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le sémaglutide est disponible sur ordonnance mais non remboursé

Le sémaglutide (Wegovy 2,4 mg, Novo Nordisk), – probablement le médicament qui a le plus retenu l’attention ces derniers temps en raison de ses effets probants en termes de perte de poids – est désormais disponible en France pour le traitement du surpoids et de l’obésité. [1].

Indiqué chez 3 catégories de patients : les adultes obèses (IMC ≥30 kg/m²), ceux en surpoids (IMC ≥27 kg/m² à

Pour en bénéficier, les patients devront présenter une prescription médicale. Compte tenu du risque d’utilisation abusive, leAgence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a émis des recommandations concernant les analogues du GLP-1 indiqués dans le traitement de l’obésité, en l’occurrence Wegovy, dont la première prescription doit être réalisée par un spécialiste, tandis que les renouvellements peuvent être assurés par des médecins généralistes (voir encadré ci-dessous).[2].

Obésité et surpoids + facteur de risque CV

Après avoir fait l’objet d’un accès précoce post-AMM, le sémaglutide (le même qu’Ozempic dans le diabète mais à un dosage différent) est désormais accessible au plus grand nombre – sous réserve de pouvoir financer l’achat – car en l’absence De remboursement (voir encadré en fin d’article), le coût journalier du traitement pourrait être de l’ordre de 9 euros à 12 euros, comparable aux autres pays du continent européen où le médicament est disponible, précise le laboratoire.

A ce jour, l’AMM stipule que Wegovy® (sémaglutide 2,4 mg) est indiqué en complément d’un régime hypocalorique et d’une activité physique accrue pour le contrôle du poids, y compris la perte et le maintien du poids, chez les adultes obèses (IMC ≥ 30 kg/m²) ou en surpoids (IMC ≥ 27 kg/m²). à

A noter qu’il est également indiqué chez les adolescents à partir de 12 ans présentant une obésité (IMC ≥ le 95ème percentile pour l’âge et le sexe) et un poids corporel supérieur à 60 kg.

Un patient sur 3 a obtenu une perte de poids > 20 % dans le bras sémaglutide 2,4 mg
Professeur Sébastien Czernichow

Le point de vue de l’ANSM[2]

Pour encadrer l’usage des médicaments de la famille des aGLP-1, l’ANSM a demandé que la prescription initiale de l’aGLP-1 indiqué dans le traitement de l’obésité soit réalisée par un médecin spécialisé en endocrinologie-diabétologie-nutrition ou titulaire du diplôme transversal spécialisé. formation « Nutrition Appliquée ». Les renouvellements peuvent être effectués par les médecins généralistes.

Par ailleurs, l’ANSM demande aux médecins de respecter le parcours de soins de la HAS et de prescrire l’aGLP-1 indiqué dans le traitement de l’obésité aux patients présentant un indice de masse corporelle (IMC) initial supérieur ou égal à 35 kg/m.2âgés de moins de 65 ans. Il précise que « ce médicament ne doit être utilisé qu’en deuxième intention, en cas d’échec du soutien nutritionnel et en association avec un régime hypocalorique et une activité physique ».

94 % d’homologie de séquence avec le GLP-1 humain

Comment le sémaglutide agit-il sur la perte de poids ? En raison de son analogie avec le GLP-1 (glucagon-like peptide 1) – la molécule présente 94 % d’homologie de séquence avec sa version humaine – le sémaglutide se lie sélectivement et active les récepteurs du GLP-1, cibles du GLP. -1 natif (présent notamment dans plusieurs régions du cerveau impliquées dans la régulation de l’appétit ainsi que dans le cœur, le système vasculaire, le système immunitaire et les reins).

Ainsi, le sémaglutide réduit l’apport énergétique, la sensation de faim ainsi que la fréquence et l’intensité des fringales ; il augmente la sensation de satiété, de satiété et de contrôle de la prise alimentaire. Tous ces effets entraînent une perte de poids, principalement via la perte de masse grasse. “La demi-vie de la molécule est d’environ 1 semaine, d’où les injections hebdomadaires”, explique le Pr Sébastien Czernichowchef du service de nutrition de l’hôpital européen Georges-Pompidou-APHP (Paris) lors d’une conférence de presse [1].

Notez que le sémaglutide a réduit la protéine C-réactive (CRP) de haute sensibilité, marqueur inflammatoire, dans l’étude originale. SÉLECTIONNER ce qui suggère d’autres mécanismes et éventuellement d’autres effets – comme ceux observés sur le plan cardiovasculaire – avec ce médicament.

Comme le montre une étude récente, les résultats obtenus dans la vie réelle pourraient être moins bons
Professeur Sébastien Czernichow

Perte de poids moyenne de 15% à 17%

L’obtention de l’AMM de Wegovy® (semaglutide 2,4 mg) repose sur les données du programme ÉTAPE (Semaglutide Treatment Effect in People with Obesity), soit 18 essais cliniques de phase III évaluant le sémaglutide 2,4 mg administré par voie sous-cutanée une fois par semaine chez des personnes en surpoids ou obèses, pour un total de 8 700 patients. L’essai fondateur STEP 1 a notamment montré une perte de poids moyenne de 15 à 17 % maintenue sur 68 semaines (soit un an et 4 mois), en complément d’un régime hypocalorique et d’une activité physique accrue, chez l’adulte et l’adolescent. “Certains patients – mais il n’est pas possible de déterminer à l’avance lesquels – sont même des super répondeurs”, souligne le spécialiste en nutrition. Un patient sur trois a perdu du poids > 20 % dans le bras sémaglutide 2,4 mg.

