Parmi les principales manifestations du SGUM figurent la sécheresse de la vulve (diminution de la lubrification) et du vagin, accompagnée de démangeaisons (prurit), de brûlures ou d’irritations et une diminution du plaisir sexuel. Ces symptômes s’accompagnent souvent de douleurs lors de la pénétration (dyspareunie) et de saignements post-coïtaux.
Le SGUM comprend également les troubles urinaires, notamment les mictions douloureuses ou gênantes, associés à une sensation de brûlure intense (dysurie), une envie fréquente d’uriner (pollakiurie), ainsi que les impériosités urinaires (perte incontrôlée d’urine consécutive à une envie d’uriner brutale et irrépressible). mais aussi des infections urinaires à répétition.
Malheureusement, SGUM s’installe et empire. La proportion de patientes touchées augmente avec les années qui suivent la ménopause, dépassant 85 % au-delà de 7 ans. Par exemple, 4 % des femmes souffrent de sécheresse vaginale dès le début de la préménopause, 25 % un an après la ménopause et 47 % trois ans plus tard, selon une étude.
Les œstrogènes locaux peuvent soulager les symptômes
Pour soulager ces femmes, les œstrogènes locaux peuvent être utilisés pendant de nombreuses années, voire décennies, parfois en même - qu’un traitement hormonal ménopausique (THM), ce dernier n’étant prescrit que pour quelques années, alors que les troubles liés à la ménopause (bouffées de chaleur, transpiration, douleurs articulaires, etc.) s’atténuent.
L’œstrogénothérapie locale, également appelée « traitement trophique local », est recommandée par le Collège National des Gynécologues-Obstétriciens Français. Il se présente sous différentes formes galéniques, au choix : sous forme d’ovules (COLPOTROPHINE®), de crème (GYDRELLE®, COLPOTROPHINE®, TROPHICREME®) ou d’anneau à libération prolongée sur 3 mois (ESTRING®, non remboursé).
Les molécules utilisées comprennent l’estradiol (présent dans l’anneau), l’estriol (dans certaines crèmes) et le promestriène (COLPOTROPHINE®).
Ce traitement local est bénéfique dans le cadre du syndrome génito-urinaire de la ménopause, quel que soit le type utilisé, sous forme de crème, d’ovule ou d’anneau, et qu’il s’agisse d’estradiol, d’estriol ou de prométrien. Les recommandations du Collège National des Gynécologues-Obstétriciens et du groupe GEMVIE (2021) soulignent l’importance de ce traitement local, la voie vaginale des œstrogènes ayant une supériorité, notamment sur les symptômes urinaires, par rapport au THM.
N’ayez pas peur des œstrogènes locaux
Cependant, ces œstrogènes locaux sont trop souvent négligés car les femmes ignorent cette possibilité et de nombreux médecins restent réticents à prescrire des hormones. Cependant, des études et des recommandations, tant nationales qu’internationales, confirment leur efficacité et rassurent sur les risques possibles.
«Je suis très rassurante quant à la mise en œuvre de ce traitement aux œstrogènes locaux», indique le Dr Sandrine Campagne-Loiseau, chirurgienne gynécologue (CHU Estaing Clermont-Ferrand) qui s’exprimait au congrès de l’Association française d’urologie (Paris, 20-23 novembre). , 2024). Contrairement au THM qui présente des contre-indications spécifiques pour certaines patientes, les œstrogènes locaux n’ont pas de contre-indications absolues. Il existe cependant des contre-indications relatives (à étudier au cas par cas, ndlr), notamment pour les cancers hormono-dépendants. » Toutefois, en ce qui concerne le cancer de l’endomètre, les données actuelles sont rassurantes. Il en va de même pour les femmes sans antécédents de cancer du sein, où des études indiquent qu’un traitement local aux œstrogènes à long terme ne favorise pas le cancer du sein.
Chez les patientes ayant des antécédents de cancer du sein, les études sont également plutôt rassurantes : les recommandations 2021 du CNGOF – GEMVIE et celles émanant des centres de cancérologie sont favorables à l’utilisation d’oestrogènes locaux en cas de symptômes persistants du SGUM, si non hormonaux. les méthodes sont insuffisantes (acide hyaluronique par exemple). Une vaste étude menée en 2023 auprès de près de 50 000 femmes n’a pas observé d’augmentation du risque de récidive du cancer du sein dans les 5 ans liées à l’utilisation d’œstrogènes vaginaux. « Il ne faut pas utiliser ce traitement lors d’un traitement d’un cancer du sein, précise la gynécologue, mais lorsqu’il est à distance, plusieurs années voire décennies, il n’y a pas de contre-indication. »
Quelle posologie ?
La posologie recommandée consiste à commencer par un traitement quotidien pendant plusieurs semaines (un œuf ou une application, voire la pose d’un anneau), suivi d’un entretien avec un œuf ou deux applications par semaine.
Procréation médicalement assistée : pouvez-vous choisir votre donneur ? (Vidéo)