
«C’est injuste, d’autant plus qu’en RPA, on ne parle pas d’une clientèle aux revenus modestes», s’insurge M. Carrier, qui a servi par le passé comme commissaire au bureau de l’ombudsman de la Ville de Gatineau. . Il n’en revient toujours pas : « Dire que je n’ai pas droit à la vaccination gratuite, même avec un stimulateur cardiaque [stimulateur cardiaque] et un défibrillateur !
M. Carrier a écrit au ministère de la Santé pour obtenir des explications. On lui a confirmé que la vaccination gratuite contre le VRS était offerte pour les 60 ans et plus dans les CHSLD et les résidences intermédiaires, ainsi que pour les 75 ans et plus dans les résidences privées pour personnes âgées.
Donc il n’est pas stupide.
Toutefois, le Comité québécois d’immunisation a également recommandé la vaccination gratuite des personnes de 75 ans et plus atteintes d’une maladie chronique vivant dans la communauté — comme M. Carrier. Il s’agit d’une recommandation écrite noir sur blanc dans un rapport disponible en ligne.
Sauf que cette politique n’a pas été adoptée par le ministère de la Santé. J’ai vérifié auprès de deux pharmacies de Gatineau : le vaccin est payant pour les 75 ans et plus, qu’on soit atteint d’une maladie chronique ou non.
À la lecture du rapport très technique du comité québécois d’immunisation, on comprend que la vaccination gratuite contre le VRS n’est pas offerte à tout le monde, notamment en raison du coût élevé des 2 vaccins disponibles sur le marché. L’État a dû faire des choix fondés sur un rapport coût-bénéfice, ce qui est tout à fait correct et compréhensible.
En revanche, Denis Carrier a raison : la politique vaccinale qui en résulte est injuste et discriminatoire.
Je comprends tout à fait que nous offrons la vaccination gratuite contre le VRS dans les CHSLD et les résidences intermédiaires qui accueillent une clientèle très vulnérable. Cela va de soi afin d’éviter des hospitalisations coûteuses pour le réseau de la santé.
À terme, j’aurais compris que nous offrons la vaccination gratuite contre le VRS dans les unités de soins des résidences privées pour personnes âgées, où nous accueillons les plus malades et les plus vulnérables.
Mais que le vaccin soit proposé gratuitement à TOUS les résidents de 75 ans et plus dans les RPA, y compris les personnes en bonne santé, actives et indépendantes ? C’est là que je cale. Si on leur offre un accès gratuit, il faut aussi l’offrir aux personnes de 75 ans et plus qui vivent dans la communauté, notamment celles qui sont atteintes d’une maladie chronique.
C’est une question d’équité.
La politique actuelle de vaccination crée des citoyens de seconde zone. Je partage entièrement l’indignation de Denis Carrier.
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