PORTRAIT. Artiste lectouraise à la vue déclinante, Greta Garbure se libère par la peinture

PORTRAIT. Artiste lectouraise à la vue déclinante, Greta Garbure se libère par la peinture
PORTRAIT. Artiste lectouraise à la vue déclinante, Greta Garbure se libère par la peinture

l’essentiel
Alors qu’elle commence à perdre la vue, Marylène Diaques, dont le nom d’artiste était Greta Garbure, se met à peindre. Portrait.

Marylène Diaques a commencé à peindre le soir, lorsqu’elle tenait une ferme-auberge avec son compagnon et lorsqu’elle a commencé à perdre la vue. « La garbure en croûte était mon plat préféré », dit-elle, « je portais tout le temps des lunettes noires, une amie m’appelait Greta Garbo. Et puis une autre pleine d’humour qui m’a nommée Greta Garbure. Un surnom qui deviendra ensuite le nom artistique du restaurateur, qui était également maraîcher. « À l’époque de la ferme-auberge, pendant 22 ans, avec Dominique, nous étions entourés d’amis peintres, explique Marylène Diaques. « Nous organisions des expositions, des concerts programmés, deux ou trois fois par an. »

Couleur et correspondances

Aujourd’hui, Marylène a 74 ans, ne conduit plus et ne peut même pas trop sortir car la lumière lui brûle les yeux. Au lieu de se morfondre dans sa maison, elle pose des points d’acrylique sur des toiles qu’elle fait pivoter au gré de l’avancement du travail car elle ne voit que de très petites surfaces et non les reliefs.

Greta Garbure verse ses couleurs dans des capsules de bouteilles après avoir choisi un fond clair ou foncé. Il ne fait pas suite à un dessin préalable, les pigments sont déposés sur la toile avec une épingle à cheveux ou des allumettes pour les points plus gros.

Une œuvre « chamanique »

« Les allumettes, c’est ce que j’arrivais à mieux tenir dans mes mains, abimées par la cuisine et le maraîchage », explique-t-elle. Le travail de Greta Garbure évoque la peinture aborigène et les dessins psychédéliques des chamanes. «Je n’avais jamais vu ça de ma vie», s’exclame-t-elle. « Les points sont venus par obligation, je ne pouvais rien faire d’autre. Il m’est impossible de peindre des paysages !

« Après l’auberge, j’avais peur de ne plus voir personne, mais on a fini par combler les lacunes en faisant autre chose. En fait, Dominique et moi avons une vie très riche, nous parlons beaucoup d’art, de politique aussi, j’ai moins besoin d’aller ailleurs. Je ne me plains pas du tout. J’ai une très belle vie avec des amis et notre fils, au téléphone, puisqu’il est loin.

Le périmètre du monde s’est donc rétréci autour de Marylène Diaques mais Greta Garbure s’en affranchit grâce à la peinture. Un miracle de l’art.

 
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