C’est après une nuit comme les autres que Julia* s’est réveillée avec un trou dans la jambe. Ce n’était pas très douloureux au début, mais ensuite c’était de plus en plus grave. « J’ai pensé laisser la plaie cicatriser toute seule, mais c’était vraiment grave, j’ai fini aux urgences ! », raconte-t-elle. Mais sans savoir pourquoi, une zone de la taille d’une pièce de deux euros s’était carbonisée, à l’intérieur de son genou gauche.
« J’avais dormi sur l’extrémité de mon chargeur de téléphone, dont l’autre extrémité était branchée au mur. Le médecin m’a alors expliqué que, la peau étant très peu conductrice, une infime quantité d’électricité m’avait lentement brûlée. Si j’avais su que cette banale habitude était si dangereuse ! »
Plus d’un an plus tard, la cicatrice est toujours bien présente. Julia envisage de la cacher avec un tatouage. Et surtout, elle souhaite attirer l’attention sur elle.
Un tel cas est extrêmement rare et assez inhabituel, explique Dominik André-Lévigne, chef de clinique aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). «Lors d’un contact prolongé avec les électrodes, avec l’humidité de la sueur, le pH de la peau va changer. Cela provoque une brûlure qui n’est pas thermique, mais chimique, qui se développe lentement. La personne ne ressent donc presque rien au début et ne se réveille pas.»
Comment expliquer alors que seuls quelques cas se soient produits en Europe ces dernières années ? « Les dégâts n’apparaissent qu’au bout de quelques heures, explique ce médecin spécialisé en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique. La personne devait donc avoir le sommeil lourd… et être malchanceuse. » Mais rien de grave, à part une vilaine cicatrice, rassure-t-il néanmoins.
« Cela guérira tout seul »
« Les brûlures au troisième degré sont toujours inquiétantes, mais ce n’est pas une électrocution, donc il n’y a pas de risque potentiel de lésion cardiaque ou cérébrale à rechercher. De plus, comme les nerfs sont touchés, paradoxalement, cela ne devrait plus être trop douloureux. Cela guérira tout seul. »
Pour éviter tout risque d’infection, il est toutefois recommandé de consulter un médecin. En cas de doute lié aux produits chimiques, vous pouvez également appeler le centre antipoison belge au 8002-5500.
