Des associations de plantes potagères à grande échelle sont-elles possibles ?

Trouver des solutions pour produire de manière plus durable au bénéfice de la santé globale est un défi majeur que tentent de relever les scientifiques ainsi que les agriculteurs et les jardiniers. Cependant, l’agroécologie répond à ces enjeux en stimulant les régulations naturelles favorables aux services écosystémiques, notamment à travers la diversification végétale. Les Associations de Plantes Potagères (APP), pratiques agroécologiques développées dans les jardins et dans l’agriculture urbaine et périurbaine, allient rendement élevé et biocontrôle. Mais des obstacles scientifiques, agronomiques et sociaux freinent leur adoption par les agriculteurs.

Afin de proposer des solutions APP « clés en main » Mathieu Hanemian, chercheur INRAE ​​au Laboratoire des interactions plantes-microbes-environnement (LIPME) et Camille Dumat, professeur à Toulouse INP et chercheur au laboratoire Dynamique et écologie des paysages agroforestiers (DYNAFOR ) coordonnent 2 projets de co-innovation agroécologique pour promouvoir une production maraîchère durable, Anaïs Botello, ingénieur d’études et coordinatrice du projet (voir encadré). L’objectif est d’étudier les APP dans de multiples dimensions par la communauté des acteurs du continuum société-recherche-formation en région toulousaine.

La première étape de la démarche consiste à réaliser un premier inventaire des APP et autres pratiques agroécologiques dans un panel de 50 jardins et 5 jardins maraîchers variés. Ainsi que l’étude des motivations associées à ces pratiques et de leur transmission entre les différents acteurs.

Une expérimentation APP participative, co-construite lors d’ateliers, a également été mise en œuvre en 2024 et sera suivie pendant deux saisons supplémentaires sur des sites d’agriculture urbaine. Les composantes clés de ces socio-écosystèmes seront analysées, notamment les transformations agrobiologiques et les pratiques des acteurs. Ces travaux permettront de générer des données scientifiques de terrain interdisciplinaires intégrant la complexité des processus socio-agronomiques.

En fin de compte, les résultats, y compris des solutions APP directement exploitables sera valorisé par les différents acteurs (maraîchers, jardiniers et scientifiques) contribuant ainsi à la transmission et à la diffusion grâce aux canaux scientifiques, pédagogiques et médiatiques des structures.