Les participants à l’étude (dont 1 541 soignants) ont été interrogés sur plusieurs points de leur vie quotidienne et professionnelle, comme leur sommeil, leur état de stress et leurs habitudes alimentaires. Le MNH a tiré de son enquête plusieurs enseignements sur le quotidien des soignants. Tout d’abord, il semble que les professionnels de santé soient (encore) moins heureux au travail que les autres salariés. En effet, 64 % des soignants se disent « satisfaits » de leur travail, contre 77 % des autres travailleurs interrogés. “Mais, après des années de dégradation, les choses s’améliorent : + 10 points en deux ans, et + 26 points en quatre ans”, indiquent les résultats de l’enquête.
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Ensuite, les professionnels de santé vivent des situations beaucoup plus stressantes au travail – et bien plus graves – que les autres travailleurs. Ils sont plus souvent confrontés à des violences telles que des incivilités et des agressions physiques ou à des relations conflictuelles avec leurs patients. 43 % du personnel soignant est « souvent » victime de violence, tandis que ce chiffre tombe à 32 % parmi les autres travailleurs.
Difficulté à dormir et mode de vie moins bon
Plus stressés, les professionnels de santé sont moins satisfaits que les autres de leur équilibre travail/vie privée. La différence est significative : 54% du premier groupe sont « satisfaits » de cet équilibre, contre 75% dans le second.
-Plus de six soignants sur dix ont des difficultés à dormir, et en général, ils sont aussi plus régulièrement malades. Et paradoxalement, ce sont eux qui prennent le moins soin d’eux-mêmes. Par exemple, les professionnelles en soins sont significativement moins nombreuses que leurs concitoyens à avoir subi un examen de dépistage du cancer du sein au cours de leur vie (53 % contre 67 %).
Enfin, l’étude MNH a révélé que de nombreux soignants adoptent des comportements nocifs pour leur santé : au moins une fois par semaine, 35 % boivent de l’alcool, 24 % fument du tabac, 16 % prennent des tranquillisants ou des somnifères et 2 % fument du cannabis. « C’est beaucoup pour les professionnels de santé qui alertent chaque jour leurs patients sur les risques que représentent ces comportements. C’est d’ailleurs à peine inférieur aux niveaux enregistrés dans la population générale. Les soignants sont encore plus nombreux que les autres Français à consommer des produits gras, sucrés ou salés chaque semaine (89 % contre 78 %) et pour certains même tous les jours (25 % contre 16 %) et, à l’inverse, ils sont moins nombreux que leur concitoyens qui pratiquent un sport ou une activité physique de manière hebdomadaire (59% contre 62%) ou, mieux encore, quotidiennement (5% contre 14%)», soulignent les auteurs de l’enquête.
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