Le 1er décembre, Journée mondiale de lutte contre le sida et début de la Semaine de sensibilisation aux peuples autochtones, nous invite à réfléchir aux progrès réalisés dans la lutte contre le VIH. Une survivante et des experts témoignent des avancées médicales et des obstacles à surmonter pour vivre sereinement et maintenir une sexualité épanouie avec ce virus.
La militante du VIH et survivante Marvelous Muchenje a reçu un diagnostic de VIH en 1995, alors qu’elle était enceinte. À une époque où peu de traitements étaient disponibles, elle a perdu son enfant peu après sa naissance.
Cependant, cette épreuve l’a poussée à se battre pour les droits des femmes et des personnes vivant avec VIH.
Quand j’ai reçu mon diagnostic à 23 ans, je n’avais jamais entendu parler de VIH. J’ai vu des gens mourir autour de moi, y compris des proches.
Muchenje affirme que l’un des changements les plus importants réside dans l’efficacité des traitements actuels, notamment la capacité de rendre la charge virale indétectable.
Avec les médicaments modernes, vous pouvez atteindre une charge virale indétectable, ce qui signifie que vous ne pouvez plus transmettre le virus à votre partenaire.
précise-t-elle. Mais l’observance du traitement reste cruciale.
Pour elle, une sexualité épanouie est possible, à condition de suivre rigoureusement le traitement et d’entretenir une communication ouverte avec son partenaire.
J’ai été marié pendant 19 ans. Quand j’ai rencontré mon mari, il savait que j’étais séropositive. J’ai toujours été ouvert sur mon état [de séropositive] et j’ai emmené mon partenaire chez le médecin pour qu’il soit bien informé
dit-elle.
La prévention, un élément essentiel de la sexualité avec le VIH
« Les médicaments sont plus accessibles et de nouvelles options, comme les injections, facilitent la gestion de la maladie », explique Marvelous Muchenje, survivante du VIH.
Photo: Radio-Canada / Déborah St-Victor
Même si les traitements ont considérablement évolué, la prévention reste une composante essentielle de la prise en charge des VIH. Les gens peuvent utiliser des préservatifs pour se protéger. Même si les traitements permettent de mener une vie presque normale, vivre avec VIH reste un défi
explique Marvelous Watch.
Cependant, cela met également en lumière un autre obstacle majeur : la stigmatisation.
Ce n’est pas le VIH qui tue, c’est la stigmatisation.
De nombreuses personnes vivent isolées par peur du rejet.
note-t-elle, rappelant que l’acceptation sociale est tout aussi importante que l’accès aux traitements.
Vigilance et prévention continues
L’Agence de la santé publique du Canada estime qu’à la fin de 2022, environ 65 270 Canadiens vivaient avec VIH. Environ 89 % des personnes vivant avec ce virus au Canada avaient reçu un diagnostic et savaient qu’elles en étaient atteintes. VIH.
Cela signifie qu’environ 11 % des personnes vivant avec VIH n’avait pas reçu de diagnostic à la fin de 2022.
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La Dre Gretchen Roedde, médecin de famille, explique l’importance de l’observance du traitement ainsi que de la prévention.
Photo : Dr Gretchen
La Dre Gretchen Roedde, médecin de famille à Sudbury, a travaillé sur le sida dans divers pays, notamment au Botswana et dans les Caraïbes, où elle a élaboré des stratégies de prévention pour les groupes vulnérables.
Elle explique que l’anti-VIH améliore la santé des personnes séropositives et constitue une méthode de prévention efficace.
Autrement dit, indétectable = intransmissible
ce qui signifie qu’une personne ayant une charge virale indétectable dans le sang ne peut pas transmettre le virus. VIH à son partenaire, même lors d’un rapport sexuel.
Cela confirme également, comme le souligne Marvelous Muchenje, qu’il est possible d’avoir une vie amoureuse épanouie avec l’autre. VIH grâce aux progrès de la médecine.
Il est cependant essentiel de suivre les traitements prescrits et de se faire tester régulièrement.
dit-elle.
