Alors que l’Île-de-France vient d’entrer dans une période épidémique de bronchiolite, l’ARS Île-de-France rappelle que des traitements préventifs existent, en complément des mesures préventives simples, pour réduire le risque d’infection par le RSV (virus respiratoire syncytial) en les petits. En maternité comme en médecine de ville, la prescription de traitements préventifs peut être proposée par les professionnels de santé afin de préserver les nourrissons et réduire l’impact de ces maladies sur les services d’urgences pédiatriques pendant la période hivernale.
En Île-de-France, la saison hivernale 2023-24 a été une nouvelle fois marquée par une forte intensité de virus hivernaux qui n’a pas épargné les plus jeunes, avec une augmentation des cas de bronchiolite chez les enfants de moins de 2 ans. Toutefois, la disponibilité en septembre 2023 du traitement préventif Beyfortus®, dont près de 50 000 nouveau-nés en Île-de-France ont pu bénéficier, a permis une première amélioration par rapport à la saison hivernale 2022-2023, avec une réduction de 22 % des urgences. visites en chambre et 35% des hospitalisations chez les nourrissons de moins de 3 mois et une réduction de 23% des hospitalisations chez les enfants de moins de 2 ans.
L’Île-de-France en épidémie de bronchiolite
À l’orée de la période hivernale 2024-2025, les infections à RSV font leur grand retour avec les premiers signaux indiquant une augmentation des cas de bronchiolite chez les enfants de moins de 2 ans.
Si la majorité des régions restent encore à leur niveau de base pour la saison, Santé Publique France, dans son bulletin épidémiologique du 31 octobre 2024, a déjà placé la région Ile-de-France en niveau d’alerte épidémique, avec une hausse de +184. passages aux urgences pour bronchiolite chez les enfants de moins de 2 ans (augmentation de +36% par rapport à la semaine dernière) pour 603 au total. Par ailleurs, les hospitalisations après bronchiolite ont quasiment doublé sur la même période avec 168 enfants de moins de 2 ans concernés contre 79 la semaine précédente (+89 hospitalisations, soit une hausse de +98%).
A ce jour, les enfants de moins de 1 an sont particulièrement touchés. Ils représentent la quasi-totalité du total et donc les augmentations enregistrées : 571 passages sur les 603 au total et 162 hospitalisations sur les 168 au total.
Cette situation saisonnière est attendue et comparable aux années précédentes. Cependant, couplé à l’augmentation des passages aux urgences et des hospitalisations pour syndromes grippaux et autres infections respiratoires aiguës dans toutes les couches de la population francilienne, cela fait peser des risques de tensions importantes aux urgences et en pédiatrie qui pourraient exposer les plus jeunes à des formes plus graves. de bronchiolite nécessitant un traitement plus poussé.
L’ARS Île-de-France rappelle les gestes simples de prévention et la disponibilité des traitements préventifs
Pour protéger efficacement les nourrissons contre les infections par le VRS, l’ARS Île-de-France rappelle aux parents et aux professionnels de santé les gestes simples pour limiter la circulation de ces virus dans l’espace public et leur exposition chez les jeunes enfants. :
- Limiter les visites des nourrissons à des adultes très proches et non malades
- Lavez-vous les mains avant et après tout contact avec le bébé
- Lavez régulièrement les jouets et les couettes
- Portez vous-même un masque si vous avez un rhume, de la toux ou de la fièvre
- Si le reste de la fratrie présente des symptômes d’infection virale, éloignez-les du bébé pendant la phase aiguë de l’infection.
- Évitez autant que possible les réunions de famille, les lieux très fréquentés et clos comme les supermarchés, les restaurants ou les transports en commun.
- Aérer quotidiennement l’espace de vie de l’enfant
- Ne confiez pas votre enfant à une communauté les jours où il présente des symptômes d’infection virale
- Planifier sans attendre ses premières vaccinations afin qu’il soit protégé le plus rapidement possible des infections graves de la petite enfance
- Soyez à jour de vos vaccins contre la coqueluche et faites-vous vacciner contre la grippe (idéalement pendant la grossesse en période épidémique).
En plus de ces gestes barrière, plusieurs traitements préventifs peuvent être proposés aux parents pour réduire les formes graves de bronchiolite du nouveau-né et du nourrisson :
Pour l’enfant :
- Beyfortus® (nirsevimab), est un médicament contenant un anticorps contre le virus de la bronchiolite (RSV). Disponible en France depuis 2023, il est destiné aux nourrissons de moins d’un an, y compris les nouveau-nés. L’année dernière, la campagne de vaccination a montré des signes très positifs avec un soutien parental de plus de 80%, et a permis d’éviter 5 800 hospitalisations pour bronchiolite à RSV selon les travaux de modélisation de Santé publique France et de l’Institut Pasteur. Cette année, deux fois plus de doses seront disponibles (dans les hôpitaux et les pharmacies)
- Synagis® (palivizumab) est indiqué chez certains enfants prématurés et chez les nourrissons à risque (chez les enfants présentant une malformation cardiaque ou pulmonaire, selon l’avis des spécialistes qui les suivent).
Pour les femmes enceintes :
- Abrysvo® est un vaccin qui permet à la femme enceinte de produire des anticorps qu’elle transmet à son enfant par le placenta. Injecté à la future maman au 8ème mois de grossesse (entre 32 semaines et 36 semaines), il protège le nouveau-né dès la naissance jusqu’à l’âge de 6 mois contre le VRS.
Traitements disponibles en pharmacie sur ordonnance
L’année dernière, première année de mise à disposition de Beyfortus®, des doses destinées à l’Île-de-France ont été proposées en priorité aux maternités pour protéger les bébés nés au début de la période hivernale, avec peu de stock. disponible pour répondre aux demandes de la médecine communautaire. Cette année, grâce à une offre plus importante, les trois soins préventifs sont disponibles en Île-de-France. Le vaccin Abrysvo® et l’anticorps monoclonal Beyfortus® peuvent être obtenus en pharmacie et pharmacie hospitalière (PUI) ainsi qu’aux maternités, tandis que l’anticorps monoclonal Synagis® n’est distribué que sur avis médical en PUI.
Les trois soins sont disponibles sur prescription médicale des médecins et sages-femmes. Le vaccin Abrysvo® peut également être prescrit par une infirmière ou un pharmacien.
Pour rappeler à tous les professionnels de santé franciliens concernés la disponibilité de ces traitements préventifs et leur permettre de les proposer à leurs patients, l’ARS Île-de-France a adressé ce jeudi un mail d’information à tous les médecins libéraux d’Île-de-France. -de-France ainsi que les sages-femmes et les pharmaciens. L’Agence a également travaillé sur un kit de communication complémentaire à celui de la HAS, destiné au grand public, disponible sur les réseaux sociaux et dans les cabinets médicaux de proximité.