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Marburg frappe au Rwanda et la polio réapparaît au Nigeria : point hebdomadaire sur la santé

(Agence Ecofin) – Cette semaine en Afrique : le Rwanda enregistre neuf décès dus au virus de Marburg, cousin d’Ebola ; Le géant pharmaceutique Gilead annonce une baisse drastique des coûts du Lénacapavir, un traitement anti-VIH, pour 120 pays à faible revenu. L’OMS approuve le test PCR pour diagnostiquer plus efficacement le mpox sur le continent ; la polio réapparaît dans le nord du Nigeria. Et au Togo, les décès dus au choléra…

Épidémies de Marburg au Rwanda
Au Rwanda, la première épidémie de maladie de Marburg est confirmée et les cas augmentent. Selon les dernières données du ministère de la Santé, il y a désormais neuf décès liés au virus de Marburg, avec 27 cas confirmés.

Identifiée pour la première fois le 27 septembre 2024, l’épidémie touche actuellement sept des 30 districts du pays, une situation qui a placé les autorités sanitaires en état d’alerte maximale.
Avec un taux de mortalité pouvant atteindre 90 %, le virus de Marburg (un « cousin » d’Ebola), se transmet par contact avec des fluides corporels. Sa maladie peut avoir des conséquences dévastatrices sur les personnes touchées. C’est pourquoi le Rwanda s’efforce de ralentir sa progression, tout en augmentant sa capacité de dépistage et de recherche des contacts.

Pour contenir le virus, des mesures strictes ont été mises en place, comme la suspension des visites à l’hôpital pendant 14 jours, la limitation des rassemblements funéraires à 50 personnes et l’interdiction des veillées funéraires à domicile. Parallèlement, le ministère de la Santé intensifie la sensibilisation et la surveillance à travers le pays.

VIH-SIDA : Gilead va baisser les prix des traitements dans 120 pays

Gilead Sciences a annoncé cette semaine avoir signé des accords de licence volontaire sans redevance avec six fabricants de médicaments génériques, afin d’élargir l’accès à son médicament anti-VIH, Lenacapavir, dans 120 pays à forte incidence et aux ressources limitées. Selon le géant pharmaceutique, ces accords visent à fournir des versions génériques de qualité et à faible coût, principalement dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, une fois les approbations réglementaires obtenues.

« Le lénacapavir a un potentiel transformateur pour la prévention du VIH »a déclaré Daniel O’Day, PDG de Gilead. Pour l’entreprise, ces efforts s’inscrivent dans sa stratégie visant à rendre les traitements accessibles dans les régions les plus touchées, des partenaires tels que Dr. Reddy’s Laboratories et Hetero.
Gilead indique ainsi s’engager à fournir le médicament sans profit, jusqu’à ce que les fabricants de génériques puissent répondre à la demande. Cet accord concerne également l’utilisation du Lénacapavir pour le traitement des adultes atteints d’un VIH multirésistant.
À court terme, l’entreprise prévoit de lancer les premiers dépôts réglementaires mondiaux d’ici fin 2024, avec des efforts spécifiques dans 18 pays prioritaires (dont le Nigeria, le Rwanda, l’Eswatini et la Zambie).

Le Cameroun évalue son système de santé

Le Cameroun, leader dans la gestion des épidémies en Afrique centrale, a lancé ce vendredi 3 octobre un atelier consacré à l’évaluation de son système de santé et à la préparation des réponses d’urgence. Cet événement, organisé avec l’OMS, a été ouvert par M. Jacques Fame Ndongo, Ministre de l’Enseignement supérieur, représentant le Premier Ministre, en présence de hauts responsables gouvernementaux et du Directeur général adjoint de l’OMS.