Oui, oui VIH est indétectable, cela ne veut pas dire qu’on peut désormais multiplier les partenaires sexuels.
La vigilance est nécessaire car les infections telles que la gonorrhée et la chlamydia continuent de présenter un risque. Ainsi, la prévention reste une priorité, même si la prise en charge des VIH a considérablement évolué grâce aux traitements.
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En 2023, le nombre de nouvelles infections par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est tombé à son plus bas niveau historique, entre 1 million et 1,7 million, selon le rapport annuel publié par l’ONUSIDA.
Photo : Facebook/Latinos positifs
Éducation, soutien communautaire et gestion quotidienne du VIH
Le coordonnateur de l’éducation et des communications du Réseau ACCESS à Sudbury, Angèl Riess, souligne l’importance de l’éducation pour soutenir les personnes vivant avec VIH.
Elle insiste sur le fait qu’il est tout à fait possible d’avoir une vie saine, y compris une sexualité épanouie. Elle mentionne la prophylaxie post-exposition (PPE), qui aide à prévenir l’infection dans le VIH après une exposition potentielle.
Il s’agit d’une combinaison de trois médicaments antirétroviraux administrés dans les 72 heures suivant l’exposition à VIH. Ceci doit être suivi d’un suivi médical rigoureux
précise-t-elle.
Le réseau ACCESS offre un soutien complet aux personnes vivant avec VIH en proposant des services de dépistage, des conseils et des traitements adaptés.
Les gens qui vivent avec VIH rencontrent parfois des difficultés pour accéder à d’autres cliniques. C’est pourquoi nous travaillons avec différents organismes pour leur apporter un accompagnement adapté et efficace.
explique-t-elle.
L’accompagnement individuel et l’importance des outils de suivi
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Lucia Luciani, travailleuse de soutien, aide les personnes vivant avec le VIH à affronter leurs traitements et leur vie quotidienne.
Photo de : lucia-luciani-vih
Lucia Luciani, intervenante des services de soutien chez HARP, travaille également quotidiennement pour soutenir les personnes vivant avec VIH dans le district d’Algoma, dans le Nord de l’Ontario. Elle souligne que l’éducation est essentielle pour réduire la stigmatisation.
Notre objectif est de garantir que les gens soient instruits. Avec l’éducation, nous espérons que la stigmatisation et la discrimination diminueront
dit-elle.
Cela rassure également les personnes qui vivent avec VIH en leur assurant qu’il est possible de mener une vie amoureuse épanouie, à condition de suivre leur traitement. Nous sommes là pour ces personnes à chaque étape du processus
ajoute-t-elle.
Comme le Dr Roedde, Lucia Luciani souligne l’importance de l’observance du traitement, soulignant que les médicaments modernes ont des effets secondaires moins graves. Il suffit souvent de prendre un seul comprimé par jour
dit-elle.
Pour aider ses clients à suivre leur traitement, elle utilise des outils comme des calendriers et des compteurs de pilules, qui permettent de suivre chaque prise de médicament. Cela permet à mes clients de marquer chaque jour où ils prennent leurs médicaments
explique-t-elle.
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Selon CATIE, la prophylaxie pré-exposition (PrEP) est reconnue comme une stratégie très efficace pour prévenir l’infection au VIH.
Photo : Getty Images / nito100
Pour ceux qui ont des difficultés à respecter leur traitement quotidien, elle évoque des solutions alternatives comme les injections périodiques, qui évitent de prendre des comprimés quotidiens. Elle ajoute également que des solutions existent en cas de résistance aux médicaments.
Lucia Luciani évoque également la prophylaxie pré-exposition (PrEP), un traitement préventif très efficace contre VIH,qui implique la prise de médicaments avant et après une exposition potentielle à VIH. Lorsque cela est fait correctement, le risque de transmission est extrêmement faible
explique-t-elle.
Malgré les progrès en matière de traitement et de prévention, nous devons continuer à sensibiliser la communauté et à promouvoir des pratiques sécuritaires
souligne-t-elle.