News Day FR

Fabentech, un rôle clé pour armer l’Europe contre le bioterrorisme – 08/10/2024 à 19h56

Comment se préparer aux menaces bioterroristes et aux virus mortels à venir ? Le petit laboratoire lyonnais Fabentech a été sélectionné pour construire un « bouclier » avec des antidotes à large spectre, afin de protéger la France mais aussi l’Europe.

>

Comment se préparer aux menaces bioterroristes et aux virus mortels à venir ? Le petit laboratoire lyonnais Fabentech a été sélectionné pour construire un “bouclier” avec des antidotes à large spectre, afin de protéger la France mais aussi l’Europe (AFP / Geoff CADDICK)

« Quand on parle de risques sanitaires, nous ne sommes pas dans de la science-fiction. La question n’est pas si, mais quand », déclare Laurent Muschel, directeur général d’Hera, l’autorité de préparation et de réponse aux urgences sanitaires apparues après la crise du Covid-19, en visite lundi à Fabentech.

La PME de 50 salariés est la première à bénéficier d’un prêt de la Banque européenne d’investissement, de 20 millions d’euros, dans le cadre de la stratégie européenne visant à renforcer la préparation aux menaces biologiques.

Elle travaille main dans la main avec les gouvernements, les organismes de santé et l’armée française pour développer des traitements d’urgence contre les virus mortels et les toxines identifiées comme des risques majeurs pour la santé publique.

« Les autorités sont en alerte face à un certain nombre d’agents pathogènes. Ils demandent aux industriels comme nous de disposer à l’avance de stocks stratégiques, afin de pouvoir réagir dès qu’une menace apparaît”, explique à l’AFP Sébastien Iva, président de Fabentech.

Grâce à ce soutien financier, « une antitoxine qui permettra de faire face à une attaque terroriste à base de ricine, un poison qui peut être fabriqué assez facilement et qui a déjà fait l’objet de certaines tentatives » devrait arriver sur le marché en 2025. , révèle M. Muschel. Hera financera ensuite le stockage de ces produits dans des lieux tenus secret.

Deux autres antidotes sont en développement moins avancé contre les toxines végétales, en termes de biodéfense.

Fabentech travaille également sur des réponses pharmaceutiques aux « virus émergents avec un taux de létalité bien supérieur à celui du Covid », comme le virus aéroporté Nipah, répandu en Asie du Sud-Est, « une menace identifiée un peu partout dans le monde ». monde compte tenu de son taux de létalité de 60 %.

Il s’attaque également à toute une famille de virus, les sarbécovirus, dont font partie les coronavirus, pour pouvoir répondre aux futures pandémies. L’objectif est de développer un traitement contre huit virus de cette famille, ce qui reviendra, selon son patron, à « stocker un seul produit pour l’ensemble de ces menaces infectieuses ».

La biotech prévoit également de relancer ou d’actualiser un programme thérapeutique développé contre la grippe aviaire et un autre, moins avancé, contre Ebola.

– Sérum de cheval –

La technologie Fabentech reste la même pour toutes ces solutions d’urgence. Il repose sur des anticorps polyclonaux à large spectre qui proviennent d’immunoglobines produites chez le cheval pour neutraliser des virus ou des toxines ciblés, même s’ils ont muté.

L’entreprise développe ainsi l’antigène qu’elle injecte aux chevaux dont le système immunitaire va produire une énorme quantité d’immunoglobines.

C’est dans son unité industrielle près de Lyon, à Saint-Priest, que se déroule l’étape de purification du produit dans des cuves en inox, afin qu’il puisse être administré à l’homme.

Sous un entrelacs de conduits de ventilation, sont installés des modules de production à petite échelle, destinés à la recherche et aux tests précliniques. Concernant la fabrication à plus grande échelle, le laboratoire dépend de structures plus grandes.

Pourquoi le cheval plutôt qu’un autre animal ? « Il n’y a jamais eu de maladie transmise du cheval à l’homme. Et comme les chevaux vont produire beaucoup de sang, cela permet de récolter beaucoup de traitements », explique M. Iva.

Fabentech compte sur son nouveau soutien de l’Europe pour financer ses programmes en cours, investir dans des équipements supplémentaires à Saint-Priest, optimiser son process de fabrication et prévoir « quelques recrutements ».

En concurrence avec les Américains Siga Technologies et Emergent BioSolutions, la société biopharmaceutique, qui anticipe un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros l’an prochain, cherche également à trouver des « capitaux supplémentaires » auprès d’investisseurs privés.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :