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Les personnels soignants, première cible du vaccin Mpox en RDC

[BUKAVU] Les agents de santé font partie des toutes premières cibles de la campagne de vaccination Mpox qui a été lancée les 5 et 6 octobre 2024 dans certaines localités des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, à l’est de la République. République démocratique du Congo (RDC).

C’est le cas de Christian Imani Baninga, infirmier traitant au centre de traitement Mpox de Lwiro dans la zone de santé de Miti-Murhesa au Sud-Kivu.

« Aujourd’hui, nous sommes très heureux, et nous ne pouvons que vous dire merci car avant, nous avions aussi peur d’être contaminés, d’être frappés par cette maladie. Mais maintenant que je suis vacciné, je vais effectuer mon travail en toute sérénité », se réjouit-il dans un entretien à SciDev.Net.

« Nous voulons que ces personnes soient vaccinées à l’avance. Et ainsi, ils pourront lutter contre la maladie sans tomber malades. »

Joseph Matiundanya, coordonnateur du PEV au Sud-Kivu

« Nous venons d’être vaccinés contre la Mpox, en tant que médecins. Non seulement cela donnera le bon exemple à la communauté, mais cela nous garantira également une protection ; parce que les médecins sont exposés à la contamination des maladies », ajoute Charles Masiya, médecin directeur de l’hôpital Saint Joseph de Kamanyola, dans la zone de santé de Nyangezi dans le territoire de Walungu (Sud-Kivu).

Joseph Matiundanya, le coordonnateur du Programme Elargi de Vaccination (PEV) au Sud-Kivu a expliqué cette option prise par le gouvernement en affirmant que « nous souhaitons que ces personnes soient vaccinées à l’avance. Et ainsi, ils pourront lutter contre la maladie sans tomber malades.»

Selon cette même Source, outre les personnels de santé, les cibles de cette première campagne de vaccination sont les personnes contacts des patients et des travailleuses du sexe. Au moins 47 911 personnes devraient être vaccinées dans quatre zones de santé de la province du Sud-Kivu.

Un volontaire se prépare à recevoir une dose du vaccin Mpox au Centre pédiatrique de Lwiro au Sud-Kivu le 6 octobre 2024. Crédit photo : M. Aganze.

SciDev.Net a appris que pour cela, 29,800 doses de vaccin ont déjà été livrées aux zones de santé de Miti-Murhesa, Nyangezi, Kamituga et Uvira, les quatre zones de santé du Sud-Kivu concernées par cette première phase de vaccination et qui constituent également l’épicentre de la maladie.

Aimé Murhula, chercheur en sciences de la santé et médecin traitant à la clinique Saint Luc de Bukavu, estime que le ciblage des ménages d’où proviennent les cas et particulièrement les sujets pouvant potentiellement devenir vecteurs est un élément très important sur lequel les équipes techniques d’intervention doivent capitaliser. succès de la campagne de vaccination.

Prévention primaire

Pour augmenter les chances de réussite de cette opération, l’intéressé recommande de mettre un accent particulier sur la prévention primaire. « Cela consiste à couper la chaîne de transmission en sensibilisant les populations sur les sources de contamination, le vecteur et la transmission, puis en renforçant la détection précoce avec le transport rapide des patients vers les structures de santé. »

Par ailleurs, Aimé Murhula invite les établissements de santé à respecter strictement les mesures d’hygiène hospitalière avec un accent particulier sur l’isolement des patients. « La population doit contribuer à la réponse vaccinale en alertant le personnel soignant de tout cas suspect. Mais aussi et surtout en continuant à respecter les règles d’hygiène édictées par les autorités sanitaires », ajoute-t-il.

De son côté, Romain Tshikaya Muboyayi, le directeur de cabinet du ministre national de la Santé publique, qui a officiellement lancé la riposte vaccinale contre le Mpox, indique que cette activité « est la preuve de l’engagement ferme du gouvernement congolais à lutter contre cette épidémie tout au long de la période. RDC et particulièrement au Sud Kivu qui est l’épicentre de la maladie.

Il profite également de cette occasion pour souligner que la meilleure solution face à cette maladie reste la prévention par la vaccination. Inviter la population et le personnel soignant à se faire vacciner et à s’engager dans la prévention par le respect des mesures barrières.

Enfants

Aimé Murhula, abonde dans le même sens et tente de rassurer les sceptiques en affirmant que contrairement aux vaccins contre le COVID-19 et Ebola qui ont été préparés avec une certaine rapidité, « les vaccins contre le Mpox sont anciens et ont suivi tout le processus. normal avant d’être mis sur le marché.

« Par conséquent, je pense que la population ne doit rien craindre, car leur commercialisation s’est faite selon les règles sanitaires connues », confie-t-il à SciDev.Net.

Aimé Murhula appelle d’ailleurs les autorités sanitaires à envisager de vacciner les enfants le plus tôt possible, afin d’éviter une contamination qui risque de se propager des enfants infectés aux adultes. SciDev.Net a appris que les enfants seront les prochaines cibles de cette campagne de vaccination.

Selon Théophile Walulika Mzaliwa, ministre provincial en charge de la santé publique du Sud-Kivu, sur les 32 zones de santé que compte la province, quatre sont déjà touchées par cette épidémie. Avec 8,843 cas de Mpox déjà enregistrés dont 45 décès, faisant de cette province l’épicentre de la maladie en RDC et en Afrique.

Afin de renforcer la réponse en cours, plus de 300 experts de l’OMS travaillant dans le cadre des actions d’éradication de la poliomyélite en RDC ont été intégrés à la réponse Mpox.

 
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