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Octobre rose. Après 28 chimios, Séverine parle de son cancer du sein « invasif et agressif »

(Husson, créatrice de robes de mariée) m’a demandé d’être l’égérie d’Octobre Rose le 4 novembre 2023 et lui a conseillé de lui trouver un remplaçant. Parce qu’il n’y aura peut-être pas de 2024 pour moi. »

Son cœur se serra. Ses mains et ses pieds subiront un traitement à vie. Sa tête secoua. “ Les montagnes émotionnelles », imagine-t-elle. Un combat quotidien. “ L’expression vivre au jour le jour, je sais au fond de moi ce que ça veut dire », insiste-t-elle. Faire face au protocole est difficile. “ Il y a beaucoup d’abandons de traitement mais on n’en parle jamais », regrette-t-elle.

« Il faut écouter les malades »

Séverine parle d’elle. De son « vrai moi « . Accepte qu’elle est « plus la Séverine d’il y a un an. Les gens me disent que le cancer m’a changé. Je le prends entre mes dents. Eh bien oui, c’est un test de vie. Mais ils ne comprennent pas et je ne peux pas leur en vouloir. »

Séverine parle des autres. Veut faire comprendre et entendre les gens » qu’il faut écouter les malades, car il y a une profonde détresse « . Elle imagine un petit livret pour son entourage sur « comment se comporter, que dire, que faire ». « Au début, il y a du monde autour, c’est l’excitation mais ensuite chacun reprend sa vie alors que c’est l’usure du parcours le plus difficile. »

« Si on n’a plus le sourire, on ne se lève plus pour se battre. » – JL

Autour d’elle, un vide s’est créé. Ceux qui étaient proches se sont éloignés. “ C’est maintenant que c’est fini que les gens reviennent », sourit-elle tristement. Elle adorait les petits gestes lors de ces longs moments où la peur et la douleur lui serraient les tripes. Cette baguette et cette bouteille de jus d’orange déposées un matin devant sa porte par un ami. “ C’est un grand geste qui signifie « Je tiens à toi ». » Elle appréciait les photos quotidiennes de fleurs envoyées par son père et sa femme. Elle savourait leurs appels téléphoniques qui commençaient toujours par la même question : « Comment va ton petit corps ? comment va ta tête ? » « Une évasion. » Un déversoir de sentiments. “ Quand je raccrochais, les choses s’amélioraient toujours. Nous avons besoin que les gens reçoivent nos moments de détresse. »

On est seuls face à la maladie, quoi qu’il arrive

Séverine Magin-Revoy

Elle pense accoucher » parrains et marraines », prêt à écouter. “ C’est pas facile d’avoir quelqu’un de malade autour de soi, le traumatisme est làelle est d’accord. Nous sommes seuls face à la maladie, quoi qu’il arrive. »

Séverine Magin-Revoy reconstruit désormais une vie qu’elle sait transformée. “ J’ai la chance que mon image ne reflète pas celle d’une femme malade. Je n’ai pas vieilli même si on m’avait prévenu que 28 chimio était l’équivalent d’un vieillissement physique de 17 ans. »

Elle s’est mise à la moto. Une folie qu’elle entendait autour d’elle. Peu importe. Son permis deux roues redonne” signification » au quotidien. Elle pense peu au long terme. Ou non. “ J’ai du mal à dire que j’ai eu un cancer, au passé. C’est fini et en même temps, il y a tellement de séquelles. Ce ne sera plus jamais pareil. » Elle sourit.

 
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