L’ESSENTIEL
- Les chercheurs explorent actuellement l’utilisation de l’IA pour diagnostiquer précocement la maladie de Parkinson grâce à l’analyse vocale. Cette technologie détecte les variations subtiles du ton, de l’articulation et du rythme, premiers signes de maladie.
- Grâce à des algorithmes d’apprentissage automatique, ces analyses atteignent une précision allant jusqu’à 99 %.
- En plus du diagnostic précoce, l’IA pourrait permettre la surveillance à distance des patients, réduisant ainsi les consultations en personne.
Et si un simple enregistrement vocal permettait de détecter la maladie de Parkinson avant même l’apparition des symptômes visibles ? Cette piste prometteuse est actuellement explorée par une équipe de chercheurs irakiens et australiens, qui mettent en avant le potentiel des algorithmes d’intelligence artificielle (IA) pour diagnostiquer cette maladie neurodégénérative.
Détecter les signaux invisibles de la maladie de Parkinson
À ses débuts, la maladie de Parkinson, qui touche plus de 8,5 millions de personnes dans le monde, se signale souvent par des problèmes d’élocution. Les patients peuvent commencer à parler de manière plus calme, plus monotone, moins expressive ou plus fragmentée. Puis au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, des enrouements, des bégaiements ou encore des difficultés de prononciation des mots sont susceptibles d’apparaître.
Cependant, les méthodes traditionnelles de diagnostic de la maladie de Parkinson restent longues et complexes, retardant la détection précoce et le traitement efficace. Des chercheurs de l’Université technique intermédiaire (MTU) de Bagdad et de l’Université d’Australie du Sud (UniSA) ont présenté une compilation des avancées de l’IA pour détecter la maladie de Parkinson via l’analyse vocale. Selon le professeur Ali Al-Naji, qui a dirigé les travaux, ces techniques pourraient révolutionner le diagnostic précoce des patients.
L’IA est basée sur des algorithmes d’apprentissage automatique et profond, entraînés pour analyser les données vocales des patients atteints de la maladie de Parkinson et des personnes en bonne santé. Ces modèles d’IA peuvent donc identifier des anomalies subtiles, telles que « de petites variations dans le ton, l’articulation et le rythme de la voix, associées à une perte de contrôle des muscles vocaux »peut-on lire dans un communiqué. Dans certaines études, ces algorithmes atteignent une précision impressionnante, jusqu’à 99 %.
Améliorer la qualité de vie des patients
Bien qu’il n’existe aucun remède contre la maladie de Parkinson, un diagnostic et une intervention précoces peuvent ralentir la progression des symptômes et améliorer considérablement la qualité de vie des patients. De plus, cela pourrait réduire le besoin de consultations en personne, en permettant la surveillance à distance des patients. Malgré des résultats prometteurs, les chercheurs insistent cependant sur la nécessité d’études complémentaires sur des populations plus larges et plus diversifiées pour valider ces approches, encore au stade expérimental.