quand les API améliorent le diagnostic

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quand les API améliorent le diagnostic

Analyse du dispositif d’annonce du trouble borderline au sein d’une équipe ambulatoire pour jeunes adultes a mis en évidence le rôle infirmier en tant que facilitateur de la transition santé-maladie. Merci à Clément Lucot, infirmier en pratique avancée, au Centre Hospitalier des Pyrénées (Pau), co-auteur de cette recherche, de nous en avoir présenté la synthèse.

Afin d’aider à la guérison des personnes souffrant de pathologies psychiatriques sévères, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié en 2022 des recommandations de bonnes pratiques concernant l’annonce du diagnostic de ces pathologies. Parmi eux, le trouble de la personnalité limite (TBD) fait partie des pathologies courantes, souvent mal diagnostiquées et fortement stigmatisées. Certaines études ont montré que l’annonce du diagnostic de trouble borderline favorise le rétablissement des personnes, réduisant notamment l’auto-stigmatisation.

Dans ce contexte, une étude mixte publiée dans la revue Recherche en Soins Infirmiers* s’est intéressée, via un audit clinique, au processus d’annonce du diagnostic de trouble borderline dans un service ambulatoire pour jeunes adultes du Centre Hospitalier des Pyrénées (Pau). La partie quantitative de cette étude a analysé 11 dossiers à partir d’une liste de 16 critères définis selon les recommandations de la HAS. Les résultats ont permis de mettre en évidence les critères les moins respectés, afin d’orienter au mieux les entretiens du volet qualitatif avec les professionnels de l’équipe. Les actions d’amélioration proposées ont ainsi pu être plus ciblées.

Cette étude a mis en évidence les difficultés pour l’équipe à inclure les familles des utilisateurs souffrant de trouble borderline dans le processus de notification. En effet, ce trouble entraîne fréquemment d’importants conflits intra-familiaux compliquant l’implication de l’entourage. Le développement d’un programme d’éducation thérapeutique spécifique pour le patient et ses proches pourrait permettre une meilleure compréhension de ce trouble, et ainsi contribuer à l’implication de chacun dans la prise en charge.

Par ailleurs, le volet qualitatif a permis de mettre en avant le rôle spécifique des professionnelles en soins infirmiers en pratique avancée dans l’accompagnement de l’usager tout au long de ce processus d’annonce. En effet, que ce soit en apportant des éléments cliniques avant l’annonce, en rassurant et en accompagnant le patient lors de l’annonce ou en psychoéducation après, ces professionnels sont impliqués à chaque étape du processus.

Le faible nombre de dossiers inclus et de répondants au volet qualitatif ne permet pas de généraliser ces résultats à l’ensemble de la population, mais ce travail pourrait servir de base à une étude à plus grande échelle.

Les actions d’amélioration mises en œuvre suite à cet audit seront évaluées à distance afin de déterminer leur efficacité et d’envisager d’éventuels ajustements.

*Annoncer un diagnostic psychiatrique sévère chez l’adulte, Haute Autorité de Santé, 7 octobre 2022.

Lucot C., infirmier de pratique avancée, M. Sc, Centre hospitalier des Pyrénées, Pau, France.
Pérot R., infirmière de pratique avancée, M. Sc, Centre d’orientation et d’accueil psychiatrique (CPOA), Groupe hospitalier universitaire de Psychiatrie et Neurosciences de Paris, Paris, France.
Évaluation du pronostic du diagnostic de trouble de la personnalité limite : audit clinique dans un service ambulatoire pour jeunes adultes. Recherche sur les soins infirmiers, décembre 2023 ;(155) :37-49.

 
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