Il y a cinq ans, les premiers cas de ce qui allait devenir la plus grande pandémie du siècle commençaient à être discrètement médiatisés, avant de déferler comme une avalanche, éloignant toute autre préoccupation du quotidien des Français. Que les leçons aient été tirées ou non de l’épisode Covid, les années passent, les gestes barrière s’effacent comme les dernières boîtes de masques oubliées dans le tiroir avec les vieux téléphones et les chargeurs obsolètes.
Jusqu’à réception lundi 13 janvier d’un mail de la ville de Nancy, à l’adresse de La semaine et d’autres éditoriaux. Son titre nous ramène immédiatement à ce qui aurait dû rester dans la rubrique souvenirs : « Création d’un centre de vaccination contre la grippe à Gentilly. » Soudain, les images reviennent : les files d’attente, les petites cabines, les zones où il faut attendre un quart d’heure juste pour voir si tout va bien. Incroyable combien de mémoire peut rebondir en une seule fois. Le maire de Nancy aux côtés du directeur de l’Agence régionale de santé Grand Est et des responsables hospitaliers réunis sur un même front : la situation épidémique de début janvier n’est pas prise à la légère. Une première en France en 2025, un centre de vaccination a ouvert à Nancy pour accélérer la prévention et éviter l’engorgement des urgences. Un peu plus tôt dans la semaine, le CHRU de Nancy avait fait part de son inquiétude face au nombre de cas de grippe nécessitant une hospitalisation, sans toutefois recourir au Plan Blanc. Son directeur médical n’a pas hésité à évoquer la situation de « syndrome post-traumatique » du Covid pour qualifier l’état d’esprit de ses équipes sur le terrain, face à une menace épidémique, preuve que le monde de la santé n’a pas oublié. C’est un peu le message envoyé avec la mise en place de ce centre de vaccination : les campagnes de vaccination anti-covid nous avaient donné toutes nos libertés, il est encore temps de retrouver les bons réflexes.
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