au CHU de Rennes, 24 soignants du service de réanimation ont pris congé

au CHU de Rennes, 24 soignants du service de réanimation ont pris congé
au CHU de Rennes, 24 soignants du service de réanimation ont pris congé

“La direction n’a pas entendu notre détresse.” Au CHU de Pontchaillou, à Rennes, les soignants qui travaillent de nuit en réanimation chirurgicale ont décidé de prendre un arrêt maladie jusqu’au vendredi 4 octobre au matin. 24 infirmiers et soignants se sont mobilisés pour adresser un message à la direction de l’hôpital, qui a engagé il y a quelques mois une restructuration de ce service particulier.

Celui-ci doit être entièrement transféré d’ici avril 2025 dans le tout nouveau « centre chirurgical et interventionnel », prévu pour 108 lits de soins critiques, mais aussi 240 lits de chirurgie et 60 places ambulatoires. Ce déménagement s’accompagne d’autres modifications, notamment au niveau des horaires et des plannings, avec des nuits supplémentaires ajoutées au planning des équipes assurant les soins de nuit sur des postes de 12 heures.

Première action en août

En août, les soignants avaient déjà mené une première action, pour alerter la direction, au moyen de banderoles. Depuis, selon nos informations, les discussions n’ont pas abouti à une solution.

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Le service est en crise depuis plusieurs semaines. (Le Télégramme/Dimitri Rouchon-Borie)

Dans ce service qui gère des dossiers toujours vitaux, avec des patients en détresse médicale très grave, « le rythme nocturne est déjà difficile en soi », témoigne cette infirmière. “Ajouter ainsi des nuits aura un impact sur notre qualité de vie, car cela va accentuer une forme d’épuisement professionnel, les arrêts ne sont déjà pas remplacés.”

Comme la plupart de ses collègues de nuit, elle n’a « aucune perspective de travailler de jour ». Notamment parce que « c’est un secteur qui a du mal à recruter, donc notre sentiment est qu’on nous demande de compenser de plus en plus. »

“On pense aux patients”

Toutefois, les soignants sont conscients que la fatigue s’accompagne d’un risque de « perte de vigilance dans les soins prodigués ». « On ne s’arrête pas pour s’amuser, on est vraiment épuisés et tristes. Au-delà de notre confort, nous pensons avant tout aux patients, à leurs familles, ainsi qu’aux médecins et confrères restés à l’hôpital pour prodiguer des soins. C’est un métier que nous faisons par passion et que nous souhaitons faire le plus longtemps possible. Mais il ne peut y avoir d’évolution professionnelle sans un peu de « confort dans notre vie personnelle », plaide encore cette infirmière.

Six lits de soins intensifs ont été fermés à la suite de ce mouvement de personnel, et les patients ont été redirigés vers d’autres centres hospitaliers, assurent les soignants. Contactée, la direction de l’hôpital n’a pas répondu à nos demandes, notamment pour confirmer ce dernier point.

 
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