C’est l’héritage d’une vie sédentaire, les fesses vissées sur une chaise de bureau. Les experts appellent cela le syndrome des fesses mortes ou amnésie fessière. Elle concerne les muscles fessiers, constitués du grand fessier, du moyen fessier et du petit fessier.
A quoi servent les muscles fessiers ?
Ils interviennent dans la majorité des mouvements du corps. « Ils absorbent les chocs lorsque vous faites un pas ou lorsque vous marchez ou courez. Ils sont également chargés de contrôler votre bassin et certains mouvements de votre dos, ils travaillent donc tout le temps, notamment lorsque vous êtes debout ou que vous faites des activités assises”, explique le Dr Kenneth au média irlandais RTE Monaghan, kinésithérapeute musculo-squelettique.
Les muscles fessiers stabilisent les hanches, permettent le mouvement des jambes, forment une base pour la colonne vertébrale et stabilisent le bassin et le tronc.
Pourquoi le syndrome des fesses mortes survient-il ?
“Si les fessiers étaient vraiment morts, on ne pourrait pas se relever”, résume pour le New York Times Jane Konidis, spécialiste en médecine physique et rééducation à la Mayo Clinic (Cleveland, Etats-Unis). Mais une position assise constante finit par affaiblir les muscles fessiers.
Pas suffisamment sollicités, ils « oublient » leur rôle et comment le remplir ou sont plus lents à agir. « Nous ne parlons pas de rester assis pendant une seule journée pendant quelques heures ; nous parlons de personnes qui restent constamment assises à leur bureau devant des écrans d’ordinateur pendant des jours, des semaines et des mois au cours de leur vie », ajoute Kenneth Monaghan.
Quelles conséquences ?
Au début, on ne s’en rend pas compte car les autres muscles compensent. Mais cela finit par provoquer des douleurs dans le bas du dos, au niveau des hanches et des genoux notamment, même chez les personnes actives et pourtant trop sédentaires.
En plus de la douleur, le dysfonctionnement des muscles fessiers peut entraîner des blessures, telles que des déchirures aux ischio-jambiers, une sciatique, de l’arthrite aux genoux ou des problèmes de disque.
«La faiblesse musculaire peut également comprimer, tirer ou pincer les nerfs, entraînant un engourdissement associé au syndrome des fesses mortes», note le Dr Andrew Bang, chiropracteur de la Cleveland Clinic.
Souffrez-vous d’amnésie des fesses ?
Parfois difficiles à percevoir, différentes techniques peuvent vous aider à savoir si vous souffrez d’amnésie fessière. Prenez appui sur une jambe puis transférez le poids sur la jambe qui était inactive, vous devriez ressentir un raffermissement du moyen fessier et du grand fessier. Si vous ne le ressentez pas ou si vous devez répéter le mouvement plusieurs fois avant de le ressentir, vous l’avez probablement.
Autre technique : allongé sur le dos, soulevez vos hanches du sol en utilisant vos muscles fessiers. Si vous ne ressentez pas une légère brûlure au niveau des fesses mais au niveau des ischio-jambiers, c’est que les premiers ne sont pas activés et les seconds font tout le travail.
Comment aider les fessiers à retrouver leur mémoire ?
Pour aider vos fessiers à retrouver leur mémoire, vous pouvez réaliser plusieurs exercices, recommandés par le Dr Andrew Bang :
- Allongé sur le côté gauche, soulevez votre jambe droite 15 à 20 fois, le gros orteil pointé vers le sol. Répétez, cette fois allongé sur le côté droit.
- Allongé sur le côté gauche, les deux genoux fléchis, les pieds se touchant, soulevez votre genou droit vers le plafond, 30 à 40 fois. Faites la même chose du côté droit.
Les planches latérales, les ponts fessiers et les split squats peuvent également réveiller vos muscles fessiers. Et pour prévenir le problème, restez éveillé le plus longtemps possible dans la journée, lors d’une conversation téléphonique par exemple ou en réfléchissant. Vous pouvez également opter pour un bureau qui vous permet d’alterner les postures assise/debout ou troquer votre chaise contre un ballon suisse. Notez que même une bonne chaise ergonomique ne vous protégera pas du syndrome des fesses mortes.
Source : Clinique de Cleveland, The New York Times, RTE