Cette initiative fait suite à un engagement pris il y a deux ans par le président Paul Biya et vise à renforcer la capacité du pays à répondre aux crises sanitaires, comme la pandémie de COVID-19. ” Nous évaluons notre système de santé pour mieux anticiper les urgences et sollicitons des financements internationaux pour nos projets prioritaires », a déclaré le Ministre de la Santé Publique, M. Manaouda Malachie

Mpox : l’OMS approuve le test PCR pour un diagnostic plus efficace en Afrique

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a donné son feu vert à l’utilisation du premier test PCR pour le diagnostic de la mpox (anciennement « variole du singe »).
Appelé Alinity mMPXV et fabriqué par Abbott Molecular, le test détecte les variantes 1 et 2 du virus mpox à partir d’échantillons de lésions cutanées.
Le nouveau dispositif devrait améliorer considérablement la capacité de diagnostic dans les pays touchés, où la capacité de test reste limitée.
« Un diagnostic précoce est essentiel pour un traitement rapide et un contrôle efficace du virus », selon Yukiko Nakatani, directrice générale adjointe de l’OMS.
A ce jour, le continent rapporte plus de 30 000 cas suspects de mpox, et près de 900 décès, principalement en République démocratique du Congo, au Burundi et au Nigeria. Cette homologation d’un test PCR devrait donc permettre de booster la détection et la prise en charge des patients, et faciliter la lutte contre la maladie virale.

Nigeria : quatre nouveaux cas de polio enregistrés après trois ans de certification « sans polio »
Dans le nord-est du Nigéria, la polio est signalée après trois ans d’absence. Le gouvernement de l’État de Yobe a annoncé la détection de quatre nouveaux cas de polio, marquant le retour du virus trois ans après que l’État ait été déclaré exempt de poliomyélite.
Les cas ont été signalés dans les zones de gouvernement local (LGA) de Bursari, Machina et Yusufari, selon le Dr Babagana Kundi-Machina, secrétaire exécutif du Conseil national des soins de santé primaires.
En réponse, les autorités ont lancé une campagne de vaccination et de sensibilisation à l’échelle de l’État, avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour sa part, le coordinateur d’État de l’OMS, le Dr Hamisu Alhassan, a encouragé la population à adopter des mesures préventives telles que l’hygiène personnelle et la vaccination pour renforcer l’immunité collective.

Choléra : 11 morts dans l’État d’Ebonyi (Nigéria)
Toujours au Nigeria, dans le sud-est cette fois, la nouvelle épidémie de choléra a fait au moins 11 victimes (hommes, femmes et enfants), dans le village de Ndibokote, situé dans la région d’Ezza Inyimagu, dans l’Etat d’Ebonyi.
L’information a été confirmée par le Dr Moses Ekuma, commissaire à la santé de l’État. Selon ses détails, l’épidémie, signalée le 23 septembre 2024, a notamment coûté la vie à une mère allaitante, laissant derrière elle un bébé de 9 mois.
Près de 20 autres personnes touchées reçoivent actuellement des soins médicaux dans les centres de santé locaux. Le gouverneur de l’État, Francis Nwifuru, a débloqué des fonds pour renforcer les efforts de lutte contre la maladie. Les autorités locales ont appelé la population à prendre des mesures de précaution, notamment en cas de symptômes de diarrhée et de vomissements, afin de freiner la propagation de la maladie.
Le choléra, souvent causé par une eau contaminée et un assainissement inadéquat, reste une menace sérieuse dans les zones où l’accès à l’eau potable et à l’assainissement est limité.

…et quatre décès au Togo
Le Nigeria n’est pas le seul pays à enregistrer des cas de choléra dans la sous-région. C’est notamment le cas du Togo. Dans ce pays côtier, le ministère de la Santé a annoncé une hausse des cas de choléra dans le district sanitaire du Golfe, au sud du pays. Depuis août 2024, plusieurs cas ont été confirmés, entraînant le décès de quatre personnes, dont deux à domicile.
Parmi les mesures prises pour remédier à la situation figurent : la détection précoce des cas, la gratuité du traitement des patients et une vaste campagne de sensibilisation aux mesures préventives.

Aï Renaud Dossavi

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