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La détection du cancer du sein chez les femmes de moins de 50 ans est souvent tardive

La détection du cancer du sein chez les femmes de moins de 50 ans est souvent tardive. La Patient Knowledge Association (ASAP) a décidé de se concentrer sur cet enjeu majeur de santé publique. Sa campagne est lancée dans le cadre d’Octobre Rose.

La Suisse est particulièrement touchée par le cancer du sein. Chaque année, 6 400 femmes reçoivent un nouveau diagnostic.

Parmi eux, 19% ont moins de 50 ans et 5% moins de 40 ans, a indiqué lundi Sophie Gabus, directrice de l’Association pour la connaissance des patients (ASAP). Et rappelons qu’elle est la première cause de mortalité féminine entre 40 et 50 ans.

Un impact durable

Or, le dépistage est souvent tardif avant 50 ans. « Ces femmes ne sont pas entendues par leur médecin », a déploré la coprésidente du Réseau cancer du sein (RCS) Marylise Pesenti, diagnostiquée à 38 ans. Cela entraîne une tumeur plus grosse et des lésions des ganglions lymphatiques sous le bras. Étant donné que la biologie des cancers chez les femmes jeunes est souvent plus agressive, le pronostic est plus sombre.

« Ces femmes sont impactées dans leur vie, pendant la maladie, mais aussi après. […] Ils peuvent perdre leur emploi ou vivre une séparation en raison de leurs changements physiques », explique Sophie Gabus à Forum.

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Après le cancer du sein, les inégalités sociales se creusent / QED / 9 min. / 19 juin 2024

La banalisation des symptômes, les nodules douloureux, les antécédents familiaux de cancer du sein ou d’autres priorités peuvent expliquer le retard du diagnostic. « L’idée est de dire aux femmes qu’elles connaissent très bien leur poitrine. S’ils remarquent la moindre chose, comme un écoulement du mamelon, un changement de forme, un effet peau d’orange, […] alors ils doivent consulter. Le cancer peut évoluer en quelques semaines, notamment chez les jeunes femmes », rappelle Sophie Gabus.

Les femmes connaissent très bien leurs seins. S’ils remarquent la moindre chose, ils doivent consulter

Sophie Gabus, directrice de l’Association Savoir Patient

Même si les traitements sont de plus en plus personnalisés, ils deviennent plus complexes lorsque le patient est jeune, avec des effets secondaires plus difficiles à vivre. « Les jeunes femmes risquent davantage d’interrompre leur traitement hormonal. Il faut les aider à mieux le tolérer», a déclaré le Dr Khalil Zaman, co-président du RCS et oncologue responsable du Centre au sein du Centre hospitalier universitaire vaudois.

Les directives européennes recommandent une prise en charge multidisciplinaire du patient dans sa globalité. «Il faut tenir compte des besoins spécifiques des jeunes femmes, comme leur désir de tomber enceinte», estime le professeur Pelagia Tsutous, co-présidente du RCS et médecin-chef du service de radio-oncologie des Hôpitaux universitaires de Genève.

Campagne en pharmacie

La campagne de sensibilisation visant à prévenir le diagnostic tardif du cancer du sein chez les femmes de moins de 50 ans, qui ne bénéficient pas des programmes cantonaux de dépistage, sera distribuée dans les pharmacies. Elle sera accompagnée d’une vingtaine d’événements tout au long du mois d’octobre, à commencer par l’éclairage du jet d’eau en rose mardi à Genève.

ASAP développe des synergies entre patients, professionnels de terrain et chercheurs afin de favoriser l’amélioration des soins et de la qualité de vie. Il héberge notamment le RCS, une plateforme d’expertise qui regroupe désormais 35 organisations de Suisse romande.

Pour plus d’informations, vous pouvez vous rendre sur le Site Web de l’Association pour la connaissance des patients.

Interview radio: Mehmet Gultas

Texte web : Raphaël Dubois avec ats

 
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