L’épidémie de grippe continue de s’aggraver, avec une « nette augmentation » des décès – Libération

L’épidémie de grippe continue de s’aggraver, avec une « nette augmentation » des décès – Libération
L’épidémie de grippe continue de s’aggraver, avec une « nette augmentation » des décès – Libération

Arrivée début décembre, l’épidémie de grippe continue de ravager la et devient plus meurtrière. Le nouveau bilan hebdomadaire de Santé publique France, rendu public mercredi 15 janvier au soir, reflète cette tendance inquiétante : sur la semaine précédente, la circulation de la maladie a atteint un « niveau d’intensité élevée » dans tous les groupes d’âge, ont continué à inonder les hôpitaux. Et fait encore plus de morts : 611 décès liés à la grippe ont été enregistrés du 6 au 12 janvier.

Certes, les dynamiques divergent selon les tranches d’âge : la grippe a progressé en soins primaires chez les moins de 65 ans, notamment les enfants, mais a légèrement ralenti chez les personnes de 65 ans et plus. Les visites aux urgences et les hospitalisations ont également fortement augmenté pour des cas de grippe ou de syndrome grippal chez les enfants de moins de 5 ans. Ils ont diminué dans les autres classes d’âge, mais restent “à un niveau d’intensité très élevé”.

Les personnes les plus à risque de formes graves restent les plus âgées : parmi les personnes hospitalisées, 67 % avaient au moins 65 ans. Ils représentent la quasi-totalité des décès (93 %). Plus de 14 600 personnes se sont rendues aux urgences pour une grippe ou un syndrome grippal au cours de la semaine dernière ; plus de 3.200 ont été hospitalisés (soit 4,6% de l’ensemble des hospitalisations, contre 5,4% la semaine précédente).

Du jamais vu depuis 2020

Le nombre de décès est une nouvelle preuve de l’intensité de l’épidémie. La mention « grippe » représentait 7 % des décès parmi tous ceux certifiés électroniquement entre le 6 et le 12 janvier. Une part inédite depuis au moins 2020.

Il grimpe à 12,4 % en Bourgogne-Franche-Comté ; 9,4 % dans le Grand Est ; 9,2 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur ; 7,9% dans les Hauts-de-France et la région Auvergne-Rhône-Alpes, toujours selon Santé publique France.

Cette gravité semble même se constater dans les décès toutes causes confondues rapportés par l’Insee : l’Institut économique fait état d’un excès de mortalité la dernière semaine de 2024 et la première de 2025 pour les adultes entre 15 et 84 ans et d’un excès de mortalité.s “marqué” pour les 85 ans et plus, “probablement lié à l’épidémie de grippe”.

De quoi submerger les hôpitaux, déjà fragilisés avant l’épidémie. « Une centaine de plans blancs sont activés sur le territoire national »» ont alerté le ministère de la Santé le 14 janvier – il y en avait 87 quatre jours plus tôt. Preuve d’une embolie généralisée : les grands établissements comme les hôpitaux universitaires n’arrivent plus à faire face. « Nous avons ouvert une quarantaine de lits supplémentaires, parfois dans les couloirs des services pour soulager les urgences. Cela ne suffit pas. Nous annulons les bilans de santé, à l’exception de la chimio, pour faire de la place.»a admis la direction du CHU d’Orléans dans les colonnes de Libé il y a une semaine.

Face à ce trafic intense et à ses conséquences, le Ministère de la Santé a appelé en début de semaine à “une grande vigilance” verser « protéger les plus vulnérables ». À savoir les personnes âgées, immunodéprimées ou souffrant de comorbidités. Des précautions qui passent par les gestes barrières (masque en cas de symptômes ou pour les plus fragiles, lavage des mains…), et surtout le vaccin.

Un tiers des personnes à risque vaccinées fin novembre

C’est là que réside le problème : la campagne de vaccination a débuté le 15 octobre mais, comme d’habitude, elle peine à prendre de l’ampleur – le taux de couverture vaccinale stagne depuis autour de la moitié de la population à risque. [des années]alors que l’OMS recommande qu’il atteigne 75%.

Au 30 novembre, 35,2 % des personnes ciblées par la campagne avaient reçu l’injection – 41 % parmi les plus de 64 ans, 19 % parmi les personnes à risque de moins de 65 ans. L’Agence ne cite pas de données plus récentes, mais, à ce jour, cette couverture est inférieur à celui de la saison précédente. « Il est encore temps de se faire vacciner »» exhorte le ministère dans son communiqué. “L’objectif est avant tout de protéger les plus fragiles contre les formes graves”a insisté la semaine dernière pour Libération Anne-Claude Crémieux, présidente de la commission technique des vaccinations de la Haute autorité de santé. Si trois souches du virus circulent actuellement, A (H1N1), A (H3N2) et B/Victoria, “il semble que le vaccin soit bien adapté à au moins deux d’entre eux” pour prévenir les risques d’infection, ce qui le place “dans la moyenne des années précédentes.”

Cependant, la grippe n’est pas le seul virus respiratoire actuellement transmis. Parmi les plus courants, on retrouve le Covid-19. Lequel continue de circuler tranquillement, avec une faible intensité qui reste stable (le taux d’incidence est estimé à 12 cas pour 100 000 habitants). Quant à l’épidémie de bronchiolite, elle continue de décroître après un pic fin décembre – cinq régions restent en phase épidémique en France métropolitaine, tout comme la Martinique, la Guyane et Mayotte. Son intensité est encore plus faible que les années précédentes.

 
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