Marburg « sous contrôle » et réponses contre mpox : point hebdomadaire sur la santé

Marburg « sous contrôle » et réponses contre mpox : point hebdomadaire sur la santé
Marburg « sous contrôle » et réponses contre mpox : point hebdomadaire sur la santé

(Agence Ecofin) – Cette semaine en Afrique, l’épidémie de Marburg au Rwanda est « sous contrôle », tandis que la campagne de vaccination contre le mpox démarre au Sud-Kivu, province la plus touchée de la RDC. Au Togo, un Centre National de Santé Numérique est en cours de création pour améliorer l’accès aux soins. En matière de santé visuelle et auditive, l’OMS souligne les défis persistants liés aux millions de personnes touchées par des déficiences. Par ailleurs, une « maladie mystérieuse » inquiète les autorités soudanaises.

Rwanda : l’épidémie de Marburg « sous contrôle » (Africa CDC)

L’épidémie de Marburg (maladie virale proche d’Ebola) qui frappe le Rwanda depuis le 28 septembre 2024 est désormais «sous le contrôle», selon l’Africa CDC (Agence de santé de l’Union africaine). Avec 58 cas confirmés et 13 décès, les autorités rwandaises ont réussi à contenir cette fièvre hémorragique, grâce à des mesures strictes de dépistage et une campagne de vaccination expérimentale. ” Le risque de propagation au-delà des frontières est presque nul », a déclaré Jean Kaseya, directeur général du CDC Afrique.

Sur les 2 700 personnes testées, 12 se sont déjà rétablies et le taux de mortalité avoisine les 22 %. Cette gestion efficace de la crise, marquée par une réponse rapide et coordonnée, pourrait permettre au Rwanda de sortir prochainement de l’épidémie.

A noter cependant que les États-Unis ont émis des restrictions de voyage vers ce pays d’Afrique centrale. Une mesure jugée « inutile » par l’OMS dans ce contexte.

RDC : la campagne de vaccination contre le mpox a démarré au Sud Kivu

En République démocratique du Congo, la campagne de vaccination contre le mpox (anciennement « variole du singe ») a officiellement démarré dans la province du Sud-Kivu, région la plus touchée par cette maladie. Le dimanche 6 octobre 2024, au Centre Hospitalier de Lwiro, a débuté la première phase de la campagne ciblant près de 48 000 personnes dans les zones de Miti-Murhesa, Nyangezi, Kamanyola et Uvira. Théophile Muzaliwa, ministre provincial de la Santé, a indiqué que les agents de santé, plus exposés au virus, seront également vaccinés. Selon le directeur du CDC Afrique, le Dr Jean Kaseya, même si une dose unique assure une protection de plus de 50 %, la stratégie optimale vise à éviter tout compromis sur la santé publique.

Togo : bientôt un Centre National de Santé Numérique

En Afrique de l’Ouest, le Togo s’apprête à se doter d’un Centre National de Santé Numérique (CNSD), une première dans la région. Lancé officiellement le 10 octobre 2024 à Lomé par le ministre de la Santé, Pr Tchin Darre, le projet est financé par le PNUD à hauteur de 2 millions USD (environ 1,2 milliard FCFA).

Ce centre innovant vise à faciliter l’accès aux soins, notamment pour les populations rurales, grâce à des solutions de téléconsultation, de télésurveillance et de télééchographie. Le CNSD contribuera également à la mise en œuvre de l’Assurance Maladie Universelle (AMU) et à la gestion des épidémies. Cette innovation intervient dans un contexte où, en trois ans, l’accessibilité aux soins au Togo est passée de 71% à 90,7%.

Santé oculaire : des progrès en Afrique, mais des défis persistent

En Afrique, 26 millions de personnes souffrent de déficience visuelle et une personne aveugle sur six vit sur le continent, selon l’OMS.

Malgré des progrès significatifs dans l’intégration des soins oculaires dans les services de santé primaires, l’Afrique reste confrontée à des défis importants.

Moins de 14 % des personnes nécessitant une opération de la cataracte en Afrique en bénéficient, tandis que 80 % des personnes myopes ne reçoivent aucun traitement. Les coûts économiques de ces carences sont estimés à 14,3 milliards USD par an.

L’OMS en Afrique met en avant des initiatives telles que SPECS 2030, lancées au Libéria et au Mozambique, qui visent à améliorer l’accès aux lunettes correctrices d’ici 2030, tandis que des outils comme WHOeyes encouragent de saines habitudes visuelles.

Perte auditive : l’Afrique pourrait compter 54 millions de cas d’ici 2030, selon l’OMS

Sur le continent, la perte auditive touche actuellement environ 40 millions de personnes. Mais ce chiffre pourrait atteindre 54 millions d’ici 2030 si des mesures urgentes ne sont pas prises, selon un nouveau rapport de l’OMS publié lors du Sommet africain sur la perte auditive à Nairobi.

Les conséquences économiques et sociales de cette situation sont estimées à 27 milliards USD par an, toujours selon l’agence onusienne.

L’inégalité d’accès aux soins auditifs, en particulier dans les zones rurales, contribue à aggraver les inégalités en matière de santé. En fait, seuls 10 % des Africains ayant besoin d’appareils auditifs y ont accès, en raison du manque de financement et du coût élevé des soins.

Mozambique : plus de 100 000 personnes soignées contre la tuberculose depuis 2019

Depuis 2019, plus de 108 000 personnes ont été traitées contre la tuberculose au Mozambique, selon l’ONG to People Development Aid Association (ADPP). Ce projet, financé par l’USAID à hauteur de 25 millions USD, a permis de sensibiliser 6,4 millions de personnes à la tuberculose et de dépister 6,4 millions d’individus, dont des enfants de moins de 5 ans. Mise en œuvre dans 50 districts, l’initiative a également amélioré l’infrastructure de plus de 20 formations sanitaires. Malgré une baisse des cas enregistrés en 2023 (116 000 contre 119 000 en 2022), la tuberculose reste un défi de santé publique majeur pour le Mozambique.

Soudan : une « maladie mystérieuse » inquiète les autorités

Au Soudan, près de 100 personnes ont perdu la vie à cause d’une mystérieuse maladie. La situation a incité l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à envoyer une équipe d’urgence pour enquêter. Les décès ont été enregistrés dans la région de Fangak, gravement touchée par les inondations. Déjà, les premiers résultats des analyses excluent une infection par le choléra. Les enquêtes se poursuivent pour identifier la cause exacte de cette épidémie.

Aï Renaud Dossavi

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