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diminution de la vigilance, notamment chez les jeunes

C’est un chiffre qui ressort de la dernière étude réalisée par l’Ifop pour Aides (Association française de lutte contre le VIH et les hépatites virales) : 40% des Français interrogés estiment que les risques d’être contaminés par le virus du Sida ne sont pas significatifs. , contre 14% en 1988.

Et dans cet échantillon, on apprend que parmi les moins de 25 ans, plus d’un jeune sur deux considère que les risques d’être contaminé par le VIH ou d’être malade du Sida sont faibles (51% d’entre eux).

“Un équilibre à trouver” sur la perception du virus

« Aujourd’hui, les jeunes peuvent se dire : ‘Ce n’est plus aussi grave qu’avant.’ Les avancées médicales et sociales ont malheureusement parfois un effet contre-productif en réduisant la vigilance. remarque Camille Spire, présidente d’Aides. Il y a “un équilibre difficile à trouver”ajoute-t-elle, entre le nécessaire besoin de se rassurer face à l’évolution de la séropositivité notamment, et en même temps, éviter « zéro peur, « on s’en fiche » ».

Car le VIH reste, malgré tous les progrès médicaux sur le sujet, toujours présent dans la vie des Français. Selon les derniers chiffres de Santé publique France, « le nombre de découvertes de séropositivité au VIH en 2022 est estimé entre 4 233 et 5 738 ». Il n’en demeure pas moins que le nombre de contaminations a énormément diminué en vingt ans. Rien qu’en 2018, il y a eu plus de 6 000 nouvelles personnes séropositives.

Cela ne signifie pas pour autant que la population dispose de toutes les informations sur le sujet. « On observe une baisse des connaissances et une augmentation des fausses croyances chez les jeunes »déplore Caroline Janvre, psychologue et sexologue, formatrice en éducation sexuelle et intervenante au sein de l’association Actions Stratégies, qui prend en charge les patients vivant avec le VIH.

« On parle moins du VIH, sauf lors d’événements marquants comme le 1est Décembre (Journée mondiale du sida) ou les éditions du Sidaction »elle regrette. L’impact est double : « Les jeunes ont des représentations erronées du virus, sont parfois moins susceptibles de se faire tester, et en même temps, cela rend invisibles les personnes vivant avec le VIH. »

Du coup, ils sont de moins en moins capables « faire la distinction entre une personne séropositive et une personne atteinte du SIDA »révèle l’étude Ifop pour Aides : c’est le cas de 53% des 25-34 ans. Au niveau de la population générale, “61% des Français connaissaient cette différence en 1988, ils sont moins de la moitié aujourd’hui (49%)”.

Cours d’éducation sexuelle non appliqués

« Il y a un gros travail de prévention à faire : de la part des pouvoirs publics, avoir de grandes campagnes de communication sur ce sujet, soutenir les associations qui font du travail de terrain auprès des populations à risque, et respecter la loi en matière d’éducation sexuelle »Liste de Camille Spire.

« La règle est de trois séances par an et par niveau depuis 2020. Aujourd’hui, on estime que seulement 15 % des établissements les mettent en place »déplore Caroline Janvre. D’où l’intérêt, selon elle, d’élargir la prévention et d’investir dans d’autres milieux de jeunesse : « Dans les clubs sportifs, les lieux de socialisation et les fêtes. »

Une prévention qui doit être “combiné”estime le sexologue. « Outre les préservatifs, il existe des dépistages réguliers, des traitements post-exposition ou encore des traitements préventifs en cas de pratiques à risque… Autant de moyens pour éviter la contamination. »

En l’absence d’une prévention suffisante, le risque est bien entendu une diminution de la protection. Selon une récente étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sur l’utilisation du préservatif en Europe, 61 % des garçons déclarent avoir utilisé ce moyen de protection lors de leur dernier rapport sexuel, contre 70 % en 2014. Pour les filles, ce taux passe de 63 à 57%.

 
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