Un groupe de cinq associations, animé par la présidente de l’Association Yerelon+, Mme Djénéba Ouédraogo, a rencontré, mardi 14 janvier 2025, la directrice de la Direction de la Prévention par la Vaccination (DPV), Dr Christelle N. Neya, à son bureau à Ouagadougou. Cette réunion visait à plaider pour l’élargissement de l’objectif de vaccination contre le virus du papillome humain (VPH), responsable du cancer du col de l’utérus, aux filles âgées de 9 à 14 ans.
Au Burkina Faso, le ministère de la Santé a introduit le vaccin contre le VPH, principale cause du cancer du col de l’utérus, dans le Programme élargi de vaccination, intégrant ainsi cette protection dans la vaccination de routine. Ce vaccin, initialement destiné aux filles âgées de 9 ans, vise à prévenir la survenue de ce cancer. Une campagne ciblée avait déjà été menée et la communauté avait plaidé pour son introduction dans la vaccination systématique.
Les cinq associations engagées dans ce plaidoyer comprennent Yerelon+, l’Union des Peuples Religieux et Coutumiers du Burkina (URCB), l’IES/Femme, l’Association École des Citoyens (ASEC), et l’Association Professionnelle des Sages-Femmes et Sages-Femmes (APSAM), avec l’association soutien de Médecins du Monde. Leur objectif est d’étendre la couverture vaccinale à toutes les filles âgées de 9 à 14 ans, conformément aux recommandations de l’OMS.
Lors de la réunion, les représentants des associations ont souligné la nécessité de prendre en compte l’ensemble de cette tranche d’âge et ont salué les efforts déjà déployés par le ministère de la Santé dans la lutte contre le VPH. « Nous apprécions ce qui a été réalisé dans un contexte de pénurie de ressources et de crise sécuritaire. Ces acquis doivent être consolidés pour le bien-être de nos populations. Nous espérons également que le ministère pourra étendre la couverture vaccinale à toutes les filles âgées de 9 à 14 ans », a déclaré Mme Djénéba Ouédraogo.
En réponse, la Directrice de la Direction de la Prévention par la Vaccination (DPV), Dr Christelle N. Neya a remercié le groupe pour son engagement et a reconnu la nécessité d’élargir la cible. Cependant, elle a expliqué que les ressources limitées constituent un obstacle. Les vaccins coûtent cher et leur acquisition reste un défi. Elle a toutefois rassuré le groupe sur le fait qu’une campagne de rattrapage de vaccination contre le VPH, initialement prévue en 2024, est prévue en 2025. Cette campagne ciblera les filles âgées de 10 à 18 ans, grâce aux efforts de l’État et de ses partenaires.
Le Dr Neya a également sollicité le soutien des associations pour sensibiliser les communautés et garantir le succès de cette campagne. « Nous comptons sur vous pour bien informer et expliquer que même si la vaccination est gratuite pour les bénéficiaires, son coût est supporté ailleurs », a-t-elle souligné.
Pour rappel, le cancer du col de l’utérus causé par le VPH est le deuxième cancer le plus répandu chez les femmes au Burkina Faso. Selon les données Globocan 2020, le pays a enregistré 1.132 nouveaux cas de ce cancer, entraînant 839 décès, soit un taux de mortalité de 74,1% parmi les cas diagnostiqués.
BS