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L’histoire derrière Octobre rose

Octobre Rose représente un moment clé dans la lutte contre le cancer du sein. Tout au long du mois, de nombreux événements, comme des conférences ou des collectes de fonds, ont lieu en Suisse et à l’étranger pour sensibiliser les femmes et la population à l’existence de cette maladie. Cette dernière représente un défi majeur pour la santé des femmes.

Une femme sur huit sera touchée par le cancer du sein. Chaque année en Suisse, 6’500 femmes sont diagnostiquées et 1’400 décès sont enregistrés. Pour lever les tabous existants, les femmes se sont mobilisées et se mobilisent encore aujourd’hui. Mais comment tout a commencé ? Nous vous racontons l’histoire de ce mouvement.

1985 : Première grande campagne

Les premières traces d’une campagne de sensibilisation à grande échelle remontent à octobre 1985, mais d’autres mobilisations avaient déjà eu lieu pour inciter les femmes à se faire dépister.

L’action a ensuite été menée aux États-Unis grâce à une collaboration entre l’ONG American Cancer Society et la société pharmaceutique Imperial Chemical Industries (qui fait désormais partie d’AstraZeneca). Déjà à cette époque, l’objectif était de promouvoir la mammographie, de sensibiliser le public et de récolter des fonds pour la recherche.

L’importance du dépistage est d’ailleurs l’un des principaux messages délivrés lors d’Octobre Rose. La détection précoce du cancer permet à 99 femmes sur 100 d’être en vie cinq ans après le diagnostic.

1992 : Arrivée du ruban rose

Quelques années plus tard, en 1992, Evelyn Lauder, vice-présidente de la société de beauté Estée Lauder, et son amie Alexandra Penney, rédactrice en chef du magazine Soiune publication qui traite de questions de société, se mobilisent pour la cause.

En octobre de la même année, Evelyn Lauder et Alexandra Penney prévoient une édition spéciale en Soi autour du cancer du sein. Ils démocratisent également le fameux ruban rose pour rendre visible et saluer la lutte des femmes contre le cancer. Durant l’automne, 1,5 million de ces rubans sont distribués dans les magasins américains Estée Lauder.

Evelyn Lauder. ©KEYSTONE/AP/EVAN AGOSTINI

Mais il faut souligner que l’idée de ce symbole n’est pas venue des deux femmes. C’est une militante américaine de 68 ans, Charlotte Haley, qui fut la première à les distribuer dans un supermarché. Elle a accompagné ses rubans couleur pêche d’une carte demandant aux législateurs davantage de fonds pour la prévention du cancer.

Evelyn Lauder et Alexandra Penney proposent de collaborer, mais, craignant une opération commerciale, elle refuse. Bien décidés à faire de ce ruban un symbole de leur campagne d’octobre, les deux entrepreneurs ont conservé le même symbole mais, après conseil de leurs avocats, ont changé de couleur. Le rose est choisi pour donner une note d’espoir, de féminité, de douceur et de joie.

1993 : Collecte de fonds

Evelyn Lauder devient une figure de la lutte contre cette maladie et se mobilise à différentes échelles. En 1993, elle crée « La Fondation pour la Recherche sur le Cancer du Sein » afin de récolter des fonds pour la recherche et l’innovation, deux points très importants pour faire progresser les connaissances et les compétences scientifiques dans ce domaine.

1994 : Mobilisation en France

Le Mois de sensibilisation au cancer du sein, instauré aux États-Unis, prend également son envol en Europe, où il est rebaptisé « Octobre rose ».

En France, le groupe Estée Lauder et le magazine féminin Marie-Claire créent ensemble l’association « Cancer du sein, parlons-en ! ». En 2020, l’association change son nom pour « Ruban Rose ». Dans les années suivantes, cette thématique prend une ampleur nationale grâce à l’organisation de différents événements : collectes de fonds, relais d’information, conférences, autres actions symboliques, etc.

2001 : Octobre rose en Suisse

Mais qu’en est-il en Suisse ? La première campagne a eu lieu en octobre 2001 à Genève. Elle est prévue dans le cadre du projet « cancer du sein » de la loi de programmation qualitative en santé du canton de Genève. Un tramway rose sillonne notamment les rues de la ville et le Jet d’eau, symbole du canton, apparaît pour la première fois en rose.

2002 : Ouverture du dialogue

Des acteurs importants de la lutte contre le cancer ont émergé en Suisse romande au début des années 2000. C’est le cas du Réseau Cancer du Sein, qui permet le dialogue entre les soignées et les soignants. Cette dernière édite chaque année en octobre une brochure avec un programme d’activités autour de la thématique.

2003: Plusieurs cantons mobilisés

En 2003, d’autres régions de Suisse ont participé à Octobre Rose, comme le canton de Vaud. Un InfoBus est stationné notamment à Lausanne et se déplace également dans plusieurs villes de Suisse avec des gynécologues et des membres d’associations actives dans ce domaine. Cette dernière est ouverte aux personnes qui se posent des questions ou qui sont directement touchées par le cancer du sein.

La Ligue suisse contre le cancer devient également l’un des acteurs de ces mobilisations importantes. Des programmes de dépistage commencent à être mis en œuvre en Suisse romande (Vaud, Genève, Valais).

2024 : Le combat continue

De nombreux pays dans le monde (France, États-Unis, Canada, Argentine…) continuent d’être actifs durant le mois d’octobre pour lutter efficacement contre le cancer du sein. Des campagnes diverses et variées sont organisées pour informer la population, à travers des expositions, des conférences, des collectes de fonds, la publication de témoignages, de livres et autres informations importantes.

Certaines critiques s’élèvent cependant pour dénoncer les risques d’un surdépistage, d’un discours coupable envers les femmes, ou encore d’une exploitation commerciale de la lutte. Or, la détection précoce a permis en Suisse, au cours des vingt dernières années, de réduire de 20 à 40% la mortalité liée à ce cancer, selon la Ligue suisse contre le cancer.

Ressources

Dépistage du cancer en Suisse

La Ligue suisse contre le cancer

Le Réseau Cancer du Sein

Si vous avez des doutes ou des questions, consultez votre médecin.

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