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Longtemps considéré comme un trouble de l’enfance, le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) persiste néanmoins jusqu’à l’âge adulte, touchant près de 3 % de cette population. Dans ce contexte, des chercheurs américains se sont penchés sur les moyens de soulager les symptômes chez l’adulte. Leur étude confirme un fait souvent rapporté par les patients : certains semblent très bien gérer leurs symptômes en occupant leur emploi du temps, notamment en s’adaptant aux situations de stress intense.
En 2022, la psychologue Maggie Sibley, professeur de psychiatrie à l’Université de Washington, a lancé une étude pour évaluer la possibilité de rémission du TDAH chez l’adulte. À l’aide des données de l’Institut national de la santé mentale, Sibley a examiné un ensemble de 483 patients atteints de TDAH aux États-Unis et au Canada. Ces participants ont été suivis sur une période de 16 ans, révélant un profil fluctuant de TDAH. La majorité des patients ont semblé se rétablir temporairement, mais leurs symptômes sont réapparus plus tard.
Face à ces observations, Sibley a examiné de plus près les circonstances qui permettent potentiellement aux adultes atteints de TDAH d’atténuer leurs symptômes. Dans la nouvelle étude qui en a résulté, elle a notamment réanalysé les données obtenues lors de ses recherches précédentes sous un autre angle. Les résultats, publiés dans le Journal de psychiatrie cliniqueindiquent que près de 75 % des participants ont observé des fluctuations dans leurs symptômes. Sibley a classé les participants en trois groupes : ceux qui ont connu une rémission complète temporaire, ceux qui ont connu des rémissions partielles et ceux dont les symptômes sont restés stables.
Des conclusions inattendues mais encourageantes
Avant cette étude, Sibley avait émis l’hypothèse que la réduction du stress pourrait atténuer les symptômes du TDAH, quel que soit l’âge. Cependant, les résultats ont montré le contraire : la rémission semblait plus probable lorsque les patients assumaient davantage de responsabilités. En effet, les participants du premier groupe ont souvent connu des rémissions complètes tout en effectuant des tâches stressantes.
« Les personnes atteintes de TDAH peuvent mieux performer lorsqu’elles sont confrontées à un défi », a-t-elle déclaré au Guardian. Ce constat est partagé par de nombreuses patientes, dont Abby Balderson, 44 ans, qui a été diagnostiquée dans son enfance. Elle a déclaré au New York Times : « Lorsque mon emploi du temps est le plus chargé et le plus prévisible, je gère mieux mon TDAH « . Sophie Didier, 24 ans, diagnostiquée au lycée, a également constaté une amélioration en maintenant un horaire chargé.
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Bien que ces résultats soient prometteurs, Arij Alarachi, étudiant au doctorat en psychologie à l’Université McMaster, souligne que le TDAH peut réagir différemment selon les circonstances. Des recherches supplémentaires seront nécessaires pour comprendre pleinement ces dynamiques. Quoi qu’il en soit, Sibley souligne l’importance de routines structurées pour réduire les symptômes : «
En adoptant de bonnes pratiques, vous pouvez optimiser vos chances de contrôler votre TDAH », conclut-elle.
