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Figure de la cause bretonne, Dominique Jolivet est décédé

Enseignant de langue bretonne toute sa vie, chanteur, militant syndical et politique… Le Finistérien Dominique Jolivet, qui “été de tous les combats de la cause bretonne”, témoigne sa sœur Soaz Jolivet, décédée le samedi 13 janvier 2024, à l’âge de 60 ans, victime d’un accident vasculaire cérébral survenu début décembre.

Du Pays Basque à Diwan

Sa langue, le breton, était d’abord celle de son grand-père paternel, qu’il visitait régulièrement étant enfant, au Guilvinec, berceau de la famille.

C’est cette langue qu’il a voulu transmettre dès le baccalauréat en poche, comme le raconte sa sœur aînée : « À 18 ans, il part en sac au Pays Basque. Il a passé huit jours sous sa tente, trempé par la pluie. Il finit par s’installer dans un village où tout le monde parlait basque et où il y avait une école. A son retour, il nous a dit qu’il souhaitait devenir professeur à Diwan. Durant une semaine, il s’enferme dans la bibliothèque pour apprendre à lire et écrire le breton. Il a immédiatement envoyé sa candidature. C’était tout mon frère ! »

Dominique Jolivet ne quittera plus le réseau pédagogique associatif en immersion : il fut enseignant dans de nombreuses écoles, dont Commana, Trégunc, installé dans les Côtes-d’Armor pour travailler à Saint-Brieuc puis prendre en charge le collège de Plésidy, près de Guingamp. . Il a enseigné les langues au lycée Diwan de Carhaix, avant de rejoindre le collège Jakez-Riou, à Quimper, en 2015. « Il poursuit ses études, obtient une maîtrise du breton, complète sa sœur. Il était devenu une référence dans le domaine. »

” Personnage “

Ce ” personnage “, comme le décrit le directeur du collège de Quimper Erwan ar Ber, « était un professeur attentif, accordant une attention particulière aux élèves en difficulté. C’était quelqu’un qui créait beaucoup de liens, qui était fédérateur. »

Chanteur de kan ha diskan, membre de la chorale du Guilvinec et de l’ensemble de langue bretonne Kanerien Sant Meryn de Plomelin, il avait développé la pratique du chant choral à l’école. « Il avait fait venir Sant Meryn en octobre, se souvient le réalisateur. Cela avait été un succès. »

Le collectif, encore, lorsqu’il a contribué, avec d’autres, à la création du Sindikad Laborerien Breizh (SLB, syndicat des travailleurs bretons) en 2001, ou lorsqu’il a rejoint les tribunes du Roazhon Park le week-end pour encourager les joueurs du Stade rennais, son équipe dans l’âme. Attaché à son pays Bigouden natal, il prend dès qu’il le peut la route vers le Pays Basque et la Corse pour cultiver ses amitiés de longue date.

Une cérémonie civile aura lieu samedi 20 janvier, à partir de 14 heures, au Guilvinec ou à proximité, dans un lieu qui reste à déterminer.

 
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