News Day FR

le vapotage séduit de plus en plus de non-fumeurs

Ils seraient jeunes et leur nombre aurait explosé depuis l’arrivée des bouffées sur le marché. Mais ce n’est pas la seule explication.

Un sujet compliqué

C’est un sujet sensible pour les défenseurs de la cigarette électronique. Même si de nombreuses études ont démontré que le vapotage représente actuellement le meilleur moyen d’arrêter de fumer, ce serait mentir de dire qu’il est exclusivement utilisé par les fumeurs. Depuis son arrivée sur le marché, la cigarette électronique a séduit les consommateurs de cigarettes du monde entier, mais aussi une petite partie de la population qui n’avait jamais fumé par le passé. Il y a quelques jours, une équipe de chercheurs britanniques s’est penchée sur l’évolution du nombre de vapoteurs n’ayant jamais fumé régulièrement par le passé, entre les années 2016 et 2024.

Pour leur étude1les auteurs se sont appuyés sur une enquête réalisée mensuellement au Royaume-Uni. Chaque mois, cette enquête interroge des ménages sélectionnés au hasard dans tout le pays sur leurs habitudes en matière de tabagisme. Depuis la création de cette enquête en 2006, diverses recherches ont été menées à son sujet et ont démontré que ses résultats permettent d’obtenir des estimations représentatives à l’échelle nationale.

Les Puffs, les plus grands coupables ?

Au total, les scientifiques ont utilisé les données de 153.073 personnes, dont 94.107 (61,5%) n’étaient pas considérées comme des fumeurs réguliers, c’est-à-dire ayant fumé depuis au moins un an.

Selon leurs analyses, le nombre de vapoteurs n’ayant jamais été fumeurs réguliers est resté stable entre 2016 et 2020, s’établissant autour de 0,5 %. En revanche, à partir de 2021, ce chiffre serait passé à 3,5% en avril 2024. Au Royaume-Uni, on comptera cette année environ 1 million d’adultes qui vapotent au moins une fois par jour, sans jamais avoir fumé régulièrement. Parmi ces nouveaux vapoteurs sans antécédents tabagiques, les 18-24 ans seraient majoritaires, suivis par ceux de moins de 35 ans. Le nombre de vapoteurs non-fumeurs parmi les tranches d’âge plus âgées semble être resté stable.

Les moins de 35 ans représentent la plus grande part des nouveaux vapoteurs sans antécédents de tabagisme régulier. La ligne pointillée marque l’arrivée des bouffées sur le marché.

Les données d’enquête utilisées ont permis aux chercheurs de dresser un portrait de ces nouveaux vapoteurs non-fumeurs. Outre leur jeune âge, 50,2 % d’entre eux utilisent des bouffées et 48,9 % se procurent leurs produits de la vape dans les magasins généraux (supermarchés ou stations-service par exemple).

Des cigarettes électroniques jetables plus douces

Alors qu’en 2021, 1 non-fumeur sur 200 déclarait vapoter, ce chiffre serait passé à 1 sur 28 en avril 2024. Comme le rapportent les chercheurs, l’augmentation du nombre de vapoteurs non-fumeurs au Royaume-Uni coïnciderait avec l’arrivée de cigarettes électroniques jetables sur le marché. En revanche, comme ils le soulignent, « l’augmentation des taux de vapotage a [aussi] accéléré chez les fumeurs actuels et anciens au cours de cette période ». Autrement dit, l’arrivée des bouffées sur le marché aurait effectivement permis à davantage de fumeurs de se tourner vers la vape, mais aurait aussi attiré certains non-fumeurs. L’autre point que notent les scientifiques, c’est que parmi cette population de nouveaux vapoteurs sans antécédents de tabagisme régulier, ils sont nombreux à utiliser des e-liquides contenant un taux de nicotine de 20 mg/ml.

Pour eux, cette consommation pourrait s’expliquer par le fait que les bouffées contiennent le plus souvent des sels de nicotine. Plus douces pour la gorge que les vaporisateurs personnels contenant des e-liquides nicotinés traditionnels, les bouffées permettraient à ces non-fumeurs de mieux tolérer les e-liquides nicotinés. frapperce qui en fait des produits ayant éventuellement « un plus grand potentiel de dépendance ».

Vapoter, un moindre mal

Si cette étude semble confirmer les arguments des nombreuses associations anti-vape dont les bouffées ont longtemps été la cible privilégiée, les chercheurs tempèrent néanmoins ses résultats. Ils notent par exemple qu’une grande proportion de nouveaux vapoteurs non-fumeurs ont tendance à consommer beaucoup d’alcool, ce qui “suggère que l’adoption du vapotage pourrait être plus courante chez les personnes ayant une propension à adopter un comportement à risque et qui aurait pu commencer à fumer s’il n’avait pas commencé à vapoter à la place ».

Les scientifiques émettent également l’hypothèse que, parce que le vapotage est considéré comme moins nocif que le tabagisme, il est probable que de plus en plus de non-fumeurs commenceront à vapoter à l’avenir, faisant le choix de s’orienter vers les cigarettes électroniques plutôt que de fumer. vers le tabagisme, dont les méfaits pour la santé sont avérés.


1 Vapotage chez les adultes en Angleterre qui n’ont jamais fumé régulièrement : une étude basée sur la population, 2016-2024 – Jackson, Sarah E et al. – The Lancet Public Health, Volume 9, Numéro 10, e755 – e765 – doi.org/10.1016/S2468-2667(24)00183-X.

Les dernières études sur les cigarettes électroniques

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :