A Lille, des sous-vêtements créés pour sensibiliser aux cancers masculins

C’est un slogan à lire sur les boxers tout droit sortis des lignes de fabrication Lemahieu, à Saint-André-lez-Lille : “Je me sens”. Trois mots brodés sur le devant du sous-vêtement qui se décline en deux coloris : rouge ou bleu. Ce sont les couleurs du LOSC, le club de football de Lille qui est associé à l’opération. Le coffret comprenant les boxeurs et un guide d’auto-examen pour prévenir le cancer des testicules est en vente dans les deux magasins du club (rue Faidherbe à Lille et au stade Pierre Mauroy, à Villeneuve-d’Ascq). Un millier d’exemplaires ont déjà été produits et 500 pièces supplémentaires pourraient être réalisées en cas de besoin.

“L’idée, c’est autour de ce coffret qui peut être un cadeau pour Noël, qu’on ouvre la discussion en famille”explique Nicolas Thébaud, le gérant de la marque Lemahieu. Les bénéfices des ventes seront entièrement reversés à un fonds de dotation du CHU de Lille.qui permettra notamment d’acheter un échographe pour les consultations liées au cancer des testicules et de la prostate. C’est l’artiste rémois « petite luxe » qui a conçu la broderie mais aussi la carte qui sert de guide de prévention dans ce coffret, élaboré avec le service d’urologie du CHU de Lille.

le guide d’auto-examen vendu avec le coffret « Je me sens » de Lemahieu et du CHU de Lille © Radio-
Stéphane Barbereau

Augmentation continue des cas de cancer des testicules dans le monde

3 000 nouveaux cas de cancer des testicules sont détectés chaque année en France. Une maladie qui ne cesse de progresser à travers le monde. « Nous ne connaissons pas vraiment les causes.explique Jonathan Olivier, urologue au CHU de Lille. On se demande si c’est à cause de ce qu’on mange, est-ce que c’est nos téléphones portables dans nos poches ? Les cas de cancer des testicules ont augmenté au cours de la dernière décennie. Elle touche les hommes plus jeunes, de 14 ans à 40 ans. Cependant, il est tout à fait possible de traiter ce type de cancer, à condition qu’il soit détecté tôt. « Il y a plus de 95 % de chances de guérir ce cancer lorsqu’il est encore localisé »rappelle Jonathan Olivier qui regrette que trop d’hommes tardent à en parler : « Il y a déjà un problème de connaissance chez les hommes qui n’en ont pas entendu parler. Or, une simple auto-palpation sous la douche permet de consulter un médecin en cas de nodule dur ou en cas d’augmentation du volume du testicule. Beaucoup de jeunes patients me disent que c’est une sorte de tabou, que ils n’osaient pas parler de leur testicule et attendaient plusieurs mois avant de consulter alors que les cancers étaient devenus très importants..

Jonathan Olivier, médecin au service d’urologie du CHU de Lille. © Radio-France
Stéphane Barbereau

Une première opération en 2023

Lemahieu avait déjà collaboré fortement avec le CHU de Lille, en 2020, en pleine pandémie de coronavirus, en fabriquant des masques. L’entreprise a donc souhaité se lancer dans un nouveau partenariat, explique Nicolas Thébaud, le chef de marque : “On s’est dit : on va créer des boxers sur lesquels on va graver une phrase qui est l’emblème de cette campagne : je me sens mal”. Une opération de prévention qui a fonctionné au sein même de l’usine : « Chez les hommes, on n’en parle jamais car cela a un lien avec la sexualité. Cela nous a tous sensibilisés en interne et il est vrai que nous avons eu des hommes qui ont contacté leur médecin généraliste pour discuter d’éventuels problèmes..

Nicolas Thébaud, responsable de la marque Lemahieu
Nicolas Thébaud, responsable de la marque Lemahieu © Radio-France
Stéphane Barbereau

Le coffret « Je me sens » peut être acheté sur le site Lémahieu et dans les magasins LOSC de Lille et Villeneuve d’Ascq.

 
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