La Commission européenne a annoncé jeudi 10 octobre vouloir intensifier ses efforts pour garantir les décaissements de son fonds de relance post-pandémie, doté de plusieurs milliards d’euros, alors que le programme expire dans moins de deux ans.
Adoptée en décembre 2020 en pleine pandémie de Covid-19, la Facilité pour la reprise et la résilience (FRR) vise à favoriser la relance économique des États membres en finançant des investissements écologiques et numériques cruciaux en échange de réformes ciblées.
Le programme dispose d’une enveloppe de 650 milliards d’euros provenant d’une dette souscrite conjointement par les États de l’Union européenne et les fonds sont distribués sous forme de subventions et de prêts.
Bien que la facilité expire en août 2026 – après quoi les décaissements ne seront plus possibles – seuls 41 % des fonds ont été utilisés jusqu’à présent.
Dans un rapport publié jeudi, l’exécutif européen a déclaré qu’il chercherait à faciliter les décaissements, en simplifiant le processus de révision des plans de relance des États membres, qui doivent être soumis et évalués par Bruxelles avant que les paiements puissent être effectués. effectué.
Plus précisément, la Commission a récemment indiqué que ses orientations politiques pour les années à venir concernant les réexamens des plans de relance nationaux donneront aux États membres une plus grande marge de manœuvre pour réviser leurs plans s’ils identifient « une meilleure alternative pour mettre en œuvre une mesure de manière à réduire la charge administrative ».
L’institution a également indiqué qu’elle s’efforcerait de “rationaliser” paiements futurs en utilisant davantage « procédures de suspension »grâce auquel un État membre qui a réalisé la plupart des réformes requises peut toujours recevoir une proportion correspondante du paiement initialement demandé.
Alors que l’échéance de 2026 se profile à l’horizon, « Tous les efforts des États membres et des institutions devraient se concentrer sur la mise en œuvre complète et en temps opportun de la Facilité »a rappelé la Commission.
« Les éventuels goulots d’étranglement dans la mise en œuvre doivent être résolus et les plans de redressement adaptés, le cas échéant, pour répondre aux défis émergents et évolutifs »a-t-elle ajouté.
La volonté de la Commission d’allouer les fonds avant l’expiration du régime fait suite à une forte accélération du rythme des paiements au cours de l’année écoulée.
112 milliards d’euros ont été versés au titre de la facilité pour la reprise et la résilience entre septembre 2023 et août 2024, selon la Commission, contre 40,6 milliards d’euros entre septembre 2022 et août 2023.
Le rapport de la Commission arrive le jour où la Cour des comptes européenne a averti qu’il y avait un “et le risque” que l’expiration de la facilité dans les deux prochaines années déclenchera un déluge de paiements que les États membres n’auront pas la capacité administrative de traiter.
Les auditeurs ont également critiqué le système pour son cadre de contrôle et d’audit inadéquat, ainsi que pour son manque de clarté sur la notion de « bénéficiaire final », ou d’entité à laquelle les paiements sont finalement distribués.
Faisant écho à l’analyse de la Commission, la Cour des comptes a également fait valoir que les retards dans les paiements au titre de la facilité ont considérablement entravé la reprise des États membres après la pandémie.
Dans son rapport de jeudi, la Commission a déclaré qu’elle avait « a fourni des conseils » aux Vingt-Sept sur la notion de bénéficiaire final et a souligné « son importance pour améliorer la transparence ».
Elle a également déclaré qu’elle « révisé et renforcé son cadre d’audit et de contrôle » sur la base d’audits effectués par la Cour des comptes européenne, le Conseil européen, le Parlement européen et la Commission elle-même.
Parallèlement, le Comité européen des régions, qui représente les villes et régions de l’UE, a plaidé dans un avis adopté à l’unanimité mardi 8 octobre pour un report de l’échéance d’août 2026.
[Édité par Anne-Sophie Gayet]
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