Par
Chantal Pape
Publié le
6 novembre 2024 à 18h00
Voir mon actualité
Suivre Terra
« Plantes aromatiques et médicinales ? Je suis venu là-bas un peu par hasard », avoue volontiers Gérard Bensoussan. Habitant Paris, il rêve d’agriculture, sans trop savoir comment y arriver. Et c’est sa mère, en lui offrant un livre sur les plantes médicinales, qui lui en donnera la clé. « Un professeur de SVT m’a donné le goût d’étudier corps humain. Les plantes médicinales ont été l’occasion de combiner mes deux passions.
1,12 ha sans bâtiments ni haies
Il reprend ses études, cette fois en agriculture, et se rend chez sa grand-mère à Scaër pour chercher une fermequ’il déniche enfin à Tréogat. “ 1,12 ha, sans bâtiments ni haies ». Qu’importe, il implante ses cultures, construit les locaux dont il a besoin, trouve des marchés pour ses plantes… « Il y a 40 ans, c’était le début de magasins bio, qui a cherché à s’approvisionner localement, l’émergence de médecine alternative... Le moment était venu de commencer.» Située à seulement 800 m de la mer, la ferme est également un bon choix. « La luminosité favorise photosynthèse. Et il y a moins de précipitations qu’à l’intérieur des terres, donc moins de maladies « . Un atout majeur pour les cultures cultivées en agriculture biologique. « Et à Tréogat, nous avons aussi découvert un environnement humain ce que nous avons vraiment aimé.
« Un métier que j’adore »
Mehdi, son fils, ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme que son objectif, dans la vie, « est de faire un travail que j’aimedans un endroit que j’aime, entouré de gens que j’aime.
Même s’il a toujours travaillé à la ferme, « je ne pensais pas vraiment m’installer ». Il termine un cursus universitaire Stapssciences et techniques des activités physiques et sportives, et satisfait son goût pour voyage, notamment en Asie. Et c’est de retour du Japon, en 2014, qu’il envisage de reprendre ses activités.
Agriculteur et moniteur de sport
Il a d’abord développé une activité demoniteur de sport, en dispensant des cours dans les communautés environnantes pendant l’année scolaire et en encadrant des camps d’été accueillant des enfants handicapés, tout en travaillant à temps partiel à la ferme. “Mais le Covid a rebattu les cartes.”
Il se concentre un temps sur les opérations, où il acquiert de l’expérience et commence à se plonger dans l’aspect administratif, avant de passer au 1e en janvier dernier, à la suite du départ à la retraite de son père. « En tant qu’agriculteur avant tout », précise le jeune homme. « Parce que je continue de donner des cours à Quimper, dans le pays Bigouden et au Cap Sizun : ce sont deux activités que j’adore et qui m’apportent des choses différentes « . Et avec le soutien du Crédit Agricole, dont il apprécie les relations. “Je suis locataire des terrains et des bâtiments : l’investissement n’est pas très élevé.”
L’opération compte aujourd’hui 1,5 ha de cultures, que Mehdi dirige avec l’aide de Myriam, une employée, et l’aide de son père. « Les plantes aromatiques et médicinales sont très à forte intensité de main d’œuvre », explique ce dernier. « Une fois la plante récoltée, seule la moitié du travail est effectuée : il faut ensuite la sécher, l’effeuiller, la tamiser, la conditionner… ».
50 espèces différentes
Menthe, verveine, basilic, romarin, thym, origan, camomille, marjolaine… : les Tisanes de Ker Héol cultivent une cinquantaine de plantes aromatiques et médicinales différentes. «Pendant 30 ans, j’ai vendu plantes simples »explique Gérard. Alors les mélanges progressivement, jusqu’à une douzaine de recettes.
Circulation, drainant, sport… : si certains affichent clairement la couleur, d’autres réservent quelques surprises, comme la tisane Festif, réservée aux soirées festives de ceux qui ne boivent pas d’alcool. « C’est un mélange délicieux, au goût fruité », explique Mehdi. Mélange revigorant, Sunrise côtoie la lune et les étoiles, à déguster en soirée, à passer une bonne nuit. Sans oublier le mélange bigouden, au basilic, qui donne à la tisane un petit goût de cannelle.
Un nouveau bâtiment
Installé depuis près d’un an, Mehdi ne manque pas de projets. «Je m’attache d’abord à perpétuer l’existant », insiste l’agriculteur. « À plus long terme, j’aimerais construire un bâtiment plus adapté à notre activité. » Si cela améliorerait les conditions de travail, cela permettrait également d’accueillir le public et les stagiaires dans de meilleures conditions. Mais construire en bord de mer n’est pas chose aisée, même s’il s’agit d’un bâtiment agricole. « J’ai commencé à discuter avec la mairie, les services de l’Etat… ». Comme lors de son installation, le Crédit agricole sera à nouveau demandé. « C’est la banque qui a soutenu mon installation, à une époque où elle n’avait aucune perspective sur la production de plantes aromatiques et médicinales », apprécie Gérard, qui a pu compter tout au long du soutien de la banque verte. de sa vie professionnelle.
La banque de toute l’agriculture
” Nous sommes la banque de toute l’agriculture », précise Dorothée Le Bras, experte en installation agricole au Crédit agricole du Finistère. Une nouvelle production est en train de se mettre en place et la banque recherche des informations auprès de ses partenaires. « La Chambre d’Agriculture, le GAB, le groupement des agriculteurs bio, ou encore le Civam, centre d’initiatives en faveur de l’agriculture et du milieu rural, peuvent nous aider. fournir des chiffres. Nous pouvons également les récupérer auprès d’autres banques du Crédit Agricole, comme pour le lin, bien implanté en Normandie, ou la vigne. Mais pas question, pour la banque verte, de s’en tenir aux seuls chiffres. « L’échange avec le chef de projet est crucial, afin de faire le point sur son savoir-faire, son savoir-être… ».
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.