quel rôle pour les journalistes ? – .

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Le problème qui touche le plus la République Démocratique du Congo (RDC) est le réchauffement climatique et les liens entre l’environnement et la santé sont désormais évidents. Il est donc impossible pour le Dr Stéphane Anse Batey de parler de santé sans évoquer l’environnement.

Titulaire de plusieurs masters en santé et environnement, santé et économie et vaccinologie appliquée, le Dr Stéphane Anse Batey est également responsable du programme élargi de vaccination (PEV) dans la province du Nord-Kivu. Il rapporte que l’histoire des épidémies et des pandémies « démontre qu’elles sont le plus souvent le résultat de la responsabilité humaine. En détruisant des écosystèmes jusque-là préservés par leurs incursions répétées, les humains sont entrés en contact avec la faune sauvage. »

« Les recherches montrent que le changement climatique peut également influencer l’intensité de ces maladies dans la région. Les journalistes sont appelés à s’informer et à se former en matière de santé environnementale pour faire passer un message clair à la population », ajoute-t-il.

L’Ebola, l’anthrax et la variole du singe restent tabous dans certaines régions du pays car beaucoup ne comprennent pas la véritable origine de ces maladies et comment les prévenir.

« Aujourd’hui, il y a de fausses informations sur l’apparition de certaines maladies transmises par les animaux chez l’homme, ce qu’on appelle des zoonoses, uniquement parce que chaque individu en parle à sa manière », déplore le médecin.

Quel est le lien entre le changement climatique et les maladies infectieuses ?

Le Dr Anse Batey estime que l’influence du changement climatique sur les maladies infectieuses découle de plusieurs mécanismes clés, qui favorisent ensuite la prolifération des vaccins :

  • Le réchauffement climatique conduit à changements dans la répartition géographique des vecteurs de maladiescomme les moustiques. Les zones qui étaient autrefois à l’abri de ces maladies voient désormais leur risque augmenter
  • LE événements météorologiques extrêmes Les phénomènes météorologiques violents, les inondations ou les sécheresses, par exemple, sont devenus plus fréquents et plus intenses en raison du changement climatique. Ils peuvent perturber les infrastructures sanitaires et accroître l’exposition aux agents pathogènes.
  • Le dégradation des écosystèmes en raison du changement climatique, les interactions entre les espèces sont perturbées et peuvent conduire à l’émergence de nouvelles maladies ou à la résurgence d’anciennes maladies.

La multiplication des vaccins

Face à la nécessité de vaccination face à ces maladies qui émergent un peu partout, plusieurs stratégies ont été mises en place pour éradiquer les maladies d’origine animale. L’une d’entre elles est fondamentale : éducation et sensibilisation.

Selon le Dr Anse Batey, « c’est là que nous avons besoin de présentateurs et de journalistes en santé qui nous permettront de toucher un large public et qui parleront dans leurs différentes productions médiatiques de la vaccination et de son importance. Un journaliste bien formé en santé environnementale parle avec précision et détermination des différentes terminologies qu’il a bien comprises lui-même, en utilisant sa langue maternelle ou le jargon de l’environnement ».

Ebola, COVID-19… « Mythes » ou « maladies diaboliques »

Au Nord-Kivu, les épidémies d’Ebola et de COVID-19 ont mis plusieurs personnes en quarantaine et plusieurs acteurs ont dû démystifier la situation. Depuis l’année dernière, la RDC fait face à une recrudescence des cas de variole du singe avec 20 000 cas et plus de 1 000 décès dus au virus. Cette maladie s’est notamment propagée dans le camp des déplacés. L’OMS va ainsi utiliser deux vaccins pour tenter de lutter contre la propagation d’une nouvelle souche plus mortelle, dit Africa News.

Rose Mathe, directrice adjointe de la radio ELLE FM, plusieurs fois primée dans ses productions médiatiques sur les épidémies en RDC, nous raconte son expérience :

« J’ai couvert la vaccination contre la COVID-19 et Ebola. Mon constat est le manque de motivation de la population du Nord-Kivu à se faire vacciner volontairement, principalement à cause de la désinformation et des théories complotistes autour des questions liées au vaccin contre ces épidémies à l’époque. A cela s’ajoute la connotation politique attachée à tout ce qui a été fait pour lutter contre ces épidémies. Dans les zones touchées, la population a vu les organisations humanitaires, le gouvernement et ses partenaires, investir davantage dans cette lutte avec des financements importants, qui étaient en grande partie gérés par des étrangers. Cela a eu un impact négatif sur les pensées de cette population envers ces épidémies et a donné lieu à des spéculations. »

Les stratégies utilisées pour La couverture médiatique des épidémies en RDC

« Le journaliste doit s’inspirer pour connaître les canaux qui ont permis de barrer la route à ces épidémies. Il doit aujourd’hui se rapprocher des professionnels de la santé même s’il n’y a pas de COVID ou d’Ebola. Le journaliste ne doit pas rester les bras croisés, il doit toujours aller vers les professionnels de la santé pour s’enquérir de toute éventuelle maladie. Le journaliste doit rester comme la sentinelle de la santé pour sa population », affirme Freddy Bikumbi, secrétaire exécutif d’Africa Inclusion.

« De moins en moins de journalistes s’intéressent aux questions de santé et c’est un risque. S’il y a moins de vaccinés, c’est parce que nous ne sommes pas suffisamment informés », argue-t-il.

Les journalistes doivent renforcer leurs stratégies de fact-checking et de traitement de l’information, conseille Rose Mathe, première femme fact-checker en RDC.

De son côté, Umbo Salama, enseignant à l’Université de l’Assomption au Congo et fondateur d’Icingo.net, estime qu’« il faut adopter une approche locale. Les tâches du journaliste sont à la fois de sensibiliser la population sur le danger, comment s’en protéger et d’alerter sur les lieux où se faire soigner, le mode de contamination… Il doit aussi faire remonter les craintes et les plaintes de la population au gouvernement ».

Umbo Salama conseille aux journalistes de se documenter d’abord sur la vaccination en lisant des rapports, en discutant avec des médecins ou des experts de la santé afin d’assurer une bonne couverture médiatique sur la vaccination. Ils doivent diffuser des informations porteuses d’espoir mais aussi chercher à voir s’il y a une mauvaise gestion des fonds alloués à l’activité.


Photo de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses sur Unsplash

 
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