Réservé aux patients présentant une obésité sévère, Wegovy ne concernera que très peu de personnes. Pour le Dr Philippe Walker, chef du service diabétologie-endocrinologie-nutrition et médecine interne au centre hospitalier Jacques Cœur de Bourges, ce nouveau médicament intervient « en seconde intention ».
Le non-remboursement de Wegovy – dont le coût est estimé entre 280 et 360 euros par mois – risque d’être une double peine pour les patients qui en ont réellement besoin, l’obésité touchant les salariés et les ouvriers quatre fois plus que les cadres. L’obésité touche 18,1 % de la population en France, mais 21,6 % en Centre-Val de Loire. «Pour les personnes socialement vulnérables, cela coûte très cher», note le Dr Walker.
Wegovy serait prescrit aux personnes souffrant d’obésité sévère avec un IMC supérieur à 35. Soit 4% de la population et 1,9% de la population pour l’obésité massive.
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Mais pour le spécialiste Berruyer, l’obésité est avant tout « une maladie éco-bio-psycho-sociale. C’est pourquoi on parle d’éducation thérapeutique qui permet de conseiller les patients sur une alimentation adaptée, une activité physique, des entretiens psychologiques ou une aide sociale. Nous aidons ainsi de nombreuses personnes souffrant d’obésité. » Mais « pour les personnes qui n’ont pas pu mettre en œuvre toutes les actions mises à disposition par les médecins généralistes ou les centres spécialisés, nous serons peut-être amenés à prescrire ce traitement », convient le Dr Walker. Ce médicament utilisé à plus faible dose dans le diabète de type 2 est bien connu. Il agit également sur la satiété.
Les laboratoires se sont toujours mobilisés pour proposer des traitements contre l’obésité, mais nombre d’entre eux ont été retirés du marché en raison d’effets secondaires. Pour Wegovy, il y a des inconvénients (diarrhée, nausées). Vous devez commencer par de petites doses et augmenter progressivement si elles sont bien tolérées.
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Cela vous permettrait de perdre 15% de votre poids et de le conserver pendant deux ans, mais si vous l’arrêtez, vous reprenez ce poids perdu. »
« Je ne dis pas qu’il ne peut pas rendre service, mais de manière spécialisée et limitée. Je le proposerai dans des cas exceptionnels. Mais ce médicament ne favorise pas l’activité physique ni ne gère la fatphobie. Cela peut aider, mais ne résoudra pas le problème de santé publique de l’obésité. »
Thomas Migault
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