Cependant, les résultats ne sont pas toujours aussi impressionnants, tempère-t-il. « Comme le montre une étude récente, les résultats obtenus dans la vie réelle pourraient être moins bons. Ce qui n’est pas surprenant car contrairement aux essais cliniques, les patients ne sont pas accompagnés en termes de nutrition et d’activité physique.

L’occasion pour le professeur Czernichow de souligner l’importance des modifications du mode de vie (via l’alimentation et l’activité physique) qui complètent le traitement médicamenteux.

Autre écueil : reprendre du poids à l’arrêt du traitement, ce qui nécessiterait de maintenir le traitement sur le long terme, comme ce qui se fait pour d’autres maladies chroniques, souligne la nutritionniste.

Enfin, le sémaglutide n’est pas dénué d’effets indésirables, un peu plus nombreux que dans le groupe placebo, sachant que les plus fréquents sont d’ordre digestif (nausées, diarrhées, vomissements, constipation, douleurs abdominales) – « mais les plus souvent passagers, » et d’intensité légère à modérée et conduisant à l’arrêt du traitement dans moins de 5 % des cas.

Pour gérer cet inconvénient, le praticien conseille d’une part, « d’informer les patients de leur éventuelle survenue » et, d’autre part, « d’arrêter à la dose la mieux tolérée » sachant que l’initiation du sémaglutide se fait par paliers de dose allant de de 0,25 mg à 2,4 mg, dose d’entretien recommandée, sur environ 17 semaines, avec une augmentation toutes les 4 semaines.

Ceci suggère que la perte de poids à elle seule ne pourrait pas expliquer le bénéfice CV et donc qu’il existe également une action spécifique du sémaglutide.
Pr François Schiele

Un effet cardiovasculaire marqué

Si le sémaglutide a également une indication chez les patients en surpoids (IMC ≥27 kg/m² chez SELECT. Lors de sa présentation en congrès, l’essai avait également séduit la population de cardiologues, comme en témoigne l’enthousiasme des Dr. John Mandrola que nous avions relayé sur le site l’année dernière. Pour rappel, sur 17 604 adultes (dont 160 en France) ayant un IMC ≥27 kg/m2le sémaglutide 2,4 mg a entraîné une réduction statistiquement significative de 20 % du risque relatif d’événements cardiovasculaires majeurs (MACE), avec des réductions de risque systématiquement démontrées selon l’âge, le sexe, la race et l’origine ethnique. l’IMC de départ chez les personnes en surpoids ou obèses et ayant une maladie cardiovasculaire établie sans diabète.

Cet enthousiasme est partagé par Pr François Schielecardiologue au CHU de Besançon, qui observe que l’effet du Wegovy (semaglutide 2,4 mg) sur le risque de MACE – la divergence des courbes – apparaît dès le début du traitement, « un effet assez remarquable » note-t-il, notamment puisque « l’étude satisfaisait à presque tous les critères secondaires, y compris la mortalité toutes causes confondues, réduite de 19 % ». « Cela suggère que la perte de poids à elle seule ne pourrait pas expliquer le bénéfice CV et donc qu’il existe également une action spécifique du sémaglutide. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu ça», a-t-il résumé.

La communauté des cardiologues ne s’y est pas trompée et a inclus le sémaglutide dans les recommandations 2024 de la Société européenne de cardiologie (ESC) sur les syndromes coronariens stables, chez tous les patients diabétiques, quel que soit le taux d’HbA1c (rece 1A). Elle suggère également d’envisager de prescrire du sémaglutide chez les patients non diabétiques (type 2) mais en surpoids (IMC). > 27 kg/m2) ou obèses pour réduire le risque de mortalité CV, d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral (reco 2A).

Remboursement demandé à nouveau

À ce jour, Wegovy ne bénéficie pas de remboursement – ​​ce qui limite son accès aux patients obèses et en surpoids présentant des facteurs de risque qui pourraient en bénéficier. Toutefois, les patients traités dans le cadre de ce dispositif exceptionnel bénéficient d’une prolongation gratuite de la continuité du traitement jusqu’au 31 janvier 2025. Par ailleurs, dans le contexte épidémiologique actuel, Novo Nordisk a de nouveau demandé à la Commission de la Transparence le remboursement des patients adultes présentant un IMC initial ≥35 kg/m² en cas d’échec de soins nutritionnels bien menés (

Le professeur Sébastien Czernichow déclare des liens d’intérêt avec Novo Nordisk, Lilly, Pfizer, Fresenius Kabi, Janssen, Novartis, Servier. Le professeur François Schiele déclare des liens sous forme de contrats de recherche, de frais de participation à des think tanks ou colloques avec : Amgen, Sanofi, Pfizer, MSD, Astra-Zeneka, Bayer, BMS, Daiichi-Sankyo, etc.

 
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