Le premier agoniste du GLP-1 a été prescrit à partir de 2006 et les auteurs ont inclus des cas datant de 2000 pour optimiser la puissance de l’étude. Les agonistes du GLP-1 et les inhibiteurs du SGLT2 sont deux classes de médicaments couramment prescrits pour traiter le diabète de type 2 ou la perte de poids.
- Les agonistes du GLP-1 (liraglutide, sémaglutide, tirzépatide) traitent le diabète de type 2 en stimulant la libération d’insuline par le pancréas, en retardant la vidange gastrique et en diminuant la libération de glucagon, une hormone dans l’organisme qui augmente la glycémie.
- L’autre classe de médicaments, les inhibiteurs du SGLT2 (canagliflozine, dapagliflozine, empagliflozine et ertugliflozine), abaisse le taux de sucre dans le sang en amenant les reins à éliminer l’excès de glucose du corps par l’urine.
Ces 2 classes semblent capables de réduire le risque de crise cardiaque, de deuxième accident vasculaire cérébral et de décès chez les adultes ayant eu un premier accident vasculaire cérébral.
L’auteur principal, le Dr M. Ali Sheffeh, médecin en médecine interne et chercheur à la Mayo Clinic de Rochester, Minnesota, note que « malheureusement, un quart des personnes qui survivent à un accident vasculaire cérébral en ont un autre et sont également à risque ». plus élevé d’autres événements cardiovasculaires, tels qu’une crise cardiaque. En effet, de nombreux facteurs de risque d’accident vasculaire cérébral sont également associés à d’autres formes de maladies cardiaques. Il y a un manque de nouvelles approches pour réduire ces risques pour ce groupe de patients.
L’étude menée auprès de plus de 7 000 survivants d’un AVC participant au Rochester Epidemiology Project (2000 à 2022) révèle que les participants qui prennent soit un agoniste des récepteurs GLP1, soit un médicament inhibiteur du SGLT2 ont un risque réduit d’accident vasculaire cérébral (accident vasculaire cérébral), de crise cardiaque ou de décès. Plus précisément, l’examen des dossiers médicaux a évalué les résultats des patients à qui on avait prescrit un médicament GLP-1 ou SGLT2 après leur premier accident vasculaire cérébral. Après un suivi moyen de trois ans, l’analyse révèle que :
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les patients qui prennent un GLP-1 ou un SGLT2 ont un risque de décès 74 % inférieur et un risque de crise cardiaque 84 % inférieur ;
- les participants qui ont pris un SGLT2 avaient également un risque 67 % inférieur d’avoir un autre accident vasculaire cérébral ;
- Ces réductions de risque se maintiennent même après avoir pris en compte d’éventuels facteurs de confusion, notamment l’âge, le sexe, le tabagisme, l’hypertension, le diabète de type 2, la maladie artérielle périphérique, l’hyperlipidémie, la maladie rénale chronique et les antécédents de crise cardiaque ou d’insuffisance cardiaque.
- au cours du suivi, le taux de mortalité parmi les survivants d’un AVC ayant pris soit un GLP-1, soit un SGLT2 était de 11,8 %, contre 54 % parmi les autres patients ;
- l’incidence des crises cardiaques chez les patients recevant l’un ou l’autre médicament était également de 1,5 %, contre 6,1 %.
“En comparant plusieurs variables, nous pouvons quand même conclure que le traitement avec l’un ou l’autre médicament est associé à un risque plus faible d’accident vasculaire cérébral récurrent.”
« Les effets protecteurs potentiels des médicaments sont « cachés » car les personnes du groupe de traitement peuvent présenter des caractéristiques de risque plus élevées que les patients qui ne prennent aucun des deux médicaments, masquant ainsi tout effet protecteur. L’ajustement avec des facteurs de confusion permet de prendre en compte ces différences et de faire ressortir cet effet indépendant.
Enfin, une sous-analyse de patients ayant pris ces médicaments pendant au moins 6 mois confirme l’association des médicaments avec un risque plus faible de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral récurrent et de décès et confirme que cette réduction peut être attribuée aux médicaments.
Enfin, les chercheurs notent la capacité des agonistes du GLP-1 à réduire la tension artérielle et à diminuer la formation de plaque associée à l’athérosclérose, facteur de risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. “Un autre mécanisme qui pourrait être très important pour cette étude actuelle est que ces agonistes du GLP-1 pourraient en fait diminuer l’agglutination des plaquettes sanguines, ce qui en soi pourrait diminuer le risque de coagulation et expliquer un risque moindre d’accident vasculaire cérébral”.
Les auteurs demandent un essai clinique pour savoir si ces médicaments, agonistes du GLP-1 et inhibiteurs du SGLT2, pourraient réellement changer la donne dans la pratique clinique du prévenir un deuxième AVC ou un autre événement cardiovasculaire chez ces survivants d’un premier AVC.