quels sont ses avantages ? – .

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Dans le domaine de la santé mentale, l’accès aux soins est en plein boom. Après avoir longtemps été perçue comme un aveu de folie, réservé aux grandes souffrances existentielles ou aux pathologies sévères, la psychothérapie sous toutes ses formes se démocratise et la demande augmente. Selon une récente étude danoise, 8 personnes sur 10 éprouveraient une difficulté psychologique au cours de leur vie.[1]Un chiffre impressionnant qui révèle la nécessité d’une aide spécialisée et disponible. Mais quels bénéfices peut-on tirer d’une psychothérapie ? Et comment trouver la bonne personne pour nous accompagner ?

Mouvements intérieurs

Le professeur Ueli Kramer, psychologue-psychothérapeute et chercheur à l’Université de Lausanne, s’intéresse à l’efficacité de la psychothérapie et notamment au changement, c’est-à-dire aux signes qui montrent que le travail thérapeutique fonctionne. « Pour la personne qui consulte, le but est généralement de réduire la souffrance. Le changement est difficile à quantifier, mais la psychothérapie est sur la bonne voie lorsque l’on observe les premiers mouvements internes déjà après une première séance : un changement de perception, de nouvelles idées ou l’espoir de réussir à progresser. »

Parmi les plus de 500 approches psychothérapeutiques existantes, encore faut-il savoir laquelle privilégier pour obtenir les meilleurs résultats. Un choix difficile, selon les recherches du professeur Kramer : « Plusieurs méta-analyses indiquent que toutes les psychothérapies testées produisent des effets comparables. La vraie question est : quelle approche est la mieux adaptée à quel problème ou à quelle personne en particulier ? »

C’est un bon sentiment

Comment choisir son psychologue ?

La première étape consiste à identifier ce dont vous avez besoin. Les critères peuvent être pragmatiques : homme ou femme, localité, remboursement par l’assurance ? Vous pouvez aussi vous interroger sur le style thérapeutique qui vous conviendrait. Préférez-vous quelqu’un qui interagit beaucoup, qui laisse de la place au silence, qui propose des exercices pratiques à domicile ? Il est toutefois difficile de savoir ce dont vous avez besoin sans l’avoir vécu. C’est pourquoi le professeur Ueli Kramer, psychologue-psychothérapeute et chercheur à l’Université de Lausanne, recommande de se donner la permission d’essayer : « Je conseille de se donner du temps. On a le droit de faire quelques séances avec plusieurs thérapeutes pour comparer. »

Une question à laquelle tente par exemple de répondre l’association Trajectoires* de Genève, qui informe et oriente vers la psychothérapie. Selon son directeur clinique, le psychologue-psychothérapeute Marc Baertschi, c’est avant tout une question de compatibilité entre deux personnes : « La psychothérapie a plus de chances de réussir si l’on trouve la bonne combinaison thérapeute-patient. Notre mission est d’orienter les personnes vers le réseau en proposant à chacun un projet de soins sur mesure, adapté à qui elle est et à ce qu’elle souhaite travailler. Après deux entretiens, l’association les oriente ainsi vers un à trois psychothérapeutes, conseillés en fonction des besoins exprimés.

Et la science le confirme. Si l’efficacité de la psychothérapie est similaire quelle que soit la technique choisie, c’est parce que le facteur déterminant est le psychologue. « Certains thérapeutes obtiennent de meilleurs résultats que d’autres. Ce n’est pas l’approche qui compte, c’est la personne », reconnaît le professeur Kramer. En d’autres termes, le thérapeute doit être compétent (lire encadré) et que le courant passe. Un mélange de compétences professionnelles, de collaboration mutuelle et de feeling aussi appelé alliance thérapeutique. Cette notion expliquerait pourquoi l’efficacité ne dépend pas des méthodes thérapeutiques en tant que telles, mais d’un partenariat convenu de part et d’autre du divan.

Explorez la vie profonde

Mais ce divan, justement, est-il toujours d’actualité ? Outil historique de la psychanalyse de Freud, il est aujourd’hui minoritaire dans les cabinets. Le face-à-face est souvent privilégié par les patients, qui attendent souvent davantage d’échanges avec leur thérapeute. De même, les trois à quatre consultations par semaine préconisées par la « cure par la parole » de Freud il y a cent ans ne sont souvent plus possibles. La psychanalyse s’est donc adaptée et enrichie de nouvelles tendances, plus contemporaines.

Si la technique psychanalytique a évolué, elle reste un outil largement utilisé. Partant du principe que la partie inconsciente de notre cerveau est vaste mais cachée, elle cherche à en développer l’accès afin d’identifier les racines de nos souffrances, notamment en enquêtant sur les expériences de la petite enfance. « La psychanalyse est un instrument d’exploration de la vie profonde. En plus d’éliminer les symptômes, ce que visent également d’autres approches psychothérapeutiques, elle va plus loin en favorisant une meilleure connaissance de sa vie intérieure, ce qui permet de se sentir plus libre. C’est une ambition qui va au-delà de soigner », défend Hervé Bridy, psychologue, psychothérapeute et psychanalyste à Genève.

Défendre la psychothérapie

Qu’elle soit psychanalytique, cognitivo-comportementale ou systémique, la psychothérapie a le vent en poupe. Depuis juillet 2022, elle peut être remboursée par l’assurance de base sur prescription médicale, ce qui contribue à élargir encore l’accès aux soins psychologiques. Une démocratisation observée par l’association Trajectoires. « Il y a peut-être moins d’obstacles et de tabous en matière de santé mentale. Les gens sont plus susceptibles de dire « J’ai besoin d’aide ». En revanche, la société est moins solidaire qu’avant, il y a plus d’isolement, plus de pression», constate Marc Baertschi.

Une raison de plus pour promouvoir la psychothérapie et ses bienfaits, selon le professeur Kramer : « La pandémie nous a alertés sur la nécessité de prendre soin de notre santé mentale. Un tiers des personnes pourraient bénéficier d’un soutien professionnel. Nous devons défendre l’accès aux différentes formes de psychothérapie, car les recherches montrent qu’elles aident à surmonter les difficultés psychologiques. »

Qu’est-ce qui fait un bon psychologue ?

La recherche scientifique montre que les psychologues qui obtiennent les meilleurs résultats sont ceux qui pratiquent un certain style de communication. “C’est une manière de communiquer marquée par l’empathie, la capacité de se mettre à la place de l’autre, la fluidité verbale, la capacité de convaincre, d’exprimer ses émotions de manière adéquate et de parvenir à identifier et réparer les difficultés de collaboration”, explique le professeur Ueli Kramer, psychologue-psychothérapeute et chercheuse à l’Université de Lausanne. Pour Marc Baertschi, directeur clinique de l’association Trajectoires à Genève, « un bon psychologue, c’est aussi quelqu’un qui va s’impliquer personnellement et proposer quelque chose d’unique ».

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*www.trajectoires.ch

Published in Le Matin Dimanche on 06/30/2024

[1]https://jamanetwork.com/journals/jamapsychiatry/article-abstract/2806888

 
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