A l’hôpital Monod du Havre, Intelligence artificielle et médecins alliés contre le cancer

A l’hôpital Monod du Havre, Intelligence artificielle et médecins alliés contre le cancer
A l’hôpital Monod du Havre, Intelligence artificielle et médecins alliés contre le cancer

Par

Jessie Leclerc

Publié le

31 mai 2024 à 7h44
; mis à jour le 31 mai 2024 à 7h47

Depuis 2021, le Groupe Hospitalier du Havre (GHH) collabore avec l’entreprise Incepto Pour intégrer intelligence artificielle (IA) au service de l’imagerie médicale. Objectif : filtrer cancers du sein, du poumon et de la prostate dès que possible.

Plus rapide

L’imagerie médicale est au centre de la lutte contre le cancer. Avec l’intégration de l’IA dans les services de radiologie sein, pneumologie et urologiele GHH peut agir plus rapidement.

L’intelligence artificielle, entre les mains des soignants, fait gagner du temps. C’est plus précis, plus spécifique. Il détecte plus de cancers et il y a moins de faux diagnostics,

Martin TrelcatDirecteur Général du Groupe Hospitalier du Havre depuis 2018.

Le retard dans le traitement des cancers constitue un obstacle au rétablissement. « Le cancer du poumon, le plus mortel, est un cancer défavorable car souvent détecté tardivement. On est à 20% de survie à 5 ans alors qu’avec une détection au stade 1, on serait à 90% de survie. » confie le Docteur Marie-Hélène Marques, pneumologue.

« L’IA permet de découvrir les nodules tôtparfois par hasard, car elle voit des choses que nous ne pouvons pas voir à l’œil nu et je crois fermement en l’IA pour nous aider à agir plus vite et plus tôt.

“Je sais que l’IA est l’avenir”

Un avantage indéniable de l’intelligence artificielle, est sa précision. Le docteur Farzaneh Quieffin, radiologue spécialiste de l’imagerie féminine, prend ceci comme exemple : « Je n’avais pas vu d’anomalie extrêmement subtile, sur un sein, que l’IA ait remarquée. Je n’aurais pas vu ce cancer sans cela.

Au début, je n’y croyais pas, mais nous avons pris le train en marche et maintenant je sais que l’IA est l’avenir. On détecte 3 à 4 % de cancers en plus à l’échelle nationale grâce à l’IA. De plus, 3 à 4 femmes sur 100 peuvent être traitées.

Dr Farzaneh QuieffinRadiologue spécialisé en imagerie féminine

Mehdi Soudani, chirurgien urologue, va dans le même sens : « La prostate est une châtaigne de trois ou quatre centimètres où on peut avoir du mal à voir les choses. L’IA aide à détecter les connexions et mettez-les dans des boîtes. »

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Urologues, pneumologues et radiologues travaillent ensemble et utilisent l’intelligence artificielle pour détecter les cancers au Groupe Hospitalier du Havre. Une innovation technologique qui sauve des vies. (©JL/76-)

Plus sûr

Combiner les observations avec l’intelligence artificielle, c’est aussi faire moins d’erreurs. Selon le Dr Quieffin, « l’IA réduit le risque de faux négatifs. C’est efficace à 99,98 %.

Quand on voit 40 000 images par jour, il y a un risque d’erreur. Ce risque est réduit par l’intelligence artificielle,

Gaspard d’Assignies.

Pas de panique pour vos données personnelles : « L’information passe par un seul canal, de l’hôpital à l’IAInceptoet les échanges sont plus rapides, ce qui offre de réels la cyber-sécurité » clame le directeur de l’hôpital du Havre.

Le médecin a plus de temps pour mieux expliquer

En oncologie, le temps est précieux. Les heures gagnées grâce à l’utilisation de l’IA sont « du temps utile pour le patient, pour lui tenir la main, être là et mieux lui expliquer », sourit le docteur Quieffin.

Les gens comprennent mieux avec l’image que l’on compare à celle de l’IA. Nous leur expliquons les choses que voit l’IA.

Dr Marie-Hélène MarquesPneumologue

Illustrer avec des imagesc’est le principal atout de l’intelligence artificielle pour communiquer avec le patient, comme l’exprime le Docteur Soudani : « Le patient atteint d’un cancer de la prostate […] il ne peut pas mettre d’image dessus. Une image vaut plus que 1000 mots. »

L’intelligence artificielle ne doit pas être interdite, bien au contraire. Il aide les médecins du Groupe Hospitalier du Havre dans le dépistage des cancers du poumon, de la prostate et du sein. Le docteur Farzaneh Quieffin l’utilise depuis près de trois mois sur les mammographies. (©JL/76-)

Le Havre, lieu de concentration de certains cancers

Il y a un réel besoin au Havre en matière de cancer du fait d’industries polluantes et d’un taux de fumeurs élevé : « nous avons un problème de santé publique majeur en raison d’un vieillissement de la population et de prédispositions liées à un certain nombre de cofacteurs comme l’industrie. et du tabac » explique le co-fondateur deIncepto. Et d’ajouter : « Cela arrive même chez les jeunes. Il faut savoir agir vite et tôt dans la maladie« .

Combien ça coûte ?

Ce système a coûté à l’hôpital 25 000 euros par an en 2022, 65 000 euros en 2024. Pour le directeur du GHH, « c’est cher et pas cher, car quel est le coût d’un mauvais dépistage ? Et c’est efficace. D’autres utilisations de l’IA sont déjà prévues.

Tout voir

Pour les médecins interrogés et le directeur du GHH, l’IA n’est pas à craindre. ” Elle ne remplacera ni l’interprétation du radiologue ni la nôtre., mais cela nous permettra de nous ajuster, car il y a autant de formes évolutives que de patients », pense le docteur Marques. Pour elle, « il faut toujours comparer avec les examens précédents présents dans le logiciel ».

C’est un faux débat, l’intelligence artificielle ne remplacera pas l’humain, mais elle est dans l’air du temps.

Dr Farzaneh QuieffinRadiologue en imagerie féminine

Selon Martin Treclat, « l’IA en imagerie est la conjonction entre le médecin et la technologie ». L’un ne va plus sans l’autre.

“L’IA ne va pas faire disparaître les médecins, en revanche, un médecin qui n’utilise pas l’IA est condamné à disparaître”, conclut Gaspar d’Assignies.

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