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« Le Nutriscore doit permettre aux consommateurs de comparer les produits entre eux pour un usage similaire » – Libération

La notation attribuée aux aliments suit une logique qui varie selon le type de produit et le mode de consommation auquel ils sont destinés, explique un scientifique qui a examiné l’impact sur la santé de produits moins bien notés.

Mélanie Deschasaux-Tanguy est chercheuse au Centre de recherche en épidémiologie et statistiques de la Sorbonne (Cress). Elle a participé à l’étude française publiée le 11 septembre dans La Lancette, qui démontre un lien entre la consommation d’aliments classés plus bas dans le Nutriscore et un risque accru de développer une maladie cardiovasculaire.

Comment fonctionne le Nutriscore ?

Plusieurs paramètres sont pris en compte pour une quantité de 100 grammes [à partir des données figurant déjà dans le tableau nutritionnel affiché sur les emballages, ndlr]. La quantité d’énergie, de sucre, de sel ou de gras saturés est pénalisée mais la quantité de fibres, de protéines ou de fruits, légumes et légumineuses peut équilibrer le score.

Il existe deux systèmes, un pour les boissons et un pour les aliments solides. Pour le reste, tous les aliments sont notés selon les mêmes critères, avec quelques subtilités pour permettre une bonne discrimination entre les aliments. Parmi les aliments solides, une différence a été faite pour les matières grasses ajoutées. Les acides gras saturés sont pris en compte différemment. Des différences existent également pour les fromages, mais elles restent relativement marginales.

Que comprend la mise à jour de la méthode de calcul adoptée au niveau européen et qui devrait entrer en vigueur en ?

Globalement, le nouvel algorithme est plus strict sur la teneur en sucre, en sel et en fibres. Les produits entiers seront mieux notés que les produits raffinés. Un changement est également prévu pour la viande rouge, dont la teneur en protéines n’est pas autant prise en compte que pour les autres produits. Elle ne pourra plus obtenir la note maximale.

Des changements sont également attendus du côté des boissons et des plantes, d’où la décision de Danone de retirer le Nutriscore de ses yaourts à boire…

Oui, elles seront désormais classées dans la catégorie des boissons. Avec leur forte teneur en sucre, elles seront moins bien classées. Dans cette catégorie, seule l’eau peut être classée A. Les eaux aromatisées à faible teneur en sucre sont souvent classées B, les jus de fruits plutôt C et les sodas D ou E. Certains fabricants ont utilisé des édulcorants, mais leur présence sera pénalisée avec le nouveau mode de calcul.

Quel est l’intérêt du Nutriscore pour le consommateur ?

Elle a plusieurs objectifs. Elle doit permettre au consommateur de comparer des produits entre eux pour un usage similaire (des produits du même type ou qui peuvent être utilisés en même temps). Par exemple, ce que l’on souhaite manger au petit déjeuner : du pain complet noté A ou des céréales au chocolat riches en sucre, notées E. On pourrait comparer de la salade et des biscuits, mais cela n’a pas vraiment d’intérêt car on ne va pas manger ces aliments de la même façon. De même, on ne compare pas les sodas avec l’huile d’olive, on ne les consomme pas de la même façon.

L’indication Nutriscore devrait aussi permettre de limiter la fréquence et la quantité de produits moins bien notés. Le beurre est noté E, mais on sait qu’il ne faut pas en consommer tout le temps. Et parmi les matières grasses, mieux vaut privilégier les huiles. Mais il faut rappeler que le Nutriscore est un outil et qu’il ne remplace pas les recommandations nutritionnelles ni les politiques visant à inciter les industriels à améliorer leur offre alimentaire.

 
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