Des Français mauvais dépisteurs du cancer du sein et du cancer colorectal

Des Français mauvais dépisteurs du cancer du sein et du cancer colorectal
Des Français mauvais dépisteurs du cancer du sein et du cancer colorectal

Selon l’Organisation européenne du cancer, la France est à la traîne en matière de dépistage des cancers du sein et colorectal. Et le Limousin est encore pire, en dessous de la moyenne nationale. Pour quelles raisons et comment pouvons-nous changer la situation ?

En France, comme en Europe, le dépistage systématique concerne trois cancers. Ces dépistages sont pris en charge à 100% par l’assurance maladie.

Cancer du sein : tous les deux ans, de 50 à 74 ans. Le dépistage consiste en une mammographie, un examen clinique des seins (observation et palpation), et parfois une échographie ou une radiographie complémentaire.

Cancer colorectal : tous les deux ans, de 50 à 74 ans. Un kit de dépistage est disponible chez le médecin, en pharmacie et sur internet. Prélevez simplement une petite quantité de selles et envoyez cet échantillon dans l’enveloppe fournie.

Cancer du col de l’utérus : entre 25 et 65 ans. Entre 25 et 29 ans, deux premiers frottis sont réalisés à un an d’intervalle, puis trois ans plus tard. À partir de 30 ans, un dépistage est recommandé tous les cinq ans.

En France, selon l’Organisation européenne du cancer, 46,9 % des femmes éligibles au dépistage organisé, c’est-à-dire celles qui ne bénéficient pas déjà d’un suivi, participent au dépistage du cancer du sein, alors que la moyenne européenne est de 54 %. Il atteint 80 % en Suède et 74 % en Espagne.

En Nouvelle-Aquitaine, ce dépistage est de 47,5 %, donc supérieur à la moyenne nationale. Et si la Haute-Vienne enregistre un taux de 48,7% de femmes dépistées, ce taux n’est que 42,3% dans la Creuse. Douze points de moins que la moyenne européenne.

Autre préoccupation pour le CRCDC, le Centre régional de coordination du dépistage des cancers : la participation est en baisse. En 2016-2017, il était de 58,1 % en Haute-Vienne. Elle a donc perdu 10 points en sept ans.

Pour le cancer colorectal, en 2022-2023, 32,4 % des Français ont participé au dépistage organisé. Il peut atteindre 80 % dans certains pays. En Belgique, par exemple, le taux de guérison de ce cancer est l’un des plus élevés d’Europe, tandis que le dépistage y est également élevé. Bien plus qu’à l’échelle du Limousin, puisque dans nos trois départements, le dépistage c’est :

Haute-Vienne : 31,2%

Corrèze : 31,1%

Creux : 28,8%

Comment expliquer les mauvais chiffres du Limousin ? L’une des indications fournies par l’Organisation européenne du cancer est la désertification rurale.

Au 1er janvier 2023, selon l’Insee, la Creuse comptait 128 médecins généralistes pour 100 000 habitants. Un taux qui baisse. En l’espace de 3 ans, de 2020 à 2023, c’est le département de France qui a enregistré la plus forte baisse : -13,1%.

Difficile de trouver un médecin à la campagne. Et qu’en est-il d’un radiologue ? « Se rendre à un rendez-vous pour une mammographie quand on habite à la campagne peut prendre une journée entière » indique Gérard Sofio, vice-président de la Ligue contre le cancer en Haute-Vienne. Des démarches nécessaires, mais parfois décourageantes.

« Les résidents éloignés des soins participent moins au dépistage que les autres» conçoit Jessica Sery, la responsable du centre de coordination du dépistage des cancers de la Haute-Vienne et de la Creuse. C’est le cas en milieu rural, ou dans certains quartiers où il y a peu de médecins, comme dans le quartier Beaubreuil à Limoges..» Et elle précise « Il faut savoir qu’une sage-femme peut réaliser un frottis pour dépister le cancer du col de l’utérus. Pas besoin d’attendre pour avoir un rendez-vous avec un gynécologue.

Il faut aller vers les populations, expliquer, montrer », insiste Jessica Sery, des actions menées au-delà des mois dédiés à la prévention, comme Octobre rose pour le cancer du sein, Marche bleue pour le cancer colorectal, Juin vert pour le cancer du col de l’utérus.

Sur nos stands, nous présentons par exemple des kits de dépistage du cancer colorectal et nous expliquons clairement son fonctionnement. C’est très simple et très rapide.

Notre travail consiste à lever les tabous

« Nous nous formons et nous informons, dans les hôpitaux, les entreprises, les Ehpad »

Des messages de prévention répétés encore et encore. Parce qu’ils sauvent des vies. Difficile de compter, mais on sait que si le cancer colorectal et le cancer du sein sont Dépistés précocement, dans 9 cas sur 10, ils seront guéris.

 
